Des danseurs ambassadeurs de la culture géorgienne et ses différentes influences. Après la soirée pleine de rebondissements qu'a été le concert de Lauryn Hill à Carthage, la scène du théâtre romain a accueilli, jeudi dernier, le ballet géorgien et son spectacle «Samaia». Petit pays du Caucase à la rencontre de l'Europe et de l'Asie, la Géorgie a une grande et vieille histoire. Cette terre a, en effet, connu diverses civilisations, dont la perse, la byzantine et l'ottomane. «Samaia» est un concentré des traditions de chaque culture. Les danseurs du ballet géorgien en ont hérité au même titre que leurs concitoyens et ils en sont, à leur manière, les ambassadeurs. Pendant près de deux heures, les tableaux se sont succédé révélant au public un pan de l'histoire géorgienne. Le ballet Gerogian Legend est un habitué de ce public, ayant déjà participé au festival de la Médina, entre autres. C'est sans doute pour cela que ses danseurs ont rapidement répondu présent au festival international de Carthage, en remplacement du ballet du Bolshoi polonais qui a annulé sa participation après les événements de Sousse. «Samaia» est un bon remède contre les nuages gris qui peuvent éclipser le soleil de l'espoir dans les cœurs. Fraîcheur et grâce se sont exprimées sur scène, avec les mouvements précis des danseurs et danseuses, dans une variété de magnifiques costumes traditionnels. Des femmes en robes, tailles fines et élancées, ont partagé la danse avec des partenaires non moins élégants et gracieux. Les tableaux qu'ils ont interprétés racontent en danse et en chant les principales légendes de la culture géorgienne. La mise en scène de «Samaia» est, en effet, basée sur ces deux éléments, tout en alliant tradition et modernité, dans les chorégraphies comme dans les arrangements musicaux. Scènes de batailles d'épée ou scènes d'amour, différentes facettes du quotidien géorgien d'hier à d'aujourd'hui ont été applaudies par un théâtre à moitié rempli, qui n'a pas regretté le déplacement. Un regret tout de même, que le ballet a dansé sur une musique enregistrée, sans son orchestre et ses chanteurs, qui auraient tellement ajouté au spectacle.