Des mesures urgentes ont été déjà programmées et seront applicables à partir de la prochaine rentrée universitaire Le ministère de l'Enseignement supérieur n'a pas chômé au cours des quatre dernières années. La démarche méthodique qui a été suivie a fini par aboutir à l'élaboration d'un plan stratégique de la réforme de l'enseignement supérieur, en respectant les différentes étapes qui ont été définies. L'idée de procéder à une réforme du système de l'enseignement supérieur avait germé au sein du ministère depuis 2011. Le diagnostic sans appel des défaillances qui caractérisent le système et qui sont nombreux : manque d'employabilité des étudiants, baisse du niveau de l'enseignement, non-adéquation du contenu et des spécialités aux besoins du marché de l'emploi... a conduit à une remise en question du système de l'enseignement universitaire. En 2011, un accord a été signé entre le syndicat et le ministère de l'Enseignement supérieur afin de définir les bases de la démarche qui sera adoptée pour la mise en place de la réforme. « La prochaine réforme du système de l'enseignement supérieur est inédite tant au niveau de la démarche que du contenu, a souligné, à ce propos, M. Abdelhafidh Gharbi, membre de la commission nationale de la réforme de l'enseignement supérieur au ministère de tutelle. Ce n'est pas une réforme dictée par les experts. Elle émane des longues discussions auxquelles ont pris part tous les intervenants concernés. Le ministère de l'Enseignement supérieur a, en effet, adopté une démarche participative ». De la base au sommet A partir de février 2012, les commissions chargées de débattre des axes de la réforme ont été mises en place au niveau des 200 établissements et 13 universités du pays. Ces commissions tripartites dans lesquelles sont représentés le syndicat, l'université et les enseignants universitaires ont engagé une réflexion sur les changements qui doivent être apportés au système d'enseignement supérieur et ont élaboré un rapport comportant plusieurs recommandations sur les axes et les composantes autour desquels doit s'articuler la nouvelle réforme du système de l'enseignement universitaire. L'étape suivante a consisté à soumettre toutes les recommandations qui ont émané des universités à la commission nationale de la réforme de l'enseignement supérieur qui a élaboré, à partir de la synthèse des réflexions et des recommandations provenant des commissions siégeant au niveau des universités, le plan stratégique de la réforme de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Rôle de la société civile La société civile a été également appelée à participer au débat sur cette réforme. Au mois de juin dernier, après l'esquisse d'un premier rapport sur la réforme du système de l'enseignement universitaire, un dialogue sociétal a démarré dans vingt et un gouvernorats. Des rencontres ont été organisées par les présidents des universités en collaboration avec les gouverneurs pour recueillir l'avis des membres de la société civile sur le plan stratégique de la réforme de l'enseignement supérieur qui s'articule autour de cinq principaux objectifs, à savoir : l'amélioration de la qualité de l'enseignement universitaire et l'employabilité des diplômés, la promotion de la recherche et de l'innovation, l'instauration d'une bonne gouvernance et l'optimisation de la gestion des ressources, la révision de la carte universitaire et la promotion de la formation pédagogique des enseignants. « La commission nationale de la réforme de l'enseignement supérieur considère que le rapport sur le plan stratégique de la réforme de l'enseignement supérieur doit être soumis à tous les intervenants dans la société civile, a relevé M. Gharbi. C'est pour cette raison que le dialogue sociétal a été engagé depuis le mois de juin dernier afin de faire participer la société civile à l'élaboration d'un document qui sera finalisé à la fin de l'année. Le document définitif doit être représentatif de l'opinion publique. C'est l'objectif du ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique ». A la fin de l'année, après avoir mis la dernière touche au rapport final sur la réforme, le ministère devra réfléchir à la manière d'appliquer les 349 points prévus dans le plan stratégique. Des mesures urgentes ont été déjà programmées et seront applicables à partir de la prochaine rentrée universitaire. Elles concernent l'allègement des examens, la révision du contenu des modules transversaux, la délégation de certaines prérogatives aux présidents des universités, l'instauration de bourses d'excellence pour les chercheurs doctorants et l'orientation universitaire.