Signalé un peu partout en Libye, encore pris en tenailles entre Al-Qaïda et Daech, il sera jugé par contumace le 26 janvier en Tunisie, pour son implication dans l'attentat de Jendouba perpétré en 2013 Abou Iyadh est-il fini, comme le prétendent certains ? Que non. Est-il vrai qu'il a été abattu par un drone US, comme on l'a annoncé début 2015 ? Non plus. Car, aux dernières nouvelles éventées par les services de renseignements américains, français, algériens et libyens, il est toujours en vie, pour avoir été signalé un peu partout en Libye. C'est que cet homme dit «l'invisible», activement recherché, n'a plus de QG précis. En effet, l'on sait que depuis qu'il a fui la Tunisie en 2013, il a trouvé refuge dans la ville libyenne de Derna qui fut la première région conquise par les terroristes dans ce pays. Mais, il n'y fera pas long feu, cette ville étant alors tombée dans le collimateur et de l'armée régulière libyenne de Khélifa Hafter et des agences d'espionnage occidentales. Lutte d'intérêts D'où sa décision de changer fréquemment de retraite, dans l'espoir d'éterniser sa cavale. S'il est, pour le moment, invincible sous la protection rapprochée de ses fidèles lieutenants qui l'accompagnent comme son ombre dans ses déplacements sur le vaste territoire libyen, Abou Iyadh s'affaire toujours pour deux objectifs, à savoir : – Primo : la conquête du sud tunisien. D'où le maintien de ses contacts avec ses hommes sévissant en Tunisie, comme en témoignent les aveux arrachés à des takfiristes arrêtés ces derniers mois dans nos murs, et qui ont reconnu avoir agi sous ses ordres. – Secundo : son indécision quant au choix entre Al-Qaïda et Daech. En effet, après avoir prêté allégeance à Aboubaker Al-Baghdadi, Abou Iyadh a subitement fait volte-face, en renouant avec le groupuscule algérien de Mokhtar Belmokhtar, resté fidèle à Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb islamique) de Abdelmalek Droukdel. Et l'on sait que dans l'idéologie barbare de Daech, toute reconversion est synonyme de trahison qui reste rarement impunie. Abou Iyadh échapperas-t-il à cette règle macabre ? Ou sera-t-il contraint de refiler le parfait amour avec Al-Baghdadi ? Nouvelle condamnation... par contumace Entre-temps, Abou Iyadh, le tristement célèbre fugitif de la mosquée El Fath, réapparaîtra, encore une fois, dans nos tribunaux... en était de fuite ! Ce sera le 26 janvier prochain, dans le cadre de l'affaire du tragique attentat de Fernana (gouvernorat de Jendouba) dans lequel il est impliqué avec 20 de ses hommes dont les dangereux terroristes Abderraouf Talbi, Oussama Hajji, Jamel Ouerchfani, Rabii Jaouadi, Makram Mouelhi, Jamel Mejri et Aboubaker Al-Hakim. Cette affaire, qui avait défrayé la chronique, a entraîné l'arrestation de 34 terroristes, alors qu'une vingtaine de leurs complices — dont le commanditaire Abou Iyadh — courent toujours...