Est-ce l'excès de vitesse, l'état des routes, le manque de signalisation, la fatigue des conducteurs qui en seraient responsables ? Il ne se passe pas un jour sans un accident de la route. Des accidents de plus en plus meurtriers qui ont coûté la vie à environ 200 personnes et enregistré à peu près 1.500 blessés depuis le début de l'année 2015, selon l'Observatoire national de la sécurité routière tunisien (Onsr). Est-ce l'excès de vitesse, l'état des routes, le manque de signalisation, la fatigue des conducteurs qui seraient responsables de ces accidents ? Malgré la présence de la police routière et de la Garde nationale sur tous les réseaux routiers pour dissuader les conducteurs des excès de vitesse, la présence également des radars sur les autoroutes des grandes agglomérations, les spots de sensibilisation émis sur la chaîne de la télévision publique, les signalisations comportant des avertissements sur les dangers causés par les excès de vitesse, les accidents ne cessent d'augmenter et chaque jour apporte avec lui son lot de mauvaises surprises. Les fous du volant Certains conducteurs ont un comportement pour le moins irresponsable. Ils mettent en péril leur vie et celle des autres en adoptant une conduite cavalière. Se voulant être les rois du bitume, ils pensent qu'ils disposent d'un pouvoir supérieur qui leur permet de maîtriser le volant à tel point qu'ils s'autorisent de faire toutes sortes d'acrobaties pour doubler la file de véhicules devant eux sans se rendre compte que l'inévitable les guette à tout instant. Les conducteurs des transports en commun, à l'instar des louages et autres taxis, cherchant à réaliser le maximum de courses, roulent à vive allure. Ils sont parfois interpellés par des passagers vigilants qui attirent leur attention sur l'excès de vitesse, mais ils restent sourds à ces remarques et rassurent leurs clients que rien ne pourra leur arriver. Ils étalent alors toutes leurs prouesses et osent même évoquer les risques qu'ils ont pris sans commettre le moindre dégât. «Certains chauffeurs s'assoupissent au volant tant ils sont fatigués», précise Mohamed, enseignant qui fait deux fois par semaine le trajet Tunis-Sousse. Ces mêmes chauffeurs utilisent fréquemment le téléphone portable pour appeler ou répondre à une communication ou encore consulter leurs SMS sans se soucier du danger qu'ils peuvent entraîner. Si l'excès de vitesse est l'une des principales causes des accidents, les piétons ont aussi leur part de responsabilité en traversant des routes ou des autoroutes dangereuses. Ils refusent d'emprunter les chemins piétonniers qui leur sont réservés prétextant que cela les fatigue. Des routes rafistolées L'état déplorable de certaines routes est également mis en cause. Nids-de-poule, dos d'âne non signalés, bosses, routes exiguës, etc. sont autant d'éléments à risques provoquant de terribles catastrophes. Bien que des efforts soient fournis pour l'amélioration de l'état des routes, il n'empêche que la qualité des matériaux utilisés et du travail accompli laisse à désirer. Au bout d'une année, les nids-de-poule et les bosses réapparaissent. Il s'agit bien de rafistolage et non pas de travaux réalisés à partir d'études sérieuses. Au sujet de la signalisation routière, certaines régions ont mis le paquet pour mettre en place des panneaux de la signalisation, alors que d'autres grandes agglomérations ne prennent pas la peine de remplacer les panneaux et les feux de signalisation défectueux. Dans des rues du Grand-Tunis, des panneaux d'interdiction et le fameux stop ont disparu, ce qui engendre, outre les embouteillages, des risques d'accidents mortels. Alors à quand une prise de conscience réelle de ce fléau routier qui coûte cher en vies humaines, mais aussi en termes d'économie.