«Je suis pour le retour du public aux stades, mais sous conditions. La première est d'instaurer la carte d'identité sportive afin qu'il y ait une traçabilité quant aux supporters qui entrent aux stades. C'est la condition essentielle pour que le retour du public se fasse sans grabuge. Chaque carte sportive doit porter la photo du supporter et le numéro de sa carte d'identité nationale. Le détenteur de ladite carte doit être obligatoirement un abonné. Parallèlement, il est grand temps de généraliser la numérotation des sièges dans les stades. Il faut également installer des caméras dans les 16 stades qui abritent les matches de la Ligue 1. Ainsi, en cas de grabuge, il sera facile d'identifier les fauteurs de troubles. A mon humble avis, tant qu'on ne crée pas cette carte, ça ne servira à rien de faire des tables rondes pour parler des mêmes causes et des mêmes effets. Ce projet de la carte d'identité sportive a été présenté à la tutelle et à la FTF par l'Amicale des présidents des clubs il y a voilà deux ans, mais il n'y pas eu de suite. Il faut s'inspirer de la politique des Anglais dans l'éradication du fléau des hooligans. Ils ont numéroté les sièges des stades, identifié les supporters dans des bases de données et interdit l'accès aux fauteurs de troubles. En Europe, ils ont même ramené des juges aux stades pour des procès séance tenante. Tant que tout cela n'a pas été fait, on ne se débarrassera pas du fléau de la violence dans nos stades. Car, le sentiment de l'impunité anime le comportement des pseudo-supporters. Ils s'autoproclament défenseurs des régions du Nord-Ouest ou du Sahel, sèment la zizanie sur les gradins et s'affichent le lendemain en héros. Sur le plan financier, les clubs ont beaucoup souffert après la révolution ,puisque les recettes de la billetterie ont considérablement chuté. A La Marsa, on faisait des recettes de 40.000, voire 50.000 dinars lorsqu'on recevait l'EST ou le CA. A présent, la recette annuelle est moins de 30.000 dinars. Les entrées d'argent du derby étaient de l'ordre de 500 mille, voire 1 million de dinars avant la révolution. Après le 14 Janvier, on a constaté aussi que les supporters ne sont plus aussi passionnés qu'ils l'étaient par le passé. En témoigne la régression du nombre des abonnés. Les grands clubs comptaient dans les 20 000 abonnés. Maintenant, on compte en moyenne quelque 500 adhérents. Il est temps de raviver la flamme et pourquoi pas rendre nos stades accessibles à un public plus large en installant des espaces dédiés aux familles. Il est permis de rêver».