Sous le haut patronage du Président Zine El Abidine Ben Ali, les travaux de la 3ème conférence périodique des présidents directeurs généraux des banques, ont été ouverts vendredi 08 mai, à Tunis. Les participants à cette conférence examineront durant deux jours les moyens à même de consolider le concours du secteur bancaire au développement économique. Au cours de son intervention, M. Mohamed Ghannouchi, Premier ministre, a mis l'accent sur le rôle assigné aux banques tunisiennes pour soutenir le processus de développement économique du pays et consolider aussi bien l'investissement que l'emploi. Il a passé en revue les différents indicateurs enregistrés par le secteur bancaire au cours de l'année écoulée, lesquels ont permis de faire face aux impacts de la crise financière mondiale et de réduire au maximum les impacts de la baisse de la demande extérieure sur le positionnement des produits tunisiens sur les marchés extérieurs. M. Ghannouchi a souligné, dans ce cadre, que l'apport du secteur bancaire à l'économie nationale a enregistré une croissance de 11,8 pc. Trois milliards de dinars pour la réalisation de gros projets Les projets financés par ce même secteur ont atteint 3 milliards de dinars, soit une augmentation de 40 pc par rapport à l'année 2007. Le taux de couverture des dettes classées a été ramené à 15,2 pc du total des engagements du secteur. La couverture des dettes classées par l'épargne est estimée à 57,7 pc, contre 44,1 pc en 2003. Le Premier ministre a, en outre, affirmé que les efforts déployés par le secteur bancaire au cours de la dernière décennie afin de préserver ses équilibres, a eu des effets positifs sur les équilibres généraux de l'économie nationale. Il s'agit notamment de la réduction de 13 points du taux d'endettement qui passe de 52 pc (1996/2004) à 39 pc du PIB au cours de la période (2004/2008). La Tunisie est en outre parvenue à réaliser une croissance annuelle de 5,2 pc au cours de la dernière décennie. Le nombre d'emplois crées par an a atteint 75 mille, contre 54 mille au cours de la décennie 1996-2004, outre l'augmentation des IDE qui sont passés de 1,6 à 5,5 pc du PIB au cours de l'année 2008. Evoquant la crise financière mondiale, la plus grave depuis 1929, M. Ghannouchi a rappelé que la Tunisie a figuré parmi les premiers pays à avoir mis en place un programme visant à réduire les retombées de la crise et ce, depuis l'apparition de ses prémices durant l'été 2008. Nette augmentation des IDE Ce programme qui vise essentiellement à soutenir l'entreprise tunisienne, comporte des dispositions conjoncturelles à court terme, l'ultime objectif étant d'aider les entreprises à faire face au recul de leurs activités, suite notamment à la réduction de la demande extérieure, et de les doter des mécanismes à même de leur permettre de préserver les emplois. Le nombre des employés licenciés a été limité à 4200, souligne encore le Premier ministre, précisant qu'une grande partie des opérations de licenciement ont concerné des contrats ayant pris fin. A long terme, le programme se base sur trois volets visant à tirer profit des opportunités offertes par la crise. Le premier volet concerne l'impulsion de l'investissement public à travers l'augmentation, à hauteur de 20 pc, des investissements de développement de l'Etat, outre l'adoption de programmes de consolidation du rythme d'investissement au sein des entreprises publiques. Le deuxième volet porte sur l'adaptation de la formation aux besoins économiques du pays à travers l'augmentation du nombre d'ingénieurs en vue de les porter à 7 000 ingénieurs à l'horizon 2011 contre 4500 actuellement et l'adoption d'un système diplômant et certifiant dans les domaines de la formation professionnelle et de l'enseignement supérieur. Quant au troisième volet, il vise à renforcer la compétitivité et à améliorer le climat des affaires en Tunisie à travers le développement de la logistique en matière de commerce extérieur. Ce volet logistique, a-t-il ajouté, coûte à la Tunisie environ 20 pc du PIB, alors qu'il est estimé à 15 pc dans les pays développés. FMI : la Tunisie a su mener à bien sa politique économique M. Ghannouchi a indiqué que la Tunisie, pays qui est parvenu, selon les institutions internationales spécialisées à l'instar du Fonds monétaire international (FMI) et la banque mondiale (BM) à réaliser l'efficacité économique requise, a pu maintenir sa note souveraine, et ce, en dépit de l'intransigeance des critères d'évaluation des risques adoptés par les agences de notation. Le Premier ministre a affirmé que ce qui accroît la confiance en la capacité du pays à surmonter les difficultés de cette conjoncture internationale sévère est l'adoption d'une approche réaliste dont les objectifs ont un caractère exécutoire. Le Premier ministre a évoqué les opportunités offertes pour hisser le taux de croissance à des paliers supérieurs et accroître le taux d'emploi des diplômés du supérieur moyennant l'amélioration de la productivité vu les vastes perspectives existant en la matière et ce à hauteur de 27 pc dans le secteur de l'industrie et 40 pc dans celui des services. M. Ghannouchi a également mis l'accent sur les perspectives de développement du secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC), notamment dans les domaines de l'outsourcing et de la santé, relevant qu'une étude stratégique est en cours d'élaboration en vue d'examiner les opportunités que ces créneaux offrent. Le Premier ministre a appelé les banques à poursuivre leur processus d'appui à l'économie nationale en aidant les entreprises tunisiennes à développer leur rythme de création de projets, à pérenniser leurs emplois et à les orienter vers les secteurs porteurs à forte employabilité, notamment au profit des diplômés du supérieur. M. Ghannouchi a indiqué que les derniers indicateurs publiés, montrent que la crise internationale devrait prendre fin d'ici fin 2009 et un retour à la normale de l'activité économique mondiale serait amorcé. Ces indicateurs sont d'autant plus crédibles que l'on assiste à un regain de confiance en les différentes places internationales et à un retour au trend haussier du prix du pétrole dont le prix s'établit à 57 dollars. Le Premier ministre a insisté sur la nécessité de s'apprêter à la période post-crise, à travers l'impulsion de l'investissement, notamment dans les domaines à forte employabilité, et l'appui à apporter aux entreprises pour mettre à profit l'actuelle donne afin de renforcer leur aptitude à faire face à la crise, tout en mettant l'accent sur le capital humain, les politiques de commercialisation, le partenariat et les alliances. L'ultime but est de surmonter la crise avec l'efficacité requise et de renforcer les capacités de production et d'emploi.