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Petitesse, médiocrité et désir de vengeance
chronique du temps qui passe
Publié dans La Presse de Tunisie le 11 - 07 - 2015


Par Hmida BEN ROMDHANE
Il y a seulement dix mois, le HCR comptait trois millions de réfugiés syriens. Aujourd'hui, ils sont quatre millions, sans compter les 270.000 qui ont déposé une demande auprès des pays européens. Ceci pour les Syriens qui errent en dehors de leur pays.
Ceux qui ont fui leur village ou leur ville sans pouvoir quitter le pays, leur nombre est plus élevé. 7,6 millions de citoyens syriens qui sont déracinés. On les appelle dans le langage humanitaire international : «les déplacés de l'intérieur». En comptant les déplacés de l'intérieur et ceux de l'extérieur, on découvrira avec consternation que plus de la moitié du peuple syrien est aujourd'hui déracinée.
Mais les choses ne s'arrêtent pas là. Le plus grave est que la Syrie est en train de vivre dans l'impuissance totale le sacrifice de toute une génération. Des millions d'enfants en âge de scolarisation n'ont pas mis les pieds dans un établissement d'enseignement depuis 5 ans. Certains d'entre eux ne savent même pas ce que veut dire ‘école' et n'ont aucune idée sur ce que signifie le mot ‘espoir'. Ils n'ont guère le choix qu'entre survivre dans les conditions infrahumaines des camps des réfugiés ou se faire prendre dans les filets des rabatteurs du terrorisme islamiste.
La situation de ceux qui ont pu éviter le déracinement n'est pas plus enviable. Ils vivent au rythme hautement déstabilisant de la guerre. Une guerre atroce entre un régime, qui tente par tous les moyens à sa disposition de sauver ce qui reste de la Syrie, et des groupes terroristes qui tentent, de leur côté, de détruire ce qui reste encore intact de ce pays meurtri.
Aucune lueur d'espoir ne se profile à l'horizon. Aucune perspective de règlement pacifique du conflit syrien et aucune chance, pour l'une ou l'autre des parties en guerre, de l'emporter sur le terrain et mettre fin au conflit par une victoire militaire totale. Tout porte à croire que l'enfer syrien risque encore de durer longtemps et que du sang et des larmes continueront à être versés.
Ce pessimisme que beaucoup partagent se justifie par l'obstination de certains pays de la région à continuer à verser de l'huile sur le feu. Il se justifie par la démission des membres influents de la communauté internationale qui, pour ne pas avoir l'enfer syrien sur la conscience, préfèrent tourner le dos et regarder ailleurs. On aurait souhaité les voir frapper un grand coup sur la table et intimer l'ordre à la Turquie et au Qatar, principalement, de mettre fin à leur politique de la terre brûlée en Syrie.
On peut bien se creuser la cervelle et se torturer les méninges pour savoir quel intérêt a la Turquie dans la mise à feu et à sang de son voisin du sud. En vain. Car enfin quel intérêt a la Turquie à abriter sur son sol 2 millions de réfugiés syriens. Quel intérêt l'économie et la sécurité turques tirent-elles de la présence de cette masse humaine déracinée ? Quelle réputation la Turquie affiche-t-elle dans le monde en ouvrant largement ses frontières aux terroristes de tous bords et en leur facilitant le passage en Syrie ?
Si la Turquie n'a aucun intérêt, de quelque nature que ce soit, dans la mise à feu et à sang de son voisin, pourquoi son gouvernement continue-t-il dans cette voie désastreuse ? La réponse est peut-être d'ordre psychologique.
Erdogan est incontestablement l'artisan et l'architecte de la politique syrienne de la Turquie. Pourquoi est-il si fanatiquement obstiné à vouloir renverser le régime syrien bien que son pays n'ait aucun intérêt économique, politique ou sécuritaire à tirer ?
Erdogan devait être un étudiant avec des convictions islamistes en 1982 quand Hafez Al Assad, le père de Bashar, réprima dans le sang la révolte de Hama, fomentée à l'époque par les Frères musulmans syriens. On imagine le choc subi et la haine ressentie par Erdogan vis-à-vis du régime syrien et de tous ses représentants, et en premier lieu Assad père et fils.
On ne peut pas expliquer la politique actuelle d'Erdogan vis-à-vis de la Syrie sans revenir un tiers de siècle en arrière et sans se remémorer cet événement tragique de Hama. Elaborer une ligne de conduite tout en étant guidé par le désir de vengeance est très courant en politique. Sauf que ce genre de conduite n'est pas le propre des grands hommes, mais des petits.
Contribuer au malheur de millions d'hommes, de femmes et d'enfants innocents, rien que pour assouvir un désir maladif de vengeance, relève d'une pathologie dont Erdogan n'est pas le seul à en souffrir.
Il est terrible de constater que les drames bibliques que vivent l'Irak depuis douze ans et la Syrie depuis 5 ans s'expliquent dans une large mesure par le désir de George W. Bush de venger l'attentat supposé qui aurait été fomenté par Saddam contre son père, et par le désir d'Erdogan de venger les morts de Hama en jurant la perte du régime syrien qu'il tient pour responsable.
Beaucoup de grands drames historiques s'expliquent par la présence d'hommes politiques, petits et médiocres, au mauvais endroit et au mauvais moment.


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