Un pont de 56 mètres de hauteur annihilera tout obstacle entravant l'accès des conteneurs au port. Il ouvrira de nouveaux horizons aux Bizertins «C'est une première en Tunisie ». C'est en ces termes que qualifie M. Slah Zouari, directeur des Ponts et Chaussées au ministère de l'Equipement, de l'Habitat et de l'Aménagement du territoire, le nouveau projet qui permettra, enfin, à Bizerte, de surmonter l'obstacle géographique et de s'ouvrir à la Méditerranée, en tant que ville dynamique. Les Bizertins n'ont pas cessé de réclamer leur droit à une infrastructure routière à même de leur garantir le droit de circuler sans aucune contrainte. Le pont mobile qui caractérise cette région au point de la symboliser agit, en fait, comme une disgrâce, entravant aussi bien le mouvement des piétons et des conducteurs que celui des bateaux et conteneurs accédant au port. Après moult requêtes, le ministère concerné a décidé de résoudre ce problème et de doter Bizerte d'un aménagement territorial moderne, avantageux et favorable à la dynamique socio-économique. Les études sur les solutions idoines ont été entamées en 2012. Menées par un bureau d'étude tuniso-espagnol, elles ont été financées grâce à un don octroyé par la Banque européenne d'investissement (BEI). Les représentants du ministère, du bureau d'étude ainsi que les membres de la société civile à Bizerte ont eu plusieurs occasions de débattre des potentielles solutions pour s'accorder sur la réalisation d'un projet de taille. La solution la mieux indiquée consiste, en effet, à réaliser une route, une sorte de ceinture urbaine de huit kilomètres linéaires dont deux kilomètres prendront la forme d'un pont permanent. Un pont majestueux de 56 mètres de hauteur, conçu selon les maquettes les plus avancées et les plus innovantes à l'échelle mondiale. « La hauteur du pont est étudiée en fonction des différents calibres de bateaux qui pourront, désormais, accéder au port. Elle est de l'ordre de 56 mètres, contre seulement 13 mètres, pour l'ancien pont », souligne le responsable. Et de préciser qu'il leur était impossible d'opter pour une hauteur plus importante, en raison de la proximité de l'aéroport militaire de Sidi H'med. Aller droit au but ! Le projet consiste, en effet, en la constitution d'une route permettant aux flux d'accéder plus facilement à Zarzouna. Une route s'étalant sur huit kilomètres et qui sera dotée de trois échangeurs, notamment un échangeur au niveau de l'autoroute A4, un deuxième au niveau du technopôle et un troisième au niveau de Zarzouna et Menzel Abderrahmen. Ces échangeurs permettront aux conducteurs d'emprunter la destination requise sans avoir à faire des détours. Le pont mobile, continuera à être fonctionnel tant au cours des travaux qu'après leur finalisation. Le projet comprend, en outre, des travées centrales de 290 mètres, ainsi que deux autres de rives de 250 mètres chacune. Dans l'attente de l'appel d'offres Le coût estimatif des travaux s'élève à 500 MD, une somme colossale, impliquant des fonds de financements importants. « Nous avons terminé la phase d'avant-projet détaillé de l'étude. Le passage à la phase de déposition du dossier à l'appel d'offres s'achèvera à la fin de l'année 2015. Rechercher des fonds de financement, explique M. Zouari, nécessite le franchissement de certaines étapes fondamentales, dont l'inscription du projet au plan de développement ( 2016/ 2020 ). Cela dit, bon nombre de bailleurs de fonds ont signifié leur accord, quant au financement du projet dans le cas où le ministère dépose une demande officielle de requête ». Autre étape cruciale dans la réalisation du projet : l'acquisition foncière semble être une question délicate, étant donné qu'il s'agit de créer une liaison routière et un pont au cœur de la ville de Bizerte. Selon le directeur des Ponts et Chaussées, les démarches relatives à l'acquisition foncière sont assez lourdes et nécessitent beaucoup de temps. D'où le rôle de la société civile dans l'information et la sensibilisation des citoyens quant à l'importance de soutenir l'administration pour la réalisation de ce projet. «Espérons qu'en 2016, nous aurons réalisé un avancement important afin de pouvoir lancer les travaux dont la durée estimative est de trois ans », renchérit le responsable.