Par Mohamed KOUKA Plus de huit cents morts lors de ce pèlerinage à La Mecque, d'abord une grue chute, dans un immense chantier, en plein pèlerinage, oui, en cours de pèlerinage, il faut le faire ! Puis, la bousculade des « lapideurs » de Satan fait le reste. Le massacre causé par la grue est une faute due aux responsables du chantier, trahis, entre autres, par les éléments de la nature, pluie, éclairs...Les esprits mal-tournés y verraient la main de Dieu...Mais le massacre de plus de sept cents âmes est dû à une cause humaine. Des humains se sont piétinés, les uns foulant les corps des autres, à cause de la mauvaise organisation, et l'empressement des pèlerins à lapider Satan, par amour de Dieu, plus, précisément, pour avoir une place au paradis le jour du jugement dernier. Faut-il s'aimer soi-même à ce point, de façon si exclusive, jusqu'à la néantisation d'autrui (réduisant les autres à néant), pour gagner un coin au paradis ? La morale de l'histoire, je l'ai cherchée dans la similitude, il faut bien le dire, entre ces pèlerins et l'islamisme. Ils sont mus par un égocentrisme, un amour de soi, un déni de l'Autre, du prochain, absolument insondable, tout à fait morbide .On est capable de marcher sur le corps de son voisin ,de son vis-à-vis, pour accomplir le rite imparti afin de sauver son âme !... Ce que l'on prend pour l'amour de Dieu se pratique au détriment de l'humain. Où est la pitié qui caractérise l'humain, faculté de s'identifier à celui qui souffre; la seule vertu naturelle, nous apprend Jean-Jacques Rousseau. Ici, il s'agit exactement, je dis bien exactement d'une morale terroriste islamiste menée par la superstition, l'ignorance, l'insouciance et le détachement à l'égard d'autrui. Spinoza affirme que l'ignorance originelle des hommes et leur tendance à imaginer Dieu à partir d'eux-mêmes expliquent qu'ils n'aient pas reconnu sa parole comme un enseignement rationnel, « une lumière naturelle »; ils l'ont perçue comme une révélation transcendante, prescrivant des lois qui promettent le salut à condition qu'on y obéisse, aveuglément. En réalité, le pèlerinage s'est transformé en tourisme religieux qui rapporte des milliards au Royaume wahhabite en plus de la manne pétrolière, alors que le monde musulman demeure au banc du monde civilisé. En tout état de cause, le ministre saoudien de la Santé, suite à cette catastrophe qui frappe les pèlerins, a trouvé la parade, il met en avant la «volonté de Dieu». Oui, lui réplique Baruch Spinoza... « La volonté de Dieu, cet asile de l'ignorance » !