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Etude gestuelle des candidats aux élections: Kais Saied, que dit son corps ?
Publié dans La Presse de Tunisie le 29 - 09 - 2019

Nous avons tous entendu en boucle les discours respectifs de Kais Saied et Nebil Karoui à la radio, sur les plateaux télé, dans les réseaux sociaux mais a-t-on regardé du côté de leurs gestes et de leurs expressions faciales. Disent-ils autre chose que leurs paroles ? Cela reste à découvrir…
Dans une situation de communication directe, nous recevons les informations à partir de deux canaux : les paroles certes mais également la gestuelle. Notre conscience s'intéresse au discours et notre inconscient est beaucoup plus intuitif et perspicace. Il retient plutôt les éléments captés par le corps qu'il s'agisse d'expressions faciales ou de gestes corporels.
Kais Saied
, le candidat ayant reçu le plus de votes au premier tour a la réputation d'homme « robot » à cause de son manque d'expressivité et cela lui attribue l'adjectif de « mystérieux ». Pourtant, son corps prend également parole (bien que ce corps ne soit pas trop bavard)
D'un point de vue général, nous avons tenté de lire sa posture. Il s'agit d'un homme qui se tient droit avec les épaules en arrière, le regard au même niveau que son interlocuteur parfois plus élevé, le torse en avant ainsi qu'une tête bien droite. Dans certains cas, il se montre avec le menton en avant soulignant un sentiment de supériorité ou de domination. Ces critères renvoient à ce que nous appelons « l'alpha mâle ».
Cette appellation représente l'image des hommes qui sont forts de caractère. Ils font preuve de confiance en soi, puissance et résistance… Tout ce qui relève de la domination masculine.
Kais Saied un Robot pensant ?
Le candidat utilise la langue arabe pour s'exprimer en public. Comme cette langue n'est pas celle du dialecte, la parler nécessite un travail conscient tout au long de l'entretien. Ce facteur aide Kais Saied à ne pas se laisser emporter par la spontanéité. Il est plutôt dans la conscience de ce qui est dit ici et maintenant. Donc, la gestion des émotions entre en jeu. Cette gestion nous pouvons la percevoir dans une vidéo qui date de six ans sur Youtube dans une émission de caméra cachée qui s'appelle « ZILZAL » l'épisode 17.
Dans cette émission, ils simulent un tremblement de terre. Dans cette situation le candidat fait preuve de sang-froid et de calme. Il a l'attitude d'un véritable homme de pouvoir dans le sens ou il a un pouvoir sur lui-même.
Un homme de pouvoir mais non un homme qui cherche le pouvoir semble-t-il. Dans son interview à « ELMATINAL », le candidat déclare « ni leurs voitures, ni leurs palais, ni leurs rassemblements ne m'attirent ».
En disant cela sa main gauche fait un mouvement de va-et-vient au niveau de la poitrine, si nous regardons bien nous verrons que la main part du niveau de la poitrine et se libère de plus en plus en allant vers l'avant. Ce geste correspond à ce qu'il vient de déclarer dans le sens ou il indique une indifférence par rapport à ce qu'il cite. Il crée une distance entre lui le palais, les voitures et les rassemblements.
Il faut remarquer que sur le plan linguistique il se distancie non seulement des choses « le palais, le rassemblement, les voitures » mais aussi des personnes car le déterminant possessif « leurs » est rattaché à ces mots. De qui s'agit- il exactement ? Pourquoi se distancie-t-il d'eux ?
« À l'intérieur du parti politique Nida Tounes chaque membre s'identifie par opposition à un autre membre » affirme Kais Saied. En parallèle à cette déclaration, il utilise ses deux mains mais cette fois-ci les doigts fermés et serrés en forme de poing. Ce geste est un doigt accusateur camouflé, il remplace le doigt qui pointe vers quelqu'un. Comme vous aurez déjà constaté, il s'agit d'un geste qui montre l'adversité d'où l'accusation.

Kais Saied ne mâche pas non plus ses paroles, il critique, accuse mais toujours avec une élégance linguistique qui fait paraître le discours moins abrupt. Pour répondre à une question sur les personnes qui ne veulent pas de lui dans les médias, le candidat cite Ibn Rachik en comparant ces personnes à un chat qui n'est même pas en vie mais un semblant de chat fait de chair à l'extérieur mais de papier à l'intérieur qui induit en erreur même les souris. Dans ce cas une combinaison de deux émotions sont perçues la surprise et le dégoût.

La surprise à travers les yeux qui s'agrandissent et des sourcils qui s'élèvent puis le nez qui se relève légèrement pour marquer la deuxième émotion. Ce qui veut dire qu'il est toujours étonné par ce genre de comportement et que ces personnes le dégoûtent.
Il semble donc que la présence de Kais Saied dérange sur les plateaux, qu'il n'est pas très apprécié sur le terrain médiatique et politique mais est-ce que Kais Saied a finalement des alliés ?
Hamza Belloumi demande à Kais Saied comment travaille-t-il isolé ? Cette question semble avoir touché un point sensible chez le candidat car nous remarquons qu'il croise les bras et se penche en arrière. Croiser les bras uniquement n'est pas nécessairement une posture de fermeture mais si elle est suivie d'un geste qui lui-même indique méfiance, recul ou fermeture à ce moment-là elle peut avoir une autre signification. C'est pour cela que dans ce cas il s'agit d'un malaise et peut-être une position défensive ou un désaccord total avec ce qui est dit. Ce n'est pas tout. Il y a aussi une autre question qui semble tout aussi froisser l'homme de loi.
Bien que Kais Saied ne se soit jamais mis en colère sur les plateaux, l'émotion de la colère peut être présente et nous avons pu détecter cette émotion par exemple dans l'interview avec Sameh Mefteh concernant la question de l'expérience politique. « L'expérience politique est une appellation » qui ne figure même pas dans la pensée politique de Kais Saied puisqu'il perçoit le domaine politique comme un champ ouvert à toute personne qui a une vision claire et des moyens pour gouverner un pays.
Pourtant, souvent sur les plateaux télé cette question d'historique politique est posée. « l'expérience politique est un gros mensonge » s'exclame le candidat. À ce moment-là, la tête se relève encore plus pour marquer une supériorité peut-être par rapport à une question qui ne devrait même pas se poser puis un froncement de sourcils qui renvoie à la colère. Cette colère est appuyée par un ton de voix qui devient plus fort et un rythme plus rapide par rapport à ce dont nous sommes habitués dans les discours de Kais Saied.
Le candidat a une démarche révolutionnaire, un profil différent, une approche politique tout aussi révolutionnaire comme lui a déjà précisé Hamza Belloumi. Il semble s'inscrire dans un mouvement de changement radical, mais la question qui se pose face à ce désir de changement comment fera-t-il face aux membres du parlement si ces derniers refusent de donner leur accord concernant son projet politique, le candidat saura-t-il défendre ses prises de position, les imposera-t-il ou fera-t-il preuve de souplesse ?
Selon plusieurs éléments, le candidat ne semble pas avoir froid aux yeux. Il n'est ni intimidé par les médias ni douteux par rapport aux réactions des parlementaires. Pour défendre ses idées, il est bien armé avec les faits historiques, les citations et anecdotes mais faire preuve de souplesse cela ne semble pas lui correspondre.

Dans cette même interview avec Sameh Mefteh sur la même question sur l'expérience politique il répond que la politique c'est « défendre un projet qui reflète la volonté du peuple sur le plan de la décision » puisque « l'expérience politique est un vrai mensonge » tout en répondant, Kais Saied fait monter et descendre son poing légèrement en ayant pour support la table. Ce mouvement est en réalité un coup de poing très tempéré qui dissimule une volonté d'imposer quelque chose ou d'appuyer fortement une idée.
La gestuelle générale du candidat ne renvoie pas à la souplesse mais plutôt à quelqu'un de ferme et d'autoritaire. Que fera cet homme de pouvoir quand il sera au pouvoir ? Dans l'interview qui a lieu le 26 septembre 2019.

Cette question a été posée et Kais Saied a expliqué qu'il ne s'agit pas d'une affaire personnelle, que la prise du pouvoir était une affaire de projet . Cette affirmation a été mise en exergue par un mouvement de la tête de haut en bas qui confirme ce qu'il dit puisque c'est un signe d'accord. Il ajoute que le respect de la loi est imminent. Il place son index en vertical sur la table et fait un mouvement de haut en bas plus qu'une fois. Ce geste renforce ce qui est dit et met en avant l'importance des textes de lois comme pour dire que la loi est supérieure même au projet.
La question qui se pose : aura-t-il assez d'influence pour mettre la majorité du membre du parlement de son côté, tiendra-t-il sa promesse après les élections en respectant ce que dit le texte même si son projet est refusé ?
Etude gestuelle des candidats aux élections: Nabil Karoui, que dit son corps ?


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