La pensée unique, la décision unique et le comportement arbitraire ont disparu au bénéfice du tout collégial. Tout le monde a droit à la parole, à la contestation, à la critique. Mais, la diversité est à la fois signe d'enrichissement et source de discorde. Au sein d'une société qui aspire à la cohésion , tous les individus sont tenus d'être solidaires et d'obéir à une somme de valeurs bien partagées. Celui qui ne respecte pas cette morale sociale, s'exclut de lui-même. Le groupe le marginalise, le bannit. Il est mis au ban de la société. Des règles sont établies pour gérer les litiges entre des citoyens, des voisins ou des corporations, des partis ou des associations. Il est interdit de les transgresser sous peine de porter atteinte au nécessaire équilibre. La contribution de chaque personne à l'édifice social est obligatoire. Elle génère le développement, la prospérité et le bien-être. Le travail figure parmi les éléments moteurs qui produisent la richesse, l'autosuffisance et partant l'abondance et le partage des ressources obtenues. Il a été sérieusement perturbé au lendemain de la Révolution. D'énormes pertes ont été engendrées. Les dommages ont été causés en grande partie par des délinquants à la solde du régime crapuleux. La politique de la terre brûlée a touché toutes les régions. Il fallait détruire le maximum d'immeubles, de commerces, d'usines, mettre le pays à genou. Les dégâts ont été très importants et n'ont duré que quelques jours tant il est vrai que la reconstruction est autrement plus difficile et plus ardue. Pour apporter un démenti cinglant à tous les ennemis de la Révolution, il est impératif que les Tunisiens, tous les Tunisiens, se remettent au travail immédiatement, sans plus tarder. Les défis à relever n'admettent plus d'hésitation, encore moins des revendications inopportunes et des différends sociaux préjudiciables. Est-il possible de créer de l'emploi si la machine économique est grippée et qu'elle ne carbure pas à plein rendement et si l'élément moteur, à savoir le travailleur, est défaillant ou démissionnaire ? Les litiges, les différends entre individus, collègues, partis ou corporations, les revendications… sont signe de bonne santé si la raison triomphe et si des solutions négociées sont recherchées. Tout doit être réglé par le dialogue, dans le civisme et par le travail. La Révolution ne s'accommode pas de gens d'oisif, ni de bras cassé et encore moins de tire-au-flanc. Il faut redoubler d'efforts, de persévérance et de sérieux qui seuls ont voix au chapitre. Vivement la reconstruction de la Tunisie nouvelle ! M. BEDDA