Le président du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes), Abderrahmane Hedhili, a souligné l'urgence de créer une commission d'enquête indépendante et mixte regroupant des experts et des représentants du gouvernement et de la société civile pour retrouver les traces des émigrés clandestins disparus en Europe. Lors d'un point de presse organisé, hier à Tunis, à l'occasion de la journée internationale des migrants, célébrée le 18 décembre de chaque année, Hedhili a fait savoir que le nombre de ces disparus a atteint plus de 300 personnes en 2012 et près de 2000 personnes en 2011. Il a rappelé que depuis la révolution, plus de 40.000 Tunisiens ont émigré clandestinement vers l'Europe, indiquant que la plupart d'entre eux vivent dans des «conditions inhumaines». En tant que composante de la société civile, le Ftdes tiendra des réunions, les 19 et 26 décembre 2012, pour se pencher sur le dossier des émigrés clandestins et des disparus depuis la révolution, a souligné M. Hedhili. Il a, d'autre part, souligné la nécessité d'améliorer la situation des 400 réfugiés du camp de Choucha, situé dans le gouvernorat de Médenine à 7 km du poste frontière de Ras Jedir, appelant à réviser la législation en vigueur pour garantir une politique migratoire fondée sur le respect des droits de l'Homme. Certaines familles d'émigrés disparus ont, à cette occasion, pris la parole pour souligner que la pauvreté, la misère et le chômage ont poussé leurs enfants à quitter clandestinement le pays dans l'espoir d'améliorer leurs conditions de vie.