L'Espérance Sportive de Tunis, battue en finale aller de la Ligue des champions à Lubumbashi (0-5), aura une tâche herculéenne pour essayer de combler son retard dans l'espoir de décrocher le prestigieux titre continental, sinon sortir avec les honneurs en essayant de terminer sur une note positive lorsqu'elle recevra, ce samedi, le tenant du titre congolais, le TP Mazembe, en finale retour. Le stade 7 novembre de Radès vibrera en effet, samedi, au rythme de la finale de la plus prestigieuse compétition continentale au cours de laquelle les deux protagonistes se donneront à fond pour s'installer sur le trône africain et décrocher la coquette somme de 1 million de dollars ainsi qu'une place en coupe du monde des clubs, prévue en décembre prochain à Abou Dhabi. A défaut de suspense, le jeu s'annonce spectaculaire et ouvert lors de cette finale retour où on ne parle pas de déséquilibre des forces, mais du déséquilibre des chances entre les deux équipes. Pour les Congolais, la mission est très aisée, mais pour le représentant tunisien, les choses semblent très compliquées. C'est avec un déficit énorme de cinq buts que les "sang et or" aborderont cette ultime étape où ils tenteront de se transcender à fond pour combler ce retard et décrocher leur premier titre en ligue des champions dans sa nouvelle version face au triple vainqueur de l'épreuve, en quête lui aussi d'un deuxième sacre consécutif. Les scénarios possibles pour atteindre cet objectif seraient de marquer 5 buts sans en encaisser un pour se départager ensuite par les tirs au but, ou bien l'emporter par un écart de 6 buts. La tâche est d'une ampleur indiscutable, mais les "sang et or" s'accrochent à la lueur espoir. Rien de plus heureux pour le représentant tunisien que de gratifier son public de ce prestigieux trophée déjà remporté dans son ancienne version, en 1994 aux dépens de Zamalek d'Egypte, après avoir frôlé l'exploit en 1999 et 2000. Mais la mission semble très difficile face à un adversaire qui part avec une avance très confortable et qui jouit d'une bonne réputation à l'échelle africaine pour avoir remporté ce titre à trois reprises (1967, 1968, 2009) et en a raté deux (1969, 1970). Pour les protégés de Faouzi Benzarti, la meilleure entame de match c'est l'attaque pour prendre de l'assurance et se mettre sur les rails, tout en veillant à fermer hermétiquement les issues aux véloces attaquants congolais. Pour gagner le pari de l'attaque, le staff technique espérantiste pourra compter sur une attaque à trois têtes composée préalablement du Nigérian Michael Eneramo, Saber Khelifa et Khaled Ayari, tout en essayant de créer le surnombre dans la zone adverse. La formation tunisienne qui doit se passer des services du défenseur Mohamed Ali Ben Mansour et du milieu de terrain Mejdi Traoui, suspendus, et de l'incertitude de Youssef Msakni, blessé, comptera en défense sur le duo Siam Ben Youssef-Taoufik Hicheri dans l'axe central, de Aymen Ben Amor, rétabli, dans le couloir droit, et à l'entre jeu de deux pivots, Khaled Korbi et le Camerounais Roger Toindouba en remplacement de Traoui. Le staff technique espérantiste pourra également compter sur le Ghanéen Harisson Afful, dont le jeu à tempérament offensif lui permet d'occuper le poste de milieu droit. Les balles arrêtées pourront aussi s'avérer des cartes à exploiter pour faire la différence grâce à des joueurs bien efficaces dans le jeu de tête à l'image de Walid Hicheri, Oussama Darragi et Maichael Enramo. De son côté, le TP Mazembe, fort de son avantage très confortable et qui a préparé en catamini pendant plus d'une semaine la finale retour en Italie, aura une tâche moins délicate. Les "Corbeaux" opteront vraisemblablement pour la prudence pour essayer de contrarier les plans offensifs de l'adversaire et remporter un 2e titre consécutif qui leur tend les bras après le sacre de l'année dernière aux dépens des Nigérians de Heartland et égaler la performance des Nigérians d'Eniyemba (2003 et 2004) et des Egyptiens d'Ahly (2005 et 2006), vainqueurs de l'épreuve deux fois de suite. En équipe rompue aux aléas des matches décisifs, les Congolais devraient s'attendre à un sursaut d'orgueil de leurs adversaires et essayer de préserver leur avantage du match aller. Le schéma idéal pour les Corbeaux serait de consolider leurs forces en défense et tenter de déstabiliser la défense tunisienne par des contres rapides grâce à des attaquants de grande valeur à l'instar de Alain Kaluyituka Dioko (7 buts), meilleur buteur de la compétition après Mickael Enramo (8 buts), Given Singoloma (5 buts), ou Ngandu Kassongo, auteur d'un triplé au match aller. Ayant raté la première manche, dans des circonstances très difficiles, l'Espérance ST aura son prestige à défendre en premier lieu. Faute d'avoir pu renverser la vapeur samedi au match retour et remporter la couronne africaine tant convoité, les "sang et or", soutenus par leur grand public indéfectible, ont une revanche sportive à prendre pour montrer leur vraie valeur et sortir par la grande porte. Le match dont le coup d'envoi sera donné à 18h00 sera dirigé par l'arbitre sud-africain Daniel Bennett.