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Merci mon général !
Publié dans Le Temps le 27 - 06 - 2013


Par Khaled Guezmir
Le retrait du général Ammar, chef d'Etat-major interarmées, annonce-t-il le début de la fin de la « République civile », sculptée par Bourguiba aux normes occidentales ! Une question qui remue une bonne partie de l'opinion publique tunisienne que l'on qualifie péjorativement du côté des islamistes radicaux comme les « orphelins de la Francophonie ».
La chose n'est, pourtant, pas aussi simple et aussi linéaire. La modernisation de l'armée tunisienne à l'occidentale, ne date pas de l'indépendance. Le Monarque Ahmed Bey puis Khéïreddine Bacha Attounsi, ancien ministre de la Guerre, puis grand Vizir en 1873, ont été les initiateurs et fondateurs de l'Ecole polytechnique du Bardo, initialement une sorte d'académie militaire ouverte aux techniques de guerre et d'armement européens et dispensant, en plus, l'enseignement des langues modernes et des sciences afin de mettre à niveau l'armée beylicale et préparer les futurs cadres de l'armée tunisienne.
Cet esprit de vouloir opérer un transfert technologique au niveau de la formation va avoir un impact identitaire certain qui sera approfondi par le père de la nation Habib Bourguiba. D'où ces officiers brillants formés en Tunisie et dans les plus prestigieuses écoles de guerre, de France, d'Amérique et d'Europe et qui font la fierté de notre armée glorieuse et de notre pays tout entier.
Je me rappelle de quelques bavardages bien discrets dans les années 80, avec quelques amis parmi ces hauts cadres de la nation que l'amour du sport nous réunissait trois jours de la semaine au Bardo et j'étais si fier de leur assurance, de leur sang froid et de leur humilité. A une époque où nos relations étaient bien troubles avec le colonel Kadhafi et où on redoutait ses centaines de chars à la frontière sud, nos officiers affichaient leur certitude de repousser toute invasion parce que notre armée avait la supériorité de l'intelligence et du savoir-faire. Elle était en tout point dissuasive malgré son infériorité en nombre et en machines lourdes. D'ailleurs, notre pays n'a jamais subi une quelconque invasion de l'extérieur depuis l'indépendance et même l'affaire de Gafsa en 1980 n'aura été qu'une insurrection interne logistiquement planifiée et appuyée de l'étranger.
Par conséquent, au niveau du corpus, notre armée peut se mesurer à toutes celles équivalentes en Europe dans des pays de notre dimension bien sûr.
Mais, alors pourquoi parle-t-on tellement en ce moment de « politisation de l'armée » comme si l'armée tunisienne et ses cadres étaient « robotisés » pour n'avoir vocation que de défendre le pays et ses frontières contre l'envahisseur d'où qu'il vienne.
Dans toutes les démocraties du monde, l'armée joue un rôle politique « discret » certes, mais sensible et influent à plus d'un niveau, y compris industriel, financier et de l'emploi. Ceci est encore plus visible au niveau des puissances de ce globe. Qui peut dire, aujourd'hui, que l'armée américaine, russe ou allemande est parfaitement « neutre » !
La différence de ces pays avec les nôtres du fameux espace arabo-musulman c'est que l'armée est une institution « civile » ! Eh oui, une institution qui s'intègre parfaitement dans la hiérarchie constitutionnelle avec ses droits et ses devoirs.
Les mécanismes de son fonctionnement sont huilés de telle manière que le départ d'un chef d'Etat-major américain ou français est perçu même dans les périodes les plus sensibles comme parfaitement anodin et normal.
L'Etat démocratique est institutionnel a finalement vocation première de « neutraliser » l'administration générale publique, y compris l'armée et ce dans l'intérêt général des sociétés et non des gouvernants.
Les gouvernants changent et partent mais l'Etat et ses institutions restent.
Ce qui se passe en Tunisie, c'est que nous sommes à la croisée des chemins et le général Ammar ne prend pas des gants pour le dire : L'Etat civil est en danger et quelque part certains groupuscules veulent détruire l'Etat tel qui né de la modernité depuis au moins Ahmed Bey, Kheïreddine et Bourguiba. Du moins, c'est ce que nous avons pu comprendre à travers les « mots » graves et amers du général. Tout le monde crie à la nécessité de ne pas impliquer l'armée dans le « politique » mais pour nous, l'armée est une institution « politique » et « civile » par excellence, à condition que l'Etat soit démocratique civil et institutionnel. Dans ce cas, le seul, à notre humble avis, elle aura toujours pour vocation « institutionnelle » de défendre le pays contre toute menace externe ou terroriste interne avec l'appoint à la police républicaine.
L'armée n'est tentée de jouer les « arbitres » et même de prendre le pouvoir que lorsque l'Etat civil et institutionnel est défaillant. C'est cela la leçon du général Ammar : construisez l'Etat démocratique civil et institutionnel celui qui assure la concorde et la concurrence politique pacifique et l'armée sera heureuse de s'occuper de ses casernes et de ses tâches de développement global.
A méditer par les ligues de protection de la Révolution, les promoteurs de la loi sur l'exclusion et de tous les groupuscules extrémistes qui veulent détruire le nouvel Etat démocratique et civil issu de la Révolution !


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