« Les traces des morisques dans le patrimoine tunisien » est le thème d'une conférence internationale qui sera organisée par le comité culturel local à Soliman, les 8 et 9 mai prochain. L'événement se tient à l'occasion de la célébration du quadricentenaire de la fondation de la ville de Soliman en 1609 par les morisques et dans le cadre du mois du patrimoine. La rencontre verra la participation d'historiens, de musicologues et d'architectes tunisiens et espagnols. Pour animer une série de conférences portant sur les voyages des morisques, en prenant comme exemple le périple d'Ibn Sabbah El Andalousi à travers un manuscrit, unique en son genre, les traces andalouses dans le malouf tunisien ainsi que sur les villes et l'architecture andalouse. Au niveau de la sémantique, la conférence sera une occasion pour aborder l'introduction des mots d'origine arabe dans la langue espagnole et l'apport de la présence andalouse en Tunisie. Une intervention assez originale est au programme : les relations sociales à Soliman à travers les registres des huissiers notaires. Cela dit, la célébration des 400 ans depuis la fondation de Soliman par les morisques, sera certes une occasion idoine pour faire revivre la mémoire, pendant le mois du patrimoine, de cette ville, dont l'histoire remonte à l'âge de pierre. Une histoire portée à jour grâce notamment aux fouilles entreprises sur le site archéologique « Sidi Bouhammouda » où on a découvert une pierre taillée consistant en des lames de lance dans la forme de la lettre grecque « V », datant de l'ère néolithique. La ville de Soliman a pu préserver durant des années, plusieurs traditions et coutumes notamment en provenance de l'Andalousie, visibles de nos jours, notamment dans les cérémonies et les fêtes. En effet, Soliman est célèbre par ses plats traditionnels comme «la Couyarce», la pâtisserie à base d'amande, communément connus aujourd'hui par «Kaak Warka» et ses gâteaux « Chbébek » sous forme d'arabesque. Soliman, est le nom qui a été donné par les andalous au moment où ils se sont installés autour du Borj « Abi Soliman » aujourd'hui baptisé « Borj El Blida ». Ce fut, un lieu totalement en ruine à l'époque où les forts ont perdu de leur lustre à la fin de la dynastie hafside et qu'on a restauré pour en faire une mosquée en attendant la création d'une autre, plus grande. Et quelques années après l'arrivée des andalous qui ont conçu les plans d'aménagement de la ville, bâti des maisons, implanté des arbres et redonné vie à la terre-, ont suffi pour faire de Soliman une ville dynamique et une destination de plusieurs voyageurs, venus de différentes cultures et de tous bords, aussi bien de l'intérieur que de l'extérieur du pays.