Le premier ministre, M. Mohamed Ghannouchi, a présenté, lors de son discours à l'ouverture du Colloque euro-méditerranéen, un plan d'actions pluridisciplinaire traduisant les grandes lignes des choix économiques de la Tunisie surtout en matière d'innovation. En passant en revue les indicateurs économiques de la Tunisie, le premier ministre a précisé que le nombre d'entreprises ayant obtenues la certification internationale de qualité a dépassé les 1300 entreprises, contre 6 seulement en 1995. De surcroît, le nombre d'entreprises dotées de systèmes informatiques modernes, tels que les systèmes de gestion de la production, de maintenance et de design par ordinateur, est passé de 50 entreprises en 1995 à 2000 entreprises actuellement. Un agrégat de la mise à niveau du tissu des PME ainsi que du développement des TIC's. Le Premier ministre a affirmé que ces acquis ne peuvent pas masquer les insuffisances prélevées. Le renforcement d'une plate-forme adéquate capable d'impulser d'avantage le processus de développement dans toutes ses dimensions et de faire gagner le pari de la consolidation du contenu technologique de l'économie nationale est une priorité. Le Premier ministre a souligné l'importance des activités innovantes à haute valeur ajoutée dans les objectifs des cinq prochaines années et ce par la réalisation d'investissements pour 3 milliards de dinars d'ici 2016. Le gouvernement compte aussi appuyer mille entreprises supplémentaires afin qu'elles puissent décrocher les certificats de conformité aux normes internationales dans le domaine de la qualité. Le Premier ministre a ajouté que les objectifs fixés consistent aussi à apporter un appui à 2 mille entreprises supplémentaires en matière d'instauration de systèmes informatiques évolués pour atteindre le seuil de 3 mille entreprises en 2014 et 4 mille entreprises en 2016. Il s'agit aussi, a-t-il précisé, d'apporter un appui aux entreprises dans le développement de produits et de méthodes de production innovantes en leur apportant une aide et un accompagnement dans le domaine de la propriété industrielle afin que le nombre des brevets d'invention et de prototypes enregistrés chaque année soit de l'ordre de 600 en 2014 et 800 en 2016. M. Mohamed Ghannouchi a profité de l'occasion pour évoquer le dossier de l'emploi en indiquant que le nombre des nouveaux diplômés est en déséquilibre par rapport aux attentes du marché. En effet, environ 60% des nouveaux profils désirant accéder au marché de l'emploi sont des diplômés de l'université alors que cette catégorie ne représente que 40% des offres d'emploi actuelles. Une situation en cours de régulation, selon le premier ministre, puisque les objectifs visent 66% des offres d'emploi au profit des diplômés de l'enseignement supérieur en 2015. Cette indication confirme que le rythme du développement voulu par le gouvernement est en parfaite concordance avec les contraintes sociales surtout celles relatives aux salaires. Le premier ministre a prudemment parlé de la crise économique mondiale en indiquant que nul ne peut estimer les conséquences exactes ni la durée de ses effets. Une approche réaliste qui ne peut qu'inciter à la consolidation des atouts de la Tunisie tel que les ressources humaines en fixant un objectif d'avoir 10 000 ingénieurs diplômés en 2015 afin d'accroître la valeur ajoutée des activités économiques. M. Mohamed Ghannouchi a voulu clôturer son discours en mentionnant quelques objectifs ambitieux tel qu'un taux de croissance de 5,5% prévu en 2014. Le gouvernement considère cet objectif réalisable tout en espérant de faire mieux et pourquoi pas atteindre les 6% afin de prouver la réussite de l‘expérience tunisienne. En s'adressant à une population variée de participants (ministres, ambassadeurs, hommes d'affaires, jeunes promoteurs et étudiants), le discours du premier ministre sur l'économie tunisienne a laissé de bonnes impressions chez les présents. M. Mohamed Ghannouchi a su être à la fois prudent et ambitieux pour dire que le futur de la Tunisie ne peut qu'être la fierté de ses jeunes.