«A partir du mois d'octobre prochain, les mouvements de protestation connaîtront probablement une hausse remarquable, notamment dans les régions intérieures et défavorisées», a mis en garde, hier, Abderrahman Hedhili, président du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (Ftdes). Lors d'un point de presse tenu au siège de l'organisation à Tunis, le responsable a précisé que ces mouvements de protestation ne seront pas d'ordre syndical et seront observés essentiellement par les chômeurs, les ouvriers de chantiers et les habitants des régions défavorisées, selon lui. «Ces mouvements de protestation ne seront pas organisés et encadrés et se déclencheront pour protester contre la politique de marginalisation qui s'est poursuivie avant et après la révolution», a-t-il dit. Dans ce contexte, il a appelé le gouvernement à prendre des mesures urgentes pour régulariser la situation des ouvriers de chantiers et impulser le processus de développement dans les régions défavorisées comme Kasserine et Sidi Bouzid. S'agissant de la décision de prélèvement sur les salaires des grévistes prise par le gouvernement, Hedhili a estimé que «le travail non fait ne peut être rémunéré sauf que le prélèvement ne doit pas s'effectuer sur le salaire brut mais sur le salaire net afin que le droit à la grève ne soit pas considéré comme étant une sanction». Par ailleurs, le responsable a souligné la nécessité de trouver une solution aux 70 réfugiés africains qui se trouvent au camp de la Choucha depuis plus de trois ans et qui vivent, selon lui, dans des conditions inhumaines en ayant recours à la mendicité pour pouvoir survivre, notamment après la fermeture du camp par le haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (Unhcr). Hedhili a indiqué que les réfugiés revendiquent la réouverture de leurs dossiers par l'Unhcr pour examiner la possibilité de les faire bénéficier du droit d'asile dans un autre pays.