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Le savoir contre le dogme
Comment battre le discours de Daech
Publié dans La Presse de Tunisie le 20 - 11 - 2015

Comment répondre à la redoutable rhétorique de l'Etat islamique (EI) ? «Dire "l'islam ce n'est pas ça" n'est pas suffisant», «se battre à coups de versets» non plus: des islamologues appellent à accroître la connaissance historique et les savoirs contre une lecture littérale du Coran.
En revendiquant, «au nom d'Allah le tout miséricordieux», les attentats de Paris qui ont fait 129 morts, l'EI, qui se targue d'une fidélité à un islam des origines, citait des versets du Coran selon lesquels «Allah est venu à eux par où ils ne s'attendaient point, et a lancé la terreur dans leurs cœurs».
Depuis, comme ils le font régulièrement pour condamner les exactions jihadistes, les responsables musulmans ont répondu en mentionnant d'autres versets coraniques et des hadiths, les paroles attribuées au prophète Mohamed qui nourrissent la tradition, la sunna.
Ainsi, dans le prêche qu'il propose à la lecture aujourd'hui dans les quelque 2.500 mosquées de France, le Conseil français du culte musulman (CFCM) rappelle le texte de la sourate 5, en son verset 32 : «Quiconque tuerait une personne non coupable d'un meurtre ou d'une corruption sur la terre, c'est comme s'il avait tué tous les hommes».
Cette manière de répliquer laisse certains experts plus que sceptiques, vu l'écho que peut avoir l'EI, notamment auprès d'une jeunesse en rupture sociale, et «le succès de sa rhétorique théologique d'exclusion», selon l'islamologue Rachid Benzine.
«Dire "l'islam ce n'est pas ça" n'est pas suffisant. Le "pas d'amalgame" a des limites. Il se trouve que les exactions commises le sont aussi au nom de l'islam», relève-t-il.
Véritable trahison
«On voit bien qu'aller chercher d'autres versets ou hadiths ne fonctionne pas : c'est entrer dans le même rapport au texte, prendre le texte comme un prétexte», poursuit cet enseignant franco-marocain. Il a consacré un long billet sur les réseaux sociaux au communiqué de revendication de l'EI, dans lequel il met à jour une «véritable trahison du texte du Coran et de ses intentions», interprété hors de tout «contexte».
«La bonne distance, c'est de dire que le Coran s'adresse à une société qui n'est pas la nôtre, d'en faire un objet de savoir et pas seulement de croyance», argumente-t-il.
«Il ne faut pas se battre à coups de versets!», abonde le théologien franco-algérien Ghaleb Bencheikh. Méthode selon lui d'autant plus «inopérante» que l'islam sunnite, sans clergé, n'a pas de «structure papale qui peut excommunier».
Pour ce soufi, il faut lutter contre une interprétation du Coran trop juridique et centrée sur un «ritualisme desséchant».
«Les quatre écoles juridiques de l'islam (auxquelles se réfèrent les savants qui interprètent les textes, Ndlr) ne sont pas du tout la solution. Elles remontent aux VIIIe et IXe siècles. Il est temps de voir les choses autrement, avec de nouvelles méthodes, celles des sciences humaines», estime également la philosophe algérienne Razika Adnani.
Elle veut «remettre en lumière» et «prolonger toute une pensée musulmane qui a voulu revoir la relation que le fidèle entretient avec le texte».
Quelques jours après les attentats du 13 novembre, Rachid Benzine constate que «ces crises-là nous obligent à accélérer le mouvement, à libérer la parole : on voit bien que le discours des imams, les prêches de cheikhs musulmans ne sont pas du tout pertinents pour faire face à la sauvagerie».
Pour lui, «il est nécessaire de changer de paradigme en insistant sur l'anthropologie et l'histoire de la première période de l'islam, qui est aujourd'hui l'angle mort».
La Grande mosquée de Paris, l'institution musulmane la plus ancienne en France, avait appelé mardi à un rassemblement aujourd'hui pour manifester l'attachement des musulmans «à Paris, sa diversité et aux valeurs de la République». Elle l'a annulé hier en raison de la prolongation de l'interdiction de manifester à Paris décrétée par les autorités.


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