La consultation a été menée en trois phases, la première a dressé un diagnostic exhaustif du secteur dans ses différentes composantes au niveau des différents produits tunisiens et qui a touché l'ensemble des régions du pays.. L'étude stratégique a dégagé cinq axes relatifs à la diversification et l'innovation de l'offre, la promotion/marketing, le cadre institutionnel, la restructuration des finances du secteur et enfin comment rendre le tourisme web compatible. Le Premier ministre M. Mohamed Ghannouchi a précisé lors de son allocution d'ouverture que cette consultation est une opportunité pour consolider l'avenir du secteur touristique autour d'un nouveau dynamisme lui permettant de suivre les grandes mutations du tourisme mondial. Le Premier ministre a énuméré les points faibles de notre tourisme. Traitant de l'étude stratégique du développement du secteur à l'horizon 2016, le Premier ministre a fait remarquer que la nouveauté de cette étude c'est qu'elle a donné lieu à un plan d'action dont le contenu sera débattu par tous les intervenants après une large consultation régionale qui s'est déroulée au mois d'août dernier. M. Mohamed Belajouza Président de la FTH a souligné que cette consultation intervient à un moment où le tourisme tunisien commence à connaître de sérieux problèmes et plusieurs défis à la lumière des mutations internationales notamment la saisonnalité du produit, la concurrence des autres destinations, le changement du comportement de la clientèle et l'apparition de nouvelles tendances touristiques avec le tourisme en ligne. C'est pourquoi a précisé le Président de la FTH que cette consultation constitue une occasion pour revoir le modèle touristique tunisien et son avenir. Ceci nécessite un vrai partenariat entre le public et le privé, la consolidation de tous les efforts à travers la création d'un organisme national indépendant qui contribue à soutenir la profession et rentabiliser le produit touristique. Axes de la stratégie L'étude stratégique reconnaît les maux du tourisme tunisien. Le bureau Roland Berger a mis en relief les points clés du secteur touristique en Tunisie : un produit essentiellement balnéaire impliquant une forte saisonnalité, une offre d'hébergement peu diversifiée présentant une qualité hétérogène, des marchés émetteurs à traiter en fonction de la spécificité des attentes des clients, une distribution centrée sur les tours-opérateurs, une capitalisation insuffisante sur le canal web, une image et une communication en écart par rapport aux destinations concurrentes. Le diagnostic démontre le nécessaire renforcement de l'adéquation entre l'offre touristique et la demande dans une dynamique durable. L'ensemble des actions permettent d'atteindre les objectifs ambitieux mais réalistes de la campagne présidentielle à savoir proposer un produit touristique diversifié et innovant, renforcer la promotion de l'offre tunisienne, créer le cadre institutionnel requis, assainir la situation financière du secteur et construire un tourisme compatible. En 2014, l'ensemble de ces actions permettront d'atteindre 45,9 millions de nuitées, 54,3% de taux d'occupation et 5365 MD de recettes et la création de 210.000 lits pour atteindre 260.300 en 2014. Pour se repositionner, le produit touristique tunisien doit gagner en qualité et promouvoir l'innovation et la diversification. Quatre actions prioritaires ont été identifiées pour adresser ces questions dont deux principales : la création d'une charte qualité et la promotion de l'innovation qui doit accompagner le professionnel dans l'amélioration de son offre. L'Etat tunisien doit créer les conditions de l'innovation touristique, hébergement, animation et service en favorisant l'initiative privée. Un réaménagement des zones de tourisme favoriserait la diversification du produit touristique. La politique d'hébergement doit favoriser la nouveauté afin d'assurer la diversification de l'offre tunisienne. La promotion du tourisme doit trouver de nouvelles sources de financement et revoir son approche des marchés source. La création du fonds de soutien aérien doit permettre de soutenir la politique de renforcement des vols. La mise en place d'une taxe aéroportuaire dédiée à la promotion et la réallocation d'une taxe sur l'hôtellerie devrait permettre de multiplier le budget actuel par 2,5. Le secteur touristique doit rétablir la confiance des investisseurs dans la santé financière de ses unités. La remise à niveau des TIC dans le secteur touristique est essentielle au développement du secteur dans les années à venir Chantier ouvert Le débat animé par plusieurs professionnels fut enrichissant et porteur pour l'avenir et la pérennité du tourisme tunisien. Les interventions ont porté sur la consolidation de nouveaux produits tels que le tourisme culturel et écologique, le réajustement de certains textes juridiques, la diversification et la mise en valeur du produit, la diversification des modes d'hébergement, le développement de l'animation et des circuits thématiques, la création d'événement, l'assainissement de la situation financière, le développement du tourisme en ligne et du transport low cost, l'institution des projets innovants et le développement du tourisme alternatif et résidentiel, le renforcement du tourisme du troisième âge, la consolidation du tourisme saharien, le partenariat public-privé et la création d'une Union touristique. M. Slim Tlatli ministre du Tourisme a salué le bon niveau du débat qui vise à réviser le modèle touristique dans ce contexte de mondialisation. Il a, à cet effet, insisté sur le fait que la réussite du nouveau modèle de développement touristique suppose une mobilisation de tous les instants et un partenariat fort et efficace entre tous les acteurs du tourisme tunisien. Le ministre a précisé que cette consultation engagera l'avenir de notre tourisme qui doit se doter d'une stratégie innovante, durable et ambitieuse qui permettra d'assigner au secteur un rôle encore plus important dans la croissance économique. M. Tlatli a expliqué que les performances du secteur se mesureront à sa capacité à s'adapter aux mutations internationales.