• La Tunisie occupe le premier rang à l'échelle internationale en matière de lutte contre la violence à l'encontre de la femme et à l'échelle arabe en matière d'implication de la femme dans le processus de développement «La femme dans les postes de décision : les acquis du présent et les défis futurs», tel est le thème du forum national de la femme leader, organisé, hier, par le Rassemblement Constitutionnel Démocratique ( RCD) et placé sous le haut patronage du Président de la République. Cette rencontre s'inscrit dans le cadre de la célébration, prochainement, de la fête nationale de la Femme. Elle a permis à un grand nombre d'hommes et de femmes politiques de traiter de la place de la femme tunisienne dans la vie politique; une place qui fait l'objet d'une consolidation législative perpétuelle visant le renforcement de la contribution féminine dans tous les domaines, y compris le domaine politique. La séance plénière a été articulée autour de deux interventions. Prenant d'abord la parole, Mme Bébia Bouhnak Chihi, ministre des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées, a consacré son intervention à l'analyse des indicateurs et à la prospection des perspectives de la femme dans les postes de décision. La ministre a d'abord souligné l'aspect exceptionnel que revêt l'année 2010. En effet, cette année marque l'entrée en vigueur dans la concrétisation des objectifs fixés dans le Programme présidentiel pour le quinquennat 2009/ 2014, notamment ceux consacrés à la promotion des droits de la femme et à la consolidation de ses acquis. Elle marquera, également, les travaux du troisième congrès de l'OFA qui aura lieu les 27, 28 et 29 octobre à Tunis. Mme Bébia Bouhnak Chihi a rappelé que la politique tunisienne est reconnue comme une politique fondée sur des principes contre la discrimination. La ministre a indiqué que la Tunisie occupe la première place à l'échelle internationale en matière de lutte contre la violence à l'égard de la femme mais aussi en matière d'implication de la femme dans le processus de développement, et ce, à l'échelle arabe. Cet honorable classement n'est pas le fruit du hasard. C'est que la femme tunisienne a su exploiter à bon escient ses acquis, prouvant son mérite en tant que partenaire performant, et ce, dans tous les domaines, sans exception. A preuve : la présence féminine à la Chambre des Députés est passée de 7,4% en 1995 à 27,57% actuellement. A la Chambre des Conseillers, elle atteint 19%. Les jeunes femmes comptent, par ailleurs, 50% de l'ensemble du Parlement des jeunes. Toujours dans le domaine politique, la femme occupe 26% du Conseil constitutionnel, 22,8% du Conseil économique et social et 37,9% du Comité central du RCD. Pour ce qui est de la contribution féminine dans le domaine municipal, elle s'avère en évolution permanente puisqu'elle est passée de 16% en 1995 à 32,7% actuellement. «Tous ces indicateurs montrent clairement que la Tunisie figure en tête de liste en matière d'expérience démocratique», affirme la ministre. Des indicateurs significatifs Outre son implication croissante et justifiée dans la vie politique et son accès aux postes de décision, la femme tunisienne réalise des performances dans tous les domaines économiques, intellectuels et de la recherche. Toujours selon les indicateurs énoncés par la ministre, le taux de scolarisation des filles âgées de six ans est de 100%. Les filles comptent 50% de l'ensemble des élèves inscrits dans l'enseignement secondaire et 60% des étudiants. Les professeurs universitaires femmes comptent 40% de l'effectif enseignant. Notons, également, que les femmes constituent 47% des chercheurs tunisiens. Dans le domaine juridique, les femmes représentent le tiers des juges et des avocats. Dans le domaine médical, elles comptent 42% du cadre médical. «Dans le site de prospection pétrolière d'El Borma, nous avons sept ingénieurs femmes qui contribuent par leur compétence à l'essor d'un domaine de pointe», souligne fièrement la ministre. Autres indicateurs : l'élément féminin représente 27% de la population active. Elle constitue 25% des postes fonctionnels dans le secteur public. Par ailleurs, 44% du personnel œuvrant dans l'industrie et 23% des personnes travaillant dans le domaine agricole sont des femmes. Certes, ces indicateurs témoignent d'une performance féminine à ne pas en douter et sont le fruit d'une politique nationale qui croit en la contribution de tous ses membres. Toutefois, l'on ne peut se contenter de s'arrêter en si bon chemin. «Le point sept du Programme présidentiel 2009/2014 a été consacré à la femme tunisienne en tant que symbole de l'authenticité et de la modernité. Parmi les objectifs fixés pour la promotion croissante de la place de la femme, le Chef de l'Etat recommande de consolider la place de la femme dans les postes de décision pour atteindre 35% à l'horizon 2014. Des plans de travail et stratégies ont été mis en place dans l'optique d'améliorer davantage les indicateurs relatifs à la santé maternelle et infantile, de promouvoir l'intégration socioéconomique de la femme rurale et d'encourager la femme à aller de l'avant et à s'adonner davantage à la vie associative. Tous ces objectifs nous inscitent à multiplier les efforts afin d'aider la femme tunisienne à atteindre le rang qui va de pair avec les enjeux futurs», souligne la ministre chargée des Affaires de la femme, de la famille, de l'enfance et des personnes âgées. Les bases du leadership Dans son intervention, M. Abdelbaki Hermassi, président du Conseil supérieur de la communication (CSC), a traité de l'évolution des compétences féminines en termes de leadership en tant que base incontournable lui permettant de bien assumer ses responsabilités. L'intervenant a indiqué que l'évolution qu'a connue la femme tunisienne sur les plans économique et social est palpable. La performance de la femme leader repose sur plusieurs critères cruciaux tels que la confiance en soi, l'aptitude à communiquer avec autrui, à s'exprimer mais aussi à convaincre l'assistance et à résoudre les problèmes de la communauté. Il est, en outre, indispensable d'être éloquent dans la défense des causes universelles. «Il est vrai que certaines personnes sont dotées de ces critères qui sont, pour ainsi dire, des traits de caractère. Cependant, il est toujours possible d'acquérir ces qualités et traits de caractère grâce à la formation et à la persévérance. Les partis politiques, les associations et les universités permettent aux femmes d'accéder à ce niveau». Présence notable dans les conseils régionaux et municipaux M.Hermassi a, par ailleurs, évoqué l'accès de la femme, avec des taux considérables, aux conseils régionaux et municipaux et au Parlement, ainsi que sa présence croissante au sein des structures constitutionnelles élues et dans le tissu associatif (elle représente 42% des adhérents aux associations et 20% de leurs cadres dirigeants). Le conférencier a noté que l'augmentation du nombre des femmes chefs d'entreprise à 18 mille révèle la place privilégiée de la femme dans la vie économique. Mme Leïla Ben Ali, épouse du Chef de l'Etat, présidente de l'Organisation de la femme arabe, n'a-t-elle pas affirmé que l'impulsion du développement ne peut se réaliser sans la promotion des aptitudes de la femme, a indiqué M.Hermassi. Il a fait remarquer que la réussite du leadership repose sur la confiance en soi, la capacité d'écoute et de communication, le travail en groupe et l'adhésion à l'action associative et à la vie publique. D. Ben Salem