Par M'hamed JAIBI Les 32 députés nidaïstes frondeurs clament leur attachement aux bureaux politique et exécutif du parti, qualifiés de structures de direction «légitimes», alors que les nidaïstes du «processus de Djerba», conduits par Hafedh Caïd Essebsi et Ridha Belhaj, ont «retiré leur confiance» à ces deux instances et rétabli le Comité constitutif du parti composé de onze vrais fondateurs (les douze moins le président de la République) et de trois membres cooptés dans l'urgence à l'initiative du président historique du parti au moment de son départ : son fils, déjà responsable des structures, Mohamed Ennaceur, président de l'Assemblée, et Fadhel Ben Omrane, président du groupe parlementaire. Le fait est que le «processus de Djerba» est minoritaire aussi bien au Bureau politique qu'au sein du Bureau exécutif, mais majoritaire au Comité constitutif élargi, lequel s'est ainsi tenu à huit à l'appel de Caïd Essebsi junior. C'est la «quadrature du cercle». Or mille et une supplications fusant des quatre coins du pays invitent les différents protagonistes à considérer l'intérêt national en préservant ou rétablissant l'unité du parti. Mais, quels pourraient être, en fait, les scénarios possibles, sachant que les députés frondeurs revendiquent la convocation du BE ? Première possibilité, que celui-ci se tienne, mais dans un esprit consensuel qui soit convenu entre tous, et débouche sur une feuille de route unitaire menant rapidement au congrès. Deuxième éventualité : que les positions s'avèrent inconciliables et conduisent à la scission aussi bien au sein du groupe parlementaire que du parti lui-même. Troisième scénario, que les «modérés» du Comité constitutif reconnaissent son rétablissement et y participent le 12 novembre sur la base de compromis avec le groupe de Djerba. Quatrième option, que les plus intransigeants de part et d'autre renoncent à jouer les premiers rôles en cette étape délicate, dans l'esprit de favoriser la réconciliation et de préserver l'intérêt national. D'autant que les deux grands ensembles au sein de Nida et de son groupe parlementaire sont officiellement sur les mêmes positions politiques et soutiennent tous deux le gouvernement Essid et le consensus national.