Professionnels, agriculteurs et sociétés de services sont réunis dans la plus grande ferme agricole La Foire internationale du Kram se transforme, le temps du Salon international de l'agriculture, du machinisme agricole et de la pêche, en une gigantesque ferme avec plus de 400 exposants, des centaines d'animaux, des tonnes de produits agricoles et des dizaines de tracteurs et de camionnettes. Agriculteurs et professionnels ont été sur place en ce premier jour du Salon pour mettre en valeur les progrès et les performances enregistrés dans le domaine de l'agriculture. En cette douzième édition, le Siamap confirme sa vocation de rendez-vous incontournable pour offrir de nouvelles opportunités à nos professionnels et leur ouvrir des canaux sur les marchés internationaux. Les organisateurs estiment, d'ailleurs, que cette grande manifestation constitue une vitrine des technologies agricoles et de la pêche et un carrefour où se rencontrent producteurs agricoles, pêcheurs, hommes d'affaires, industriels, armateurs, fournisseurs et chercheurs. Des participants interviewés déclarent que le Siamap présente une palette de manifestations selon l'intérêt du participant. Il est le reflet réel de l'évolution technologique, une exposition de technologies de pointe et des acquis de la recherche dans les domaines agricole, agroalimentaire, de pêche et des services connexes. D'autres indiquent que le salon offre des opportunités de contacts de partenariat entre promoteurs tunisiens et partenaires étrangers, sans parler de l'importance des séances de démonstration des nouvelles technologies et techniques pour l'amélioration et la valorisation de la production agricole. M. Mohamed, représentant d'une société spécialisée dans la vente des tracteurs et du matériel agricole, a confié que la situation de l'agriculture tunisienne n'est pas catastrophique. Il a précisé que les chiffres enregistrés par la société ne cessent de s'améliorer depuis 2011. «Chaque année, les recettes en matière de vente de tracteurs augmentent. Les agriculteurs achètent et renouvellent leur matériel agricole pour être à la pointe des nouvelles technologies. Mais ces agriculteurs ont besoin d'être encouragés et soutenus par l'Etat. Aujourd'hui, 98 % des ventes de matériel agricole sont financées par les concessionnaires. Cela est d'autant plus vrai que les producteurs ne bénéficient pas de crédits bancaires pour l'achat de tracteurs et du matériel agricole. Ils sont obligés d'acheter cash ou avec des facilités de payement auprès des concessionnaires. En Tunisie, les banques encouragent les particuliers à acheter une voiture, mais elles refusent de financer un agriculteur qui veut acquérir un moyen de travail ». Mme Saoussen Chebbi, représente une nouvelle marque indienne de tracteurs installée en Tunisie depuis 18 mois, pense que le Siamap est une bonne occasion pour rencontrer les professionnels du secteur agricole et faire un travail de marketing pour sa société. Elle estime rencontrer de nombreux agriculteurs et les convaincre d'acheter sur place ou de visiter leur showroom. Dans un autre stand, M. Mohamed Abdelhadi, représentant d'une pépinière spécialisée dans le greffage des plants des légumineuses, relève que la «pépinière est opérationnelle depuis 2004. Il s'agit d'une société tuniso-hollandaise dans la production des plants greffés. Cette technologie est utilisée pour donner plus de vigueur aux plants et les rendre résistants aux maladies essentiellement celles issues du sol. Nous avons une forte demande du marché local avec 70 % de nos ventes. Les 30 % de notre production sont exportés vers l'Allemagne et l'Italie», explique M. Abdelhadi. On ne peut pas visiter le Siamap sans s'arrêter dans le stand de la Banque nationale agricole (BNA). En 2014, la valeur des crédits accordés aux agriculteurs a atteint 165.5 MD dont 100 MD des crédits à court terme, 44.5MD à moyen terme et 20 MD à long terme. En 2011, la totalité des crédits agricoles ne dépassait pas 106 MD. Notons que 40 % de ces crédits sont des crédits fonciers, 18% pour les grandes cultures, 15 % pour l'élevage, 14 % pour la production des arbres fruitiers et 6% pour les cultures maraîchères. Le Siamp a réservé, lors de cette nouvelle édition, un pavillon au marché "du producteur au consommateur". Plusieurs produits agricoles de différentes régions tunisiennes sont exposés dans ce stand. «Le but principal de ce marché est d'offrir aux consommateurs des produits agricoles de bonne qualité et à des prix abordables», souligne Mme Itaf Mejri de l'Union tunisienne de l'agriculture et de la pêche ( Utap). Les dattes sont fortement présentes dans ce pavillon. M. Othman Ben Boubaker, agriculteur de Tozeur, expose ses dattes à 5 dinars le kilo. «Il s'agit d'un produit de bonne qualité. Les prix sont très abordables. En 2014, nos dattes sont commercialisées à 9 dinars le kilo. Cette année, les prix ont chuté. Les intermédiaires n'achètent pas. Ils ont encore de grandes quantités de dattes de 2014 en stock. Plusieurs agriculteurs n'ont pas encore fait la récolte des dattes malgré les dangers qui peuvent être provoqués par les pluies. Ils estiment que les prix augmentent», confie M. Ben Boubaker. Au Siamap, une ambiance spécifique a été créée par les bénévoles des écoles d'agronomie. 36 ingénieurs agronomes et étudiants en agriculture s'occupent du pavillon d'élevage. Très tôt, ils sont présents sur place pour nourrir et entretenir les animaux qui vont participer aux concours des génisses et des vaches laitières. Hathami Ben Khlifa parle d'une expérience intéressante pour découvrir le domaine de l'élevage. Pour elle, des chances sont offertes aux étudiants agronomes pour rencontrer les professionnels tunisiens et étrangers et enrichir leur carnet d'adresses. Notons que, dans le cadre du Siamap'2015, l'Utap organise, en collaboration avec l'Agence de promotion des investissements extérieurs (Fipa), le Centre de promotion des exportations de la Tunisie (Cepex) et l'Agence de promotion des investissements agricoles (Apia), la première édition des rencontres de partenariat «B2B» pour les activités liées aux secteurs de l'agriculture, la pêche, l'agroalimentaire, et l'environnement .Ces rencontres représentent une plateforme de rencontre et d'échange permettant aux entreprises étrangères de négocier des possibilités de partenariat avec leurs homologues tunisiennnes.