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Portrait Amir Chelly, artiste visuel : Un fabuleux Frankenstein
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 06 - 2020

«Oniriques, sensuelles et monstrueuses : voilà comment je peux qualifier mes créatures».
Passeron écrivait : « Il n'est pas sûr que la chose laide soit seulement l'échec d'une chose de beauté, ni le laid un non-être du beau». Quant au philosophe allemand Adorno, il clamait : «Le laid doit constituer ou pouvoir constituer un moment de l'art». Un moment qu'a su saisir l'artiste visuel tunisien Amir Chelly qui a fait du laid et de la figure du monstre en particulier le cœur de son œuvre.
«Dans notre société et dans notre mémoire collective, le concept de monstre est toujours lié à la peur et à la terreur. A travers mes œuvres, je veux détruire ces idées, faire du monstre quelque chose de familier, de sympathique et même de beau», note-t-il et d'ajouter : «Quand je vois une œuvre, je cherche quelque chose qui me touche ou défie mes idées sur le monde. J'espère que mes œuvres auront le même effet sur les gens. Je fais en sorte qu'elles soient séduisantes, grotesques et déconcertantes. Je veux attirer le spectateur, créer un sentiment d'empathie pour ces créatures vulnérables. Mais je veux aussi le repousser — pour rappeler qu'elles ne sont pas humaines. Cette dynamique" push-and-pull" crée un espace de réflexion».
Amir Chelly est né à Sousse en 1993, il est diplômé de l'Institut supérieur des beaux-arts de cette même ville. S'étant spécialisé en peinture, cela ne l'a pas empêché d'élargir sa pratique et y inclure le dessin, les outils numériques de création et la sculpture. Il finira, d'ailleurs, par se consacrer à cette dernière avec laquelle il trouve la liberté et le confort nécessaires pour manipuler les matériaux.» J'aime utiliser des matériaux différents et même contradictoires, ce que je trouve facile avec la sculpture.», souligne-t-il.
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Le jeune artiste a participé à de nombreuses expositions collectives, entre autres, à la galerie El Birou à Sousse, à la galerie Ali Khouja à Mahdia, au musée archéologique de Sousse et au Palais Kheireddine à Tunis…
C'est l'univers de certaines animations japonaises qui l'a fortement inspiré avec des créatures hybrides, des chimères mi-hommes, mi-animaux ou végétaux. Il imaginait alors ses propres créatures qu'il croquait sur du papier, mais aspirait à leur donner plus d'existence, une existence en volume et en relief. C'est alors qu'il décide de passer à la sculpture.
En évoquant des souvenirs d'enfance où il était l'objet de moqueries de ses camarades, il donne une valeur cathartique à son travail. «J'étais harcelé à cette époque et je me trouvais par réaction bizarre et monstrueux», cela a donné lieu à cette figure montreuse fragile au regard triste. A laquelle il confère des fois plusieurs yeux pour signifier la clairvoyance, la connaissance et la sagesse. Elle peut être des fois encore ailée et raconter le désir d'émancipation et la volonté d'aller au-delà des valeurs communes établies, comme s'affranchir des canons esthétiques par exemple.
«Oniriques, sensuelles et monstrueuses : voilà comment je peux qualifier mes créatures», note-t-il. Et c'est le cas de le dire car dans son atelier, Chelly fabrique des monstres anthropomorphes au corps altéré et difforme et aux traits fripés et à la mine pathétique et attendrissante, contrastée par la vivacité des couleurs qui les enveloppent. Joyeusement colorées, ses curieuses créatures mélancoliques nous attirent et nous révulsent à la fois, ne manquant pas de susciter en nous de vives émotions. Il arrive à Amir de lancer un défi au spectateur, celui de pouvoir les embrasser ou non. Cela susciterait pour certains un délicieux dégoût, un plaisir étouffé ou non soutenu qui permet, pour citer Kant, «à la raison de s'élever au-dessus des sens».
Le jeune homme, à travers son cabinet de curiosités, sa fabrique de monstre joyeux, dit vouloir raconter des histoires à travers son œuvre en travailler à la manière d'un auteur de fictions : «Je dois, d'abord, savoir quelle histoire je veux raconter. Une fois que j'ai une idée de ce dont je veux parler, je commence à écrire des phrases. La sculpture ne commence jamais par une image visuelle, mais par des mots.
Parfois, je suis inspiré immédiatement et parfois cela prend un certain temps. C'est quelque chose que vous ne pouvez pas contrôler. Il faut commencer par jouer avec des idées avant de créer une relation adéquate», écrit-il.
Actuellement Amir prépare sa thèse de doctorat, en même temps il travaille sur de nouvelles œuvres qu'il présentera dans une exposition collective à Tunis, mais aussi sur sa deuxième exposition personnelle. Bon vent !


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