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Une matière première à valoriser
Secteur du cuir et chaussures
Publié dans La Presse de Tunisie le 16 - 10 - 2015

69 autorisations ont été octroyées par le Centre technique du cuir et de la chaussure à des collecteurs de peaux de mouton cette année. Beaucoup de gens se lancent, néanmoins, dans la collecte sans avoir d'autorisations
Les Tunisiens se débarrassent chaque année d'environ un million de peaux à l'occasion de l'aïd, alors que ces peaux devraient normalement être exploitées dans l'industrie du cuir ou dans d'autres activités artisanales écologiques, au lieu d'être une source de pollution après leur rejet dans la nature ou dans les décharges anarchiques ou contrôlées.
Alors que des Tunisiens se hâtent de se débarrasser de ces peaux, qui sont devenues pour de nombreuses familles un «déchet encombrant», pour d'autres, leur traitement est «une corvée», certaines entreprises spécialisées dans le linge de maison et l'ameublement, comme Ikea, continuent de vendre ces peaux et les affichent sur leurs sites web, à des prix de 39 euros et plus, la pièce, selon l'état et la qualité.
«Dans le passé, cette peau était traitée avec doigté et patience, par les femmes au foyer, qui, à chaque fête de l'Aïd El Kébir, récupèrent les peaux des moutons du sacrifice pour les laver, les sécher et les tanner et enfin s'en servir comme tapis pendant l'hiver».
Beaucoup d'autres Tunisiens en retiraient le cuir pour la fabrication d'instruments de musique et pour bien d'autres usages.
Aujourd'hui, les temps changent! De plus en plus de familles tunisiennes aussi bien dans le milieu urbain que dans le milieu rural jettent, à chaque fête de l'Aïd El Kébir, des milliers de peaux de mouton, causant des pollutions de tous genres et empestant l'air de mauvaises odeurs.
Usages multiples
En dépit des multiples usages de cette peau, les Tunisiens n'ont plus le temps ni le désir, et encore moins le savoir-faire de leurs ancêtres, pour traiter ce produit.
«On trouve tout sur les étalages, donc pourquoi se fatiguer à produire, soi-même, son linge de maison?», s'interroge-t-on de nos jours.
L'historien Abdessatar Ammamou évoque, de son côté, l'importance accordée à la laine et à la peau de mouton dans la mémoire populaire et pour le Tunisien en général.
«La laine avait un caractère sacré dans le passé», se souvient l'historien, notant que «la femme ne traitait jamais la laine comme une ordure».
Les peaux de mouton, à l'excellent pouvoir thermorégulateur, servent toujours à garder au chaud en hiver aux foyers des gens modestes, et, pour certaines demeures luxueuses, elles sont utilisées comme décoration.
En effet, selon certains rapports, la peau d'un seul mouton sert à fabriquer entre deux et trois chaussures ou entre un et deux sacs, selon la taille.
En Tunisie, aucune loi n'oblige à abattre les moutons du sacrifice dans les abattoirs agréés ou dans d'autres espaces réservés à l'abattage. Ceci est à l'origine de la perte de milliers de peaux brutes, écorchées de manière non conforme aux normes et qui auraient pu être utilisées dans l'industrie du cuir.
L'état et la qualité des peaux sont aussi les causes de perte de plusieurs marchés à l'exportation, d'après le vice-président de la Chambre syndicale des collecteurs de peaux brutes, Amor Jdaya.
Le responsable a précisé, dans une déclaration à l'agence TAP, que la Tunisie exportait auparavant les peaux de mouton vers l'Asie, qui était le premier client du pays en ce qui concerne le cuir semi-fini.
Aujourd'hui, les pays asiatiques n'importent plus de la Tunisie des peaux prêtes à être transformées en produits finis en cuir (chaussures, sacs, ceintures...), car elles répondent de moins en moins à leurs exigences.
Malgré cela, les peaux de mouton peuvent être utilisées par les artisans tunisiens pour la fabrication de plusieurs produits et accessoires, dont les sacs en cuir et certains instruments de percussion.
D'ailleurs, l'activité de collecte des peaux de mouton durant la fête de l'Aïd attire davantage de candidats.
Selon Jdaya, 69 autorisations ont été octroyées par le Centre technique du cuir et de la chaussure à des collecteurs cette année. Beaucoup de gens se lancent, néanmoins, dans la collecte des peaux sans avoir d'autorisations. Ceux-ci sont qualifiés «d'intrus» par le responsable et les intervenants des circuits formels.
A cet effet, la chambre syndicale des collecteurs de peaux brutes a suggéré de former ceux qui veulent exercer le métier de collecteur pour mieux organiser la filière, d'après Jdaya.
En ce qui concerne la valorisation des peaux de mouton du sacrifice, il a proposé d'organiser une campagne de sensibilisation auprès des citoyens pour les inciter à abattre leurs moutons de sacrifice dans les abattoirs agréés et à donner aux collecteurs les peaux brutes sans aucune contrepartie.
Il a affirmé que la chambre syndicale des collecteurs de peaux brutes est disposée à prendre en charge le coût de cette campagne qui va permettre, en cas de réussite, de valoriser 90% des peaux de mouton et de protéger, par conséquent, l'environnement.
Menacé de la contrebande
Le président de la Fédération nationale du cuir et de la chaussure, relevant de l'Utica, Younes Bettahar, a fait valoir que la recrudescence du phénomène de la contrebande provoque «la disparition progressive» du secteur du cuir et de la chaussure.
Il a imputé l'aggravation du phénomène et l'accroissement des activités du commerce parallèle au manque de contrôle, à la propagation de la corruption et même à l'apparition de réseaux de blanchiment d'argent.
«Concurrencées par les contrebandiers, plusieurs entreprises du secteur du cuir et de la chaussure ont jeté l'éponge et peut-être, demain, elles se trouveront contraintes de fermer», a-t-il regretté.
D'après lui, la loi tunisienne prévoit l'exportation des produits finis et interdit l'exportation des produits semi-finis dans le secteur du cuir et de la chaussure. Les commerces de contrebande exportent, pourtant, des produits semi-finis comme étant des produits finis.
L'Etat doit réagir pour réorganiser les activités du secteur, contrôler les contrevenants et lutter contre la contrebande et l'installation anarchique des commerçants, lesquels menacent le devenir du secteur du cuir et de la chaussure. Il doit aussi investir dans cette activité dont nul ne doute qu'elle peut rapporter des devises au lieu d'être une source de pollution.
Un secteur prometteur
Le secteur du cuir et de la chaussure en Tunisie emploie environ 35 mille personnes (employés et cadres) et compte 234 entreprises actives dans le domaine du cuir.
Les exportations du secteur cuir et chaussures s'élèvent annuellement à 1.000 millions de dinars (MD), alors que la production des chaussures, destinée à l'exportation, est de 24 millions paires de chaussures contre 24 à 25 millions de paires destinées au marché local.
Le secteur du cuir compte 178 industriels spécialisés dans ce domaine et environ 20 tanneries.
Le nombre des artisans opérant dans les activités du cuir est passé de 12 mille avant la révolution à seulement 2 mille actuellement.
Le chiffre d'affaires du secteur du cuir a atteint, au cours des 8 premiers mois de 2015, 1.600 MD, selon le vice-président de la Chambre syndicale des collecteurs des peaux brutes.


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