Peintures et sculptures de l'artiste plasticien palestinien, Iyad Sabbah, à partir de mardi prochain. «Il a buzzé sur le web avec la photo de ses sculptures en terre et jute fuyant les ruines de Gaza ou traînant leurs guenilles sur la plage. Tout le monde s'est ému devant cette image mais ne connaît sûrement pas l'artiste. Eh bien, il vit actuellement à Tunis et va exposer à El Teatro à la fin du mois d'octobre. Iyad Sabbah, ce Palestinien ayant la quarantaine, plénitude de l'âge, est diplômé en Beaux-arts de Tripoli et du Caire et médaillé du Prix International de Jérusalem en 2012. Dans une veine expressionniste, il nous présentera des statues de petit format et surtout des peintures de villes détruites et de visages timorés mais aux couleurs chatoyantes qui dégagent de l'espoir et l'amour de la vie ... une esthétique de la douleur, de la séparation !» écrit Mahmoud Chelbi pour annoncer l'exposition. Son exposition de sculptures en pleine cité est une dénonciation du bombardement de Gaza par l'armée israélienne en juillet dernier. Et c'est dans ce décor de désolation de Chujaiya, l'un des quartiers les plus peuplés, que le Gazaoui Iyad Sabbah a choisi d'exposer ses œuvres : des statues qui évoquent les horreurs vécues par la population civile lors de l'offensive. «J'avais à cœur d'exposer ces statues à Chujaiya car c'est un quartier très pauvre, qui a été pratiquement rasé par les raids israéliens. Je voulais avoir les maisons détruites et les décombres en arrière-plan de ces sculptures, qui évoquent la fuite des familles de ce quartier. Cet environnement fait partie intégrante de l'exposition. J'ai également installé des sculptures sur une plage non loin, pour parler des souffrances des civils qui tentent de fuir les zones de conflits en prenant la mer et qui, parfois, finissent noyés ou se font extorquer par des passeurs sans vergogne. J'ai fabriqué ces mannequins avec de la fibre de verre récupérée dans les ruines. Cette matière sert notamment à fabriquer des jeux pour enfants qu'on trouve dans les parcs, comme les toboggans. J'ai aussi utilisé de l'argile rouge et des sacs vides. J'ai travaillé avec les matériaux que j'avais sous la main, car avec le blocus, on peine vraiment à se procurer certains produits. Je suis sculpteur sur bronze mais je ne peux pas me procurer cette matière, ni faire venir des moulures et certaines pâtes dont les sculpteurs se servent dans leur travail quotidien», explique Iyad Sabbah dans un article paru sur le site de France 24. Sa technique, sa verve et son art seront bientôt visibles sous nos cieux.