Ils sont plus de 74 mille ouvriers qui continuent à travailler dans la précarité, sans couverture sociale, ni prise en charge sanitaire Le dernier ultimatum lancé au gouvernement avant de lui déclarer la guerre semble avoir expiré, ont ainsi réagi les ouvriers des chantiers après que la réunion du 28 août dernier n'a pas eu lieu comme prévu, ce qui donne raison à leur colère et mécontentement. Ils menacent de passer à l'action. Cela intervient suite à ce qu'ils considèrent comme une manœuvre dilatoire à leur encontre et une tentative politique d'enterrement de leur dossier. Sinon, la non-tenue de ladite réunion, qui devait être consacrée à trouver une solution définitive, n'a été, en fait, qu'un signal fort de fin de la trêve sociale. Donc, retour, pour ainsi dire, à la case départ. C'est, plutôt, selon eux, une forme de provocation et d'incitation à de nouveaux mouvements de protestation tous azimuts. Tout va commencer par l'organisation d'ici demain d'une journée de colère dans toutes les régions du pays, et qui sera marquée par un sit-in national prolongé doublé d'un boycott de la rentrée scolaire, lit-on dans un communiqué récemment rendu public par les Coordinations des ouvriers des chantiers, dits aussi ouvriers temporaires. Ils militent pour mettre en vigueur le procès-verbal du 28 décembre 2018 portant régularisation de leur situation professionnelle, revendication qui perdure depuis 2011. « Nous n'y renoncerons jamais. Nous demandons que la résolution de ce dossier soit judicieuse et profite à tous les ouvriers sans exception», affirment-ils. Dans les municipalités, les établissements éducatifs ou même aux sièges des gouvernorats, plus de 74 mille ouvriers continuent à exercer dans la précarité, sans couverture sociale ni prise en charge sanitaire. Ce dossier ne date pas d'hier, il remonte à une dizaine d'années. Depuis, il n'a connu aucun progrès. Pourtant, il y avait beaucoup de promesses sans voir rien venir. Et pour cause ! Les Coordinations exigent d'en finir avec cet état d'emploi précaire. Elles appellent toutes les forces vives de la société civile à s'impliquer pour parvenir à fermer ce dossier. Il n'en demeure pas moins qu'elles affirment être déterminés à prendre leur destin en main, jusqu'à l'escalade. « A ce sujet, on ne reconnaît que l'Ugtt comme unique négociateur en notre nom», insistent-elles, sur un ton ferme. Mais l'escalade serait-elle la solution ? Kamel Ferchichi