Le prix minimal de la rentrée pour un élève inscrit en sixième année de l'enseignement de base s'élève à 152dt. Il atteint les 201dt pour un élève en 9e année. Quant aux bacheliers, le coût de la rentrée est de 188 dt. L'augmentation du prix du cartable et la dégradation du pouvoir d'achat poussent les Tunisiens à moyens revenus à recourir au marché parallèle pour faire l'acquisition des fournitures scolaires. Les étals des marchands clandestins regorgent de produits pas chers, susceptibles de réjouir les écoliers, tout en n'allégeant pas autant les portefeuilles des parents. Les consommateurs ignorent probablement ou ferment les yeux sur les innombrables et gravissimes inconvénients de ces produits équivoques. Des matières toxiques, voire cancérigènes L'Organisation de défense du consommateur (ODC) prend soin, comme d'habitude, de rappeler ces méfaits et de mettre en garde les consommateurs quant aux répercussions de l'usage des produits de contrefaçon sur la santé. L'impact de la contrefaçon sur l'économie du pays est plus qu'évident. Ces produits proviennent de sources inconnues. Ils sont introduits sur notre territoire via les circuits de trafic. « Ces produits n'obéissent à aucune norme. Ils dégagent souvent des odeurs qui trahissent une composition malsaine. D'ailleurs, la plupart de ces produits sont fabriqués à partir de matières recyclées, toxiques, voire cancérigènes », indique M. Slim Saâdallah, président de l'ODC, qui prévient les consommateurs quant à la dangerosité de ces produits qui présentent de graves risques sanitaires à long terme. « Il est tout à fait compréhensible que les consommateurs cherchent à opter pour des produits pas chers. Mais ils ont intérêt à faire primer la santé de l'enfant. L'usage répétitif de ces fournitures de contrefaçon nuit à la santé de l'enfant. Les conséquences ne seront pas perceptibles dans l'immédiat mais à long terme », ajoute M. Saâdallah. Dénoncer les abus Le responsable insiste sur l'impératif, pour les parents, d'opter pour des produits conformes aux normes ; des fournitures scolaires réglementées, disponibles dans les unités de vente contrôlées, à savoir les librairies et les supermarchés. Il ne manque pas, toutefois, de souligner la présence de cahiers subventionnés sur les étals des commerçants clandestins. Ce qui reflète d'ailleurs l'ampleur que prend le marché parallèle dans notre pays. D'un autre côté, plusieurs consommateurs ont décelé, maintes fois, l'exposition des fournitures scolaires douteuses dans les librairies et jusque dans les supermarchés. « Nous saisissons l'occasion pour appeler les consommateurs à dénoncer les écarts auprès des parties concernées, notamment auprès du ministère du Commerce et de l'ODC », renchérit-il. Une rentrée scolaire « inabordable » ! En tant que membre de la société civile et défenseur du droit du consommateur, il s'indigne de l'augmentation ahurissante des prix relatifs aux fournitures scolaires. Une augmentation qui alourdit les dépenses de la famille tunisienne. L'ODC vient, en effet, d'élaborer une étude axée sur les fournitures scolaires pour l'année 2015. Cette étude montre que le prix minimal de la rentrée pour un élève inscrit en sixième année de l'enseignement de base s'élève à 152dt. Il atteint les 201dt pour un élève en 9e année. Quant aux bacheliers, le coût de la rentrée est de 188dt. « Encore faut-il préciser que la présente étude ne tient compte que du prix des cahiers subventionnés, des manuels scolaires, du cartable et du tablier. Pour certains, la rentrée scolaire d'un enfant coûte jusqu'à 1.000dt. Des cartables sont proposés à des prix dépassant les 200dt. Il y a des cahiers qui coûtent 17dt, ce qui est intolérable », souligne M. Saâdallah, qui invite les parties concernées à se pencher sérieusement sur le coût de la rentrée scolaire qui ne va plus de pair avec le modeste budget des Tunisiens.