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Entretien du lundi Sophie Renaud (Directrice de l'Institut Français de Tunis) : Le temps des bilans !
Publié dans La Presse de Tunisie le 19 - 08 - 2019

Elle est sur tous les fronts, débordante d'activité, d'idées nouvelles, d'audacieuses expériences, n'hésitant jamais à foncer devant un projet qui l'intéresse. Et qui, surtout, est susceptible d'intéresser sa cible : ces jeunes qui ont pour rôle de construire leur pays. Alors elle s'engage joyeusement, non sans baliser le terrain, étudier les possibilités, prévoir les impacts. Mais elle n'hésitera pas non plus à impliquer les bonnes volontés, créer des partenariats féconds, mobiliser les énergies positives. Elle, c'est Sophie Renaud, directrice de l'Institut français de Tunis, dont elle a fait le cœur battant de la vie culturelle autrefois somnolente du centre-ville. A l'issue d'une saison particulièrement dense, et à la veille d'une rentrée qui s'annonce pleine de promesses à tenir, nous avons souhaité la rencontrer pour vous.
A la veille d'une nouvelle saison, et avant d'en annoncer le programme, nous souhaiterions faire le bilan de l'année achevée.
Je constate, et me réjouis de voir un public de plus en plus nombreux fréquenter l'Institut. Le fait que nous soyons au centre- ville y contribue certainement, mais également l'éclectisme des programmes que nous proposons. Des programmes de qualité, qui répondent à tous les goûts, et qui entraînent ainsi un nouveau public, lui-même en drainant d'autres. C'est ainsi, par exemple, que le public de la médiathèque, qui ne venait que pour la médiathèque, a commencé, en traversant la cour, et en parlant aux gens, à s'intéresser aux différents programmes proposés.
La salle de cinéma à grand écran a également dynamisé un public cinéphile, heureux de trouver une salle de qualité en centre- ville. De même l'espace de «Réalité Virtuelle» est fréquenté par un public très important, proche des nouvelles technologies. Le restaurant, le Petit Carnot, espace de convivialité calme et protégé, permet également d'attirer les gens, avant ou après une activité culturelle. Enfin la présence, la reconnaissance et le suivi des réalisations de l'IFT est importante sur Facebook live et Twitter live.
Il y a tout de même d'importants événements moteurs qui ponctuent l'activité de l'Institut …
Bien sûr. «La Nuit des Idées», par exemple, reste un moment où converge, sur une soirée, beaucoup de monde. Ce qui nous a amené à penser à organiser une «Nuit des Idées» sur plusieurs lieux. Cet événement fédère une jeunesse en nombre, venue entendre parler du monde tel qu'il est. Autre moment fort : «La nuit sous les étoiles», pendant Ramadhan qui propose musique, réflexion, ateliers d'enfants, participe à l'énergie ambiante, et assure la moitié de la fréquentation annuelle de l'Institut. Souhaitant travailler à la redynamisation du centre-ville, nous réfléchissons à créer, à cette occasion, un événement commun, avec l'espace «Le 15» qui y est fortement impliqué.
Autre grand moment : Manarat dont c'était là la deuxième édition, désormais fortement ancré dans le paysage tunisien. Un festival qui va là où sont les gens, qui présente un cinéma exigeant, évoquant le monde d'aujourd'hui, tout en étant tourné vers la Méditerranée. Présent sur 9 plages, Manarat a reçu 30.000 spectateurs, a pris sa place dans le calendrier international, et attire désormais les professionnels. Ce festival est un festival tunisien, porté par des institutions tunisiennes qui y sont totalement impliquées, ce qui devrait assurer sa pérennité.
Grand succès également pour le Forum de la Francophonie. Ouvert par Christiane Taubira, il a drainé, un samedi, à 8h00 du matin, plus de 800 personnes.
Y a-t-il eu des choix décevants ? Des programmes qui ne répondent pas à vos attentes ?
Certaines choses marchent moins bien qu'elles ne le devraient. Non pas le concept, mais la façon de l'appréhender. C'est ainsi que la salle de cinéma pourrait avoir un potentiel bien plus important. Sa dynamique mériterait d'être revue pour qu'elle trouve sa juste place entre la Cité de la Culture, et les cinémas Pathé. Nous préparons d'ailleurs un baptême de la salle, désormais appelée Agnès Varda, par la projection du film présenté à Cannes, avec le plasticien JR, en présence de Rosalie Varda. Ce qui n'a pas très bien marché non plus, ce sont les rendez- vous Mapmonde. Ces rendez- vous de siestes littéraires, programmation de petites lectures auraient dû trouver leur public. Nous avons peut-être mal calculé leur calendrier. Ce qui va mieux marcher, par contre, c'est le Goncourt tunisien. Un moment extraordinaire où les lycéens tunisiens viennent présenter un livre qu'ils aiment, en parler, le défendre, voter pour ce titre. Jusqu'à présent, cela se faisait avec les établissements partenaires, sans ouverture au public. Nous avons estimé que c'était dommage, et avons décidé de rendre la prochaine édition accessible au public
Quel sera l'événement-phare de la rentrée ?
Ce sera certainement l'inauguration du nouveau visage relooké de l'IFT. Nous nous sommes attachés à redessiner les espaces : l'accueil, l'espace numérique enfin terminé, le campus France, très fréquenté, un nouvel espace Aefe, une meilleure répartition des espaces de la médiathèque, en espace travail, espace consultation, espace jeunesse. L'IFT relooké sera axé vers un meilleur accueil des utilisateurs. L'an prochain verra se tenir, à Tunis, le Sommet de la francophonie : un événement important qui orientera la thématique de nos programmations.
Avez-vous réussi à toucher votre public ciblé ?
Cela mériterait de faire une enquête sur qui vient, qui ne vient pas et pourquoi ? Nous ciblons la jeunesse, les étudiants, ceux qui ont besoin d'être actifs et de construire la Tunisie de demain. Nous nous efforçons de leur proposer des sujets qui les touchent, sur l'économie numérique, le développement durable… Nous travaillons beaucoup avec des associations tunisiennes partenaires, ce qui nous permet de doubler notre public et de grandir en notoriété. Il y a un nouveau public que nous n'avons pas précisément ciblé, mais qui vient de plus en plus, c'est celui de la banlieue nord, réputé pour avoir le déplacement difficile. Ce qui me fait conclure que je suis heureuse de la confiance et de la fréquentation du public tunisien.
Ceci est la partie visible de vos activités. Vous avez également une autre casquette ; celle de conseillère à la coopération culturelle.
Là nous abordons des sujets de fond, moins spectaculaires, mais des plus importants. L'éducation est pour nous un sujet prioritaire. Et nous nous réjouissons, sur ce sujet, d'avoir pu contribuer à faire avancer des points importants : le dialogue renouvelé avec le ministère de l'Education, l'accompagnement de corps divers, inspecteurs, conseillers, œuvrant à la remise à niveau des formateurs pour l'enseignement de la langue française. Depuis un an et demi que ce programme a été lancé, nous voyons des progrès tangibles.
Un autre point important focalise toute notre attention : répondre à la grande pression de la demande pour l'enseignement français. Nous avons développé un programme, «Tunisie Pilote», qui permet à une cellule pédagogique d'accompagner des initiatives privées avec suivi et homologation. La création d'Alliances françaises est également un sujet qui nous intéresse. On y enseigne la langue française, certes, mais on y diffuse également la culture. A Tunis, Kairouan, Bizerte, Gafsa, Gabès, Djerba, des pôles culturels se construisent. D'autres suivront.
Tout aussi important sujet sera l'ouverture, dès le 1er octobre prochain, de l'université franco-tunisienne pour l'Afrique et la Méditerranée. Ce projet, orienté essentiellement sur l'employabilité, permettra de former des jeunes dans des filières dont la Tunisie, le Maghreb et l'Afrique ont besoin. Il offrira à des étudiants de l'Afrique subsaharienne, ainsi qu'à des étudiants tunisiens, français ou méditerranéens un panel de formation d'excellence. C'est là un énorme travail de la coopération franco-tunisienne, construit avec les meilleures universités publiques françaises et tunisiennes. La volonté étant de créer un espace de croisement des étudiants du sud et du nord, et de leur proposer des filières nouvelles.


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