« L'économie nationale a besoin de créer de nouvelles richesses pour résoudre le problème du chômage », estime M. Mohamed Haddar, professeur universitaire et président de l'Association des économistes tunisiens. M. Haddar pense que les solutions présentées par le gouvernement provisoire au début du mois d'avril 2011, avaient été expérimentées auparavant, sans aboutir aux résultats escomptés. Dans un entretien accordé à la Tap, il propose deux solutions pour relancer l'activité économique. La première consiste à consacrer près d'un milliard de dinars, inscrits dans la loi des finances 2011, au titre des dépenses imprévues, au lancement de grands chantiers dans les régions, pour la construction de logements sociaux. « Cela permettra de créer une dynamique de l'emploi et de faire participer d'autres professions », a-t-il précisé. La deuxième solution porte sur la conversion des dettes extérieures de la Tunisie en projets de développement régional. «La Tunisie s'enorgueillit toujours d'être à la hauteur de ses engagements envers les bailleurs de fonds mondiaux et de payer ses dettes dans les délais prévus, alors qu'il y a possibilité de convertir ces dettes, notamment, les dettes publiques, en projets de développement. Ce mécanisme appelé «swap debt» est opérationnel et a servi déjà dans plusieurs pays», a-t-il expliqué. M. Haddar souligne aussi l'urgence de changer le modèle de développement actuel, lequel ne peut créer davantage d'emplois notamment au profit des diplômés du supérieur (157 mille chômeurs en 2010). L'économie tunisienne qui a réalisé des résultats probants au cours des dernières années, reste fragile. Son développement repose sur trois secteurs à faible valeur ajoutée à savoir le tourisme, le textile et les industries mécaniques et électriques qui sont liés aux marchés extérieurs.