ENTREE dans une ère de violence et de haine depuis les deux fameux assassinats politiques de Chokri Belaïd et de Hadj Mohamed Brahmi, la Tunisie ne cesse de se mordre la queue à la recherche d'une discipline administrative policière et d'Etat qui permette de rétablir l'ordre et la hiérarchie sans retomber dans la dictature et la répression d'antan. Tout porte à croire qu'un monstrueux réseau kafkaïen envahi par l'idéologie jihado-terroriste et que soutiennent les organisations et groupuscules les plus disparates s'est installé en Tunisie et exécute, de temps à autre, impunément ses initiatives destructrices dont personne n'affirme contrôler le destin : c'est-à-dire ni l'initiative ni les objectifs ou la finalité exacte. Notre «terrorisme» échappe désormais à tout bon sens pris dans une extrême folie d'autodestruction qui a fini par mettre totalement fin à tout esprit organisé, en une cacophonie de feu et de sang qui s'applique à détruire l'Etat dit «consensuel» et menace une à une ses institutions. Qui sont ceux qui se sont fait exploser au Lac 2 ? Qui est derrière l'attaque ? Qui visait qui et pourquoi ? Et surtout à qui cela pourrait profiter ? Personne aujourd'hui n'est capable, qu'il soit de gauche ou de droite, islamiste pacifiste ou terroriste, d'affirmer avec certitude et conviction qui est le commanditaire ou quels sont les instigateurs d'une initiative sans fin, et qui ne répond en fait absolument à aucun intérêt ni islamiste, ni arabe, ni patriotique, ni régional ni encore mondial dans l'entendement de nos intérêts communautaires.