L'accès aux moyens contraceptifs permettrait d'éviter, à l'horizon 2020, quelque 200 mille cas de décès maternels, et de sauver la vie à quelque trois millions de nouveau-nés L'Office national de la famille et de la population (Onfp) organise demain, 2 octobre, à Gammarth, la deuxième journée scientifique célébrant la journée mondiale de la contraception. Cette rencontre à laquelle sont conviés des spécialistes internationaux de la santé sexuelle et reproductive s'inscrit dans le cadre d'un processus national et international, visant la diffusion d'une culture sexuelle et reproductive responsable. Elle a pour thème : «L'utilisation des moyens contraceptifs en Tunisie : accès aux prestations, diversité et qualité». Etablie en 2007, la journée mondiale de la contraception a pour finalité d'inciter les décideurs internationaux, les professionnels de la santé ainsi que la population mondiale à freiner le phénomène des grossesses non désirées dont le nombre s'élève à près de 80 millions par an. Ces grossesses sont à l'origine de moult problèmes de santé publique et autres, sociaux. En effet, 25% des femmes qui tombent enceintes sans pour autant le souhaiter finissent par avorter. Certaines d'entre elles n'hésitent pas à opter, contraintes, pour l'avortement illicite, car non assisté ou opéré dans des conditions inappropriées, ce qui met leur santé en péril, voire leur vie en danger. L'on compte 70 mille cas de décès résultant des avortements clandestins dans le monde. La journée mondiale de la contraception traduit la volonté commune et confirmée des organisations internationales de promouvoir l'un des vecteurs essentiels à la lutte contre la mortalité maternelle et infantile. La contraception contribue, en effet, à l'équilibre familial et prévient les maladies et les infections sexuellement transmissibles. Aussi, l'accès aux moyens contraceptifs constitue-t-il un objectif de taille. D'ailleurs, parmi les recommandations débouchant du sommet de Londres sur le planning familial, figure la garantie de l'accès aux moyens contraceptifs à quelque 120 millions de femmes. Un défi qui, une fois relevé, permettrait, à l'horizon 2020, d'éviter 200 mille cas de décès chez les femmes, 50 millions d'avortements et sauverait la vie à quelque trois millions de nouveau-nés. Soins, encadrement et prévention En Tunisie post-indépendante, la lutte contre le boom démographique a impliqué l'instauration d'une politique de planning familial. L'idée étant d'informer et d'orienter la population vers la maîtrise de la santé reproductive. Les femmes ont compris qu'il est de leur droit mais aussi de leur devoir de décider quand tomber enceinte et combien d'enfants elles souhaiteraient avoir. Selon les derniers chiffres du recensement national sur la santé de la mère et de l'enfant, le taux de couverture contraceptive se situe à 62,5% contre 31,4% en 1978. Ce qui est à noter, c'est que la disparité entre le milieu rural et celui urbain, en termes d'accès aux prestations sanitaires et aux moyens de contraception, a régressé pour se situer à seulement 4%. En revanche, la disparité régionale persiste à un taux significatif de l'ordre de 15%. Dans les années 90, l'Onfp a ajusté sa stratégie selon les recommandations internationales. De la phase du planning familial, l'on est passé à celle de la santé sexuelle et reproductive. Une notion nouvelle, plus globale, qui accorde plus d'intérêt à l'information, à la sensibilisation et à l'orientation des jeunes vers le comportement requis. Une notion qui mise aussi sur la prévention des comportements à risque. Outre les prestations sanitaires accordées aussi bien dans les locaux relevant de l'Office, à travers les caravanes de santé, la population cible et hétéroclite dispose de 21 espaces amis des jeunes. Des espaces dans lesquels les professionnels de la santé et de l'encadrement psychologique s'appliquent à écouter, à encadrer et à orienter les jeunes — et les moins jeunes — vers les institutions appropriées.