Mal en point, en route vers la décadence, miné par les querelles et les rancœurs, le Stade désespère ses plus fidèles supporters. Et l'avenir reste en question... Quelque part, on s'y attendait: l'Assemblée générale élective du Stade Tunisien n'a pas finalement eu lieu. Un groupe d'anciens responsables et de supporters, composé de Mohamed Khemiri, Mohamed Anis Taieb, Anis Ben Fallah, Ramzi Bibani, Ridha Srasra, Zine Somrani, Taoufik Gasmi, Hédi Mamoghli, Imed Ben ammar, Anis Chiboub et Mohamed Habib Bahrini, ont déposé une plainte auprès du CNAS contre la conformité et l'égalité des procédures de la tenue de cette assemblée. Quelques heures avant son coup d'envoi, elle était suspendue sur décision du CNAS, conformément à l'article 32 de l'arbitrage sportif. Encore une fois, les responsables stadistes se montrent en inadéquation avec l'histoire du club, son présent et son avenir. Incapables aussi de renouveler les centres d'intérêt au-delà de ce qui les divise, au-delà de ce qui les désolidarise. Bref, de répondre à tout ce que les supporters appellent de tous leurs vœux. Il y en a qui cherchent toujours à utiliser le club à des fins personnelles et le phénomène se poursuit. Il faudrait verser une larme sur le sort du Stade qui a, une nouvelle fois, plongé dans le vide. On ne sait pas, on ne sait plus ce qu'il convient d'imaginer pour un club dont les bases fondatrices sont sapées depuis plusieurs années et qui ne trouve pas les hommes capables de remettre de l'ordre dans une maison sens dessus dessous... Il faut dire que c'est souvent la même histoire avec le Club du Bardo. Il suscite l'espoir un jour, puis il s'écroule le lendemain, lamentablement, pathétiquement. Le problème est bien là: les responsables, notamment ceux qui tiennent à se revendiquer en tant que tels, n'assument pas leur rôle. Ou du moins, ils n'ont point l'aptitude, et surtout l'envergure, de dirigeants accomplis. Ils ont trop à faire avec leurs propres défaillances pour s'occuper de celles des autres et ils ne manquent pas à chaque fois de toucher aux limites de leur vocation. Les dérives et les dérapages sont multiples et à tous les niveaux de la structure. On ne voit justement pas l'homme, le dirigeant, capable de s'imposer, ou encore de porter un projet sportif. La démobilisation rend mal à l'aise Cela défie de nombreuses logiques et compromet la sérénité dont aurait justement besoin aujourd'hui le club, sensible, il est vrai, aux excès et à l'abus de ceux qui sont aux postes de responsabilité. Les leçons n'ont jamais été retenues et l'on ne parvient plus à se situer et à comprendre. Comprendre comment gérer un club, comment résister à la pression. Tout cela ne se décrète pas du jour au lendemain. C'est une question d'état d'esprit. Ce qu'il y a de beau dans le sport, c'est qu'il est une leçon permanente d'abnégation et de don de soi, mais c'est aussi un repère de moralité. C'est dire à quel point la famille stadiste devrait avoir aujourd'hui une profonde conscience de la réalité. Et lorsque les différentes parties prenantes en prendront la mesure, elles sauront certainement qu'elles n'ont pas fait honneur à l'histoire d'une véritable institution. C'est-à-dire à la fois le sens du devoir et de la responsabilité. En un mot, la chance d'appartenir à un grand club... Il n'est pas question ici d'instruire le procès généralisé d'un système et d'un environnement qui ne semblent pas favoriser une gestion saine et un savoir-faire évident. Nous souscrivons à des remarques fondées sur une observation objective de la réalité. Elles s'inscrivent malheureusement dans une histoire ancienne faite de dérapages et de dérives éternellement renouvelés. Les problèmes, les défaillances concernent tout un groupe, des individualités, des noms, des aptitudes et des compétences. Les dépassements des uns, les accusations des autres compliquent davantage la situation. Ça bombarde dur sur le stade Hédi Enneifer, récemment aménagé, et la démobilisation rend mal à l'aise. Mal en point, en route vers la décadence, miné par les querelles et les rancœurs, le Stade désespère ses plus fidèles supporters. Et l'avenir reste en question.