La cogénération est un concept technique qui répond aux préoccupations actuelles de préservation de l'environnement, non seulement en réduisant la consommation d'énergie, mais aussi en limitant les rejets nocifs. Les industries les plus concernées sont celles dont les processus utilisent l'eau chaude, la vapeur ou l'air chaud. Evoquant l'utilité industrielle et économique de la cogénération, Mme. Kaouther Lihidheb, Directrice de l'unité «Efficacité énergétique dans l'Industrie» à l'ANME, a insisté, lors d'un workshop organisé récemment par l'Ambassade de la Grande Bretagne, l'ANME, la STEG et Clarke Energy, géant mondial de l'industrie énergétique, sur un cadre de la cogénération assez positif. Il prévoit une subvention de 20%, une obligation de la STEG d'enlèvement d'électricité produite par les cogénérateurs, un tarif de rachat d'électricité via le réseau électrique national. Parmi les avantages accordés aux entreprises désirant mettre en place un projet de cogénération, Mme Lihidheb a parlé des lignes de crédit de la Banque mondiale et de l'Agence française de développement (AFD) ainsi que du programme d'assistance et d'accompagnement 2010-2011 de l'ANME. Selon notre interlocuteur, cette dernière œuvre à la création d'un marché de l'efficacité énergétique dans l'industrie, à la mise en place d'un cadre réglementaire et institutionnel favorable au développement de la cogénération. Pour sa part, le Chef de l'Etat accorde un intérêt particulier à la cogénération, dont il a inauguré, le 10 juin dernier, une unité de valorisation énergétique des déchets organiques située dans la zone du marché de gros de Bir El-Kassaâ. Le coût total du projet, d'une capacité de production estimée à 2,4 gigawatt heures (GWh) par an, s'élève à 2,132 millions de dinars et l'énergie électrique produite par l'unité couvrira 29% des besoins énergétiques de la Société tunisienne des marchés de gros (Sotumag), soit une économie d'énergie annuelle de 380.785 KW/h (108 Tep). L'année 2010 a connu la première cogénération, celle mise en place par Clarke Energy dans une usine d'agro-alimentaire du groupe Slama. M. Didier Lartigue, Directeur Général de Clarke Energy France et Tunisie, a souligné que la filiale tunisienne propose des solutions clés en mains de cogénération au gaz naturel, traitement et valorisation de biogaz, traitement et valorisation de gaz spéciaux, dont le gaz de pétrole. Elle propose aussi des installations techniques basées sur des produits Jenbacher performants du groupe GE Energy. Une ligne de crédit en faveur de la cogénération L'Amen Bank est l'une de trois banques tunisiennes (en plus de la Banque de l'Habitat et de la Banque de financement des petites et moyennes entreprises) chargées de gérer la ligne de crédit de la Banque mondiale pour le financement de l'efficacité énergétique et de la cogénération. L'objectif du gouvernement tunisien étant de réduire l'intensité énergétique de l'économie tunisienne de 3% par an au cours de la période 2008-2011 et de porter la part des énergies renouvelables à 4% de la demande énergétique primaire. Une ligne de crédit a été mise en place en faveur des entreprises industrielles et de service pour leurs projets de cogénération. Cette ligne de crédit présente des conditions attractives pour les promoteurs. Parmi ses avantages, une durée de remboursement de 15 ans, une période de grâce de 5 ans, un taux d'intérêt attractif et l'absence de la commission d'engagement. La procédure de l'octroi du crédit a aussi été simplifiée au maximum. L'Unité de gestion du projet (UGP) de l'ANME et l'Amen Bank accompagneront le postulant dans toutes les étapes, de la constitution de son dossier à l'assistance technique. Ces bénéfices sont au service des créateurs de projets de cogénération afin d'atteindre les objectifs prévus en énergies renouvelables.