Le Club Africain a déjà grillé deux jokers. Il n'a plus droit à l'erreur. Que faire pour rebondir après un revers amer? Comment faire pour retrouver le chemin de la victoire et la confiance en soi ? Digérer la défaite, tout d'abord, en faisant le point sur la situation. C'est ce à quoi s'attelle le CA depuis quelque temps après la désillusion vécue face à l'Espérance. Car tôt ou tard, tous les clubs sont confrontés à une défaite marquante. Cela fait partie intégrante du jeu et on ne gagne pas à tous les coups. Depuis son intronisation, et outre le volet technique, Nabil Kouki n'a cessé de communiquer avec ses protégés. Afin qu'ils se recentrent sur leur saison, pour repartir de l'avant. Faire ressortir le positif même lors des lendemains de revers (état d'esprit irréprochable selon le coach), se concentrer sur les échéances à venir, les objectifs d'avenir. Relativiser et repartir de plus belle, c'est le leitmotiv actuel. En milieu de semaine, le point de presse tenu par le technicien du CA a ainsi permis de lever le voile sur plus d'une question qui taraude les esprits. Globalement, les «curiosités» des médias étaient dirigées vers le mental des joueurs. Comment vont-ils réagir ? D'après le dicton: «une grosse défaite affecte votre mental, mais pas votre jeu» ! Ce n'est bien entendu pas le cas d'un CA encore en rodage, en début de cycle et de compétition. Il n'y a pas péril en la demeure. L'équipe n'est pas au fond du trou. Ce serait exagéré et même tendancieux de l'affirmer. Les bienfaits de la défaite... Certes, une multitude de facteurs a précipité le revers du derby (absences, erreurs tactiques, mauvais jour). Mais pourquoi ne pas aussi constater que, sans jouer le «match de sa vie», l'adversaire était tout simplement plus fort? C'est dire que rien de factuel et de concret ne justifiera la thèse ou l'impression que le CA ne se porte pas bien. L'équipe clubiste aura cette impression uniquement si elle le pense ! Mieux encore, les trois points perdus devant son public peuvent servir de déclic, de déclencheur, au lieu de se torturer l'esprit en ruminant ce «flop» face au frère ennemi. Concrètement, le staff technique nouvellement intronisé s'est même servi de l'analyse de ce match pour travailler encore plus les points faibles (ou plutôt sensibles) du groupe. Sans prétendre avoir trouvé le remède, le trident Kouki-Rouissi-Ben Ali a été tout d'abord exigeant aux entraînements. Tous les volets ont été revus et corrigés selon les fondamentaux du moment. Certes, parmi toutes les variables technique, tactique et mentale, qui composent les répétitions du côté du Parc A, il est peu probable que le CA atteigne la perfection dans tous les domaines. Mais tout de même, à l'heure actuelle, il y a de bonnes raisons d'espérer. ...et les méandres de l'absolu Eviter la fatalité, corriger sa trajectoire, cette courbe d'ensemble sinusoïdale (résultats en dents de scie) qui ne permet pas de travailler dans la sérénité. L'équipe doit forcément évoluer et ne plus se disperser dans ces méandres de l'absolu, sorte de miroir éclaté où elle ne se reconnaît pas ou plus. Un groupe meneur ou leader doit avoir une âme pour faire face à l'adversité, tout donner et ne pas abdiquer ou douter. Si le CA comprend qu'une défaite n'est pas forcément synonyme de régression, mais parfois source de progression (un homme averti en vaut deux), elle en sortira plus ragaillardie et mature. Le message est passé depuis quelques jours. Quant à son assimilation, le public sportif sera fixé d'ici quelques heures, suite au coup de sifflet final de Yassine Harrouch. En 4-4-2 Après «la volée de bois vert» reçue récemment par une équipe fortement critiquée par les supporters, le groupe a mis le cap sur Djerba pour une sérieuse mise au vert avant de rallier Zarzis le jour du match, soit aujourd'hui. Comme l'a affirmé le coach, le onze rentrant face à l'ESZ gardera son ossature à 75%. Quelques menus changements tout de même avec le probable retour de Nater au milieu alors que Hedhli pourrait, lui aussi être titularisé. L'un parmi Khalil ou Ouedhrfi en fera les frais au ratissage quoique tout dépend de l'orientation de jeu prônée par un coach, qui, rappelons-le, est un adepte du 4-4-2. Plus bas, Bouslimi glissera sur le flanc gauche (après la suspension de Mikari) alors que Belkaroui retrouvera sa place dans l'axe. Enfin, en attaque, juste devant Ben Yahia au relais offensif, la paire Khelifa-Touzghar tentera d'évoluer de manière compacte en permutant tantôt de côté.