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La priorité doit être accordée aux médias publics Cérémonie à carthage en l'honneur du quartette parrain du dialogue national - couverture médiatique de la cérémonie
Le Snjt : «Une flagrante violation» du droit d'accès à l'information La présidence de la République : la retransmission était ouverte à tous les médias L'Etablissement de la télévision tunisienne (ETT) a indiqué, hier, que les services de la présidence de la République ont chargé une chaîne TV privée (en allusion à Nessma TV) de couvrir la cérémonie organisée en l'honneur du Quartette parrain du dialogue. Dans une déclaration, l'ETT note que la couverture de pareils évènements est «au cœur de la mission du service public» et que «la priorité doit être accordée aux médias publics». «L'on s'est contenté d'informer la télévision tunisienne qu'elle peut obtenir un badge de l'office national de télédiffusion», note l'établissement dans sa déclaration qualifiant de «grave précédent» la démarche de la présidence de la République. La télévision tunisienne, et après concertation avec la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle, considère qu'elle ne peut pas transmettre en direct la cérémonie et qu'elle couvrira l'événement dans ses journaux TV. «Confiscation» d'un droit A noter que le Syndicat national des journalistes tunisiens (Snjt) a boycotté la cérémonie organisée par la présidence de la République, hier matin, en signe de protestation contre ce qu'il qualifie «d'irrespect envers les journalistes qui ont contribué à la réussite du dialogue national dans ses différentes étapes». Le Snjt déplore «la confiscation» de leur droit d'exercer leur travail et «la flagrante violation» du droit d'accès à l'information. Dans une déclaration, le syndicat considère cette réaction comme «une sanction» pour la télévision publique en raison de sa « non-adhésion » à la politique du président de la République, citant les informations qui circulent selon lesquelles Caïd Essebsi serait insatisfait du rendement de la télévision tunisienne. Le Snjt regrette, également, l'exclusivité accordée à une chaîne privée pour couvrir l'événement, notant que son propriétaire entretient des relations politiques et partisanes avec le chef de l'Etat. Ce qui constitue «une ingérence du politique dans le secteur de l'information et une faveur accordée par le président de la République à une chaîne TV qui l'avait soutenu en période de campagne», note-t-on de même source. Et d'ajouter que le président de la République a fermé les portes du Palais de Carthage devant les médias depuis sa prise de fonction, dans une tentative d'orienter les journalistes et rétablir la propagande. La présidence dément De son côté, la présidence de la République a démenti, hier, avoir accordé l'exclusivité à la chaîne privée Nessma TV pour couvrir la cérémonie organisée en l'honneur du Quartette parrain du Dialogue national. Il a été question, seulement, de l'utilisation des moyens logistiques et techniques de la chaîne, précise le bureau de presse de la présidence de la République dans une déclaration. La transmission était ouverte à tous les médias audiovisuels et les services techniques des chaînes TV ont été informés la veille par écrit, ajoute la même source qui affirme que tous les premiers responsables des médias publics et privés ont été invités à la cérémonie. La présidence de la République aurait pu produire un contenu médiatique et le mettre à la disposition des médias comme il est d'usage dans les institutions de souveraineté du monde entier, note-t-on de même source. La présidence de la République précise que le P-DG de la chaîne nationale avait, au cours d'une déclaration de presse, indiqué que l'établissement a été informé, samedi, qu'il pourrait transmettre en direct la cérémonie après retrait du badge de l'Office national de télédiffusion. Une équipe de la chaîne nationale a, d'ailleurs, assuré la couverture de la cérémonie. La présidence de la République affirme l'attachement à traiter les médias sur un pied d'égalité, rappelant l'engagement du chef de l'Etat à respecter les libertés de la presse et de l'information qui sont garanties par la Constitution.