Principaux axes de la «Déclaration de Carthage pour la protection des artistes en situation de vulnérabilité» Fruit d'une initiative des 17es Journées théâtrales de Carthage (JTC), «la Déclaration de Carthage pour la protection des artistes en situation de vulnérabilité» a été présentée, lundi matin, lors du colloque «Théâtre et droits humains», organisé dans le cadre de la 17e édition des JTC (16-24 octobre 2015). La Déclaration est ainsi mise à la disposition des artistes, créateurs, personnalités et institutions concernées par la culture et les droits de l'homme, et aussi au large public, pour signature, avant d'être validée par le gouvernement tunisien. Elle sera ensuite soumise à l'Organisation des Nations unies, dans le but de l'entériner et d'œuvrer à la mise en application des recommandations qu'elle contient. Partant du constat que les artistes sont de plus en plus exposés à des actes intolérables portant atteinte à leur intégrité physique et morale, les privant du droit de créer librement, notamment dans les pays instables et dans les zones de conflits armés, le texte de la Déclaration mentionne qu'il est tout aussi nécessaire qu'urgent de consacrer une Déclaration appelant à la «protection des artistes persécutés, en situation de vulnérabilité, d'insécurité et de précarité, en situation périlleuse, dans les zones à risque et dans les zones de conflits armés», de prendre les mesures appropriées et d'instituer des mécanismes spécifiques pour assurer cette protection. Voici les principaux points de la Déclaration : - Accorder aux artistes persécutés, en situation de vulnérabilité ou de précarité, vivant dans les zones à risque, notamment les zones de conflits armés, un statut international particulier, leur permettant le libre exercice de leur profession. - Instituer un «Visa artiste-créateur» destiné à assouplir les procédures permettant auxdits artistes de prendre part à des projets artistiques conjoints, de participer à des manifestations culturelles internationales et de diffuser leurs œuvres individuelles. - Solliciter l'assistance des institutions internationales, notamment de l'Unesco, en vue d'attribuer auxdits artistes des titres de voyage, inspirés du passeport diplomatique et consulaire et des documents de voyage accordés aux réfugiés et aux apatrides. - Créer un fonds alimenté par des ressources nationales et internationales publiques et privées pour venir en aide auxdits artistes sous forme de dotation ou de soutien à la création - Mettre en œuvre des mesures facilitant l'insertion professionnelle desdits artistes, notamment l'octroi d'un titre de séjour provisoire dans les pays d'accueil et des facilités d'exercice de leur profession - Etendre la protection octroyée auxdits artistes à leurs proches, et aux personnes exposées qui prennent leur défense dans leurs pays respectifs, et qui font l'objet de poursuites ou d'intimidation. - Prendre des mesures d'urgence destinées à défendre lesdits artistes et à poursuivre les auteurs des agressions perpétrées contre eux aux échelles nationale et internationale. - Sensibiliser l'opinion publique mondiale à la situation desdits artistes et former un réseau de solidarité, des pools et des conseils de juristes et d'avocats spécialisés dans la défense desdits artistes, prenant la forme d'une assistance judiciaire en matière de liberté de création et des droits d'auteur. - Prendre des mesures pour encourager la circulation desdits artistes, les inviter à participer à des manifestations culturelles internationales et compenser les dommages que les artistes subiraient du fait de leur statut, en favorisant, par exemple, la promotion et la diffusion de leurs œuvres. - Défendre le droit desdits artistes de présenter et de diffuser leurs œuvres sur la scène internationale.