Des hommes de culture, des artistes et des mordus des arts plastiques ont pris part à la cérémonie de vernissage de l'exposition collective des œuvres de 65 artistes venant de divers coins de la République qui a eu lieu le week-end dernier, au complexe culturel de Monastir, à l'occasion de la dixième rencontre nationale des plasticiennes autodidactes. Les œuvres révèlent, non seulement, une part d'observation du monde, saisie comme ressemblance avec le modèle, mais aussi une part d'idéalisation et de transformation qui se rapporte à la notion de style. La multiplicité des aspects de la nature, la mobilité des modalités culturelles et la nécessaire réduction opérée par la traduction plastique expliquent les variations attachées au sens réaliste et les formes d'expression fortement figuratives qui sont puisées dans l'univers quotidien. Svetlena Bojanic, de nationalité tuniso-serbe, a réalisé une huile sur toile originale à style figuratif, intitulée «Danse», mettant en exergue — avec un balayage chromatique judicieux de couleurs harmonieuses — le mouvement du corps nu de la femme dans la nature, ainsi que le reflet des rayons du soleil, forçant un passage très esthétique et fort attrayant, à travers les nuages sombres et enfin, la danse des fleurs, munies d'étamines et de pistils au gré des vents. Une œuvre assez éloquente, traduisant une sincère progression sur le plan de l'imagination artistique. Amel Hajjar a présenté une huile sur toile à style figuratif, mettant en valeur la tendresse et l'harmonie existant entre l'enfant et sa mère dans un cadre naturel à couleurs ocres dominantes et très esthétiques. Cette œuvre évoque musicalité et poésie et apporte une grande sérénité pour le contemplateur. Notons que cette artiste a obtenu la médaille de la touche autodidacte en 2006. Naoko Kimura, du Japon — résidente en Tunisie (Sfax) —, très ouverte, toujours souriante et très modeste, a présenté une huile sur toile où figurent deux barques flottant sur une mer calme et paisible, avec des reflets sur l'eau bleue bien réussis. Il est à relever que cette artiste participe pour la première fois à cette manifestation, où elle a montré qu'elle était très impressionnée par la beauté naturelle du pays. Manoubia Haj Saïd a, elle aussi, réalisé une huile sur toile où elle nous a offert la danse prénuptiale de trois magnifiques dauphins, dynamiques et gais dans une mer au beau milieu du déferlement des vagues. Couleurs vertes et bleues s'entremêlent dans une parfaite harmonie. Idem pour Zohra Farhat Achour qui a présenté une huile sur toile où figurent des barques secouées par le mouvement des vagues, à proximité d'oies et autres oiseaux. Mélange de couleurs chaudes et froides pour signifier une nature en constante mutation. L'artiste détient la médaille de la touche autodidacte en 2009. Lilia Chérif a réalisé une huile sur toile à style figuratif titrée «Soucis» où figure une mère avec ses deux fillettes symbolisant l'amour, la tendresse, l'attachement des enfants à leur mère avec des gestes très significatifs. Cependant, le regard de la mère scrute les horizons lointains à la recherche d'un quelconque bonheur tant souhaité. Couleurs chaudes et froides marquent cette œuvre très esthétique. Hayet Bouafif a réalisé une huile sur toile titrée «méditations», très originale, où un grand œil ouvert méditatif scrute l'horizon au beau milieu d'un paysage naturel marqué par une barque traversant la mer et des oiseaux volant dans un ciel clair. Le reflet de l'œil dans l'eau de mer est très réussi à côté des jeux d'ombre et de lumière. L'artiste détient la médaille de la touche autodidacte en 2008. Wiem B. Alaya a réussi une huile sur toile titrée «Nostalgie» où elle a utilisé la technique du couteau sans pinceau pour mettre en exergue avec des couleurs ocres dominantes et l'architecture urbanistique de la médina, ainsi que l'animation du souk avec des personnages vêtus d'habits traditionnels.