Si Anouar Haddad succédait à lui-même, le Stade éviterait d'être accessible aux dérapages et dérives du temps passé. A une direction et à une gestion du club de bas étage L'Assemblée générale élective du Stade Tunisien, qui aura lieu aujourd'hui à la Maison des Jeunes du Bardo, saura-t-elle mettre fin à la fragilité et à l'incohérence de ses responsables et de sa classe dirigeante ? Ceux qui se sont succédé à la tête du club, ces dernières années, avaient conscience du privilège que cela représente, mais ils ne le méritaient pas réellement. Il y en a même qui ont cherché à utiliser le club à des fins personnelles. Démunis de tout dessein, dépouillés de toute extase, sans gloire ni splendeur, certains responsables, et pas seulement les présidents, avaient leur propre raisonnement sportif. Depuis le temps qu'il vit dans la grande désillusion, le Stade était quelque part perdu. Nous déplorons aujourd'hui le fait qu'il n'y ait eu personne pour avertir et pour rappeler à l'ordre. Les hommes vont, les hommes viennent, mais les défaillances et les insuffisances portent toujours la même marque, la même signification. Les solutions manquent et les alternatives font défaut. On se contente de constater et de subir sans pouvoir aller plus loin. Nous regrettons aussi l'appartenance à une ère nouvelle qui a fait perdre les vertus sur lesquelles le club s'est construit et s'est revendiqué. Là où les valeurs sportives n'ont plus aucun sens, là où le sentiment d'appartenance au club se trouve de plus en plus conditionné par des considérations extrasportives, les saisons sportives dans leurs différentes versions commencent et finissent avec la même allure, les mêmes acteurs. Si les dirigeants stadistes ont pris l'habitude de se disculper dans les échecs et de mettre tout sur le dos de l'entraîneur et des joueurs, cela ne les avait jamais fait avancer. Inexistants dans les moments difficiles et effacés face aux problèmes, ils ont ajouté à ce tableau noir un déficit de détermination évident. Le ST tourne le dos à la vie sportive, à la vie tout court et la démobilisation rend mal à l'aise. Mal en point dans les bureaux, miné par les querelles et les rancœurs, le Stade a pendant de longues années désespéré ses plus fidèles supporters. Surtout lorsque le club n'est plus en adéquation avec son histoire, incapable de renouveler ses centres d'intérêts, notamment au-delà de ce qui existe. Au bout du compte, un égarement qui a inspiré moins le sens de l'irresponsabilité que cela n'impose de devoirs. Mais en dépit de tout cela, l'avenir du ST n'est point mis en cause et l'opération reconquête des cœurs n'est point impossible. Si, en l'absence de candidats, suite notamment au désistement de l'homme d'affaires Ghazi Ben Tounès, Anouar Haddad succédera à lui-même, il est appelé aujourd'hui à retenir les leçons du passé et à assumer les responsabilités d'un président averti, avisé et éclairé. Il devrait aussi favoriser l'union sacrée et impliquer les différentes parties prenantes du club, même celles avec lesquelles il ne partage pas les mêmes avis et les mêmes convictions. Il est évident qu'un nouvel ordre s'impose, ne serait-ce que pour retrouver une certaine lisibilité plus que jamais perdue. Et c'est précisément pour cette raison qu'il aura intérêt à revoir les paramètres de la vie sportive en termes de certitudes, de convictions et de potentiel humain. D'une certaine culture sportive, de la durée et de la persévérance. Le Stade devrait ainsi éviter d'être accessible à tel ou tel relâchement. A une direction et à une gestion du club de bas étage. Il n'en demeure pas moins que le président sortant se présentera aujourd'hui avec une liste qui est presque la même. Les mêmes noms, et les mêmes profils, à l'exception toutefois de l'arrivée de Faouzi Blangi, qui sera du coup propulsé au poste de premier vice-président. Voici, par ailleurs, la liste des noms qui seront présentés aujourd'hui à l'assemblée générale et qui formeront le bureau directeur d'un nouveau mandat de quatre ans. Anouar Haddad : président Faouzi Blangi : 1er vice-président Jalel Bedoui : 2e vice-président Ayetallah Hlayem : secrétaire général Malek Haddad Lotfi Balja Adel Bouallague Slim Garbout Lotfi Chetmi Hamadi Saidi Moez Khdhiri Karim Bédoui