Les villes en banlieues et cités côtières disposent de corniches qui surplombent le littoral, mais lorsqu'elles sont mal entretenues ou défraîchies, elles font peine à voir et gâchent le plaisir des promeneurs... L'alerte a été récemment donnée par Pr Mohamed Douagi, chef du service de réanimation néo-natale et habitant de La Marsa, qui ne mâche pas ses mots pour exprimer sa colère et son indignation sur l'état déplorable de la corniche de la banlieue-nord de Tunis, dans une lettre ouverte à Moez Bouraoui, maire de La Marsa, publiée la semaine dernière sur son compte facebook, Pr. Douagi critique la situation générale de la ville qui l'a vu naître et grandir. Invivable, infernale et populeuse, elle n'attire plus le beau monde comme au lustre d'antan. Pis encore, c'est la corniche un tant soit peu refaite, désormais complètement défaite et méconnaissable de l'aveu des riverains, qui suscite l'indignation. Des habitants de la ville des potiers, Nabeul, avancent le même son de cloche et s'indignent de l'état déplorable d'une partie de leur ville. Egalement, d'autres villes ont perdu beaucoup de charme et d'éclat. Décors contrastés Les corniches Boujaafar à Sousse ou encore celles de Mahdia ou Monastir ont une bien meilleure allure. Un contraste saisissant avec celles du Cap-Bon comme à Hammamet ou Nabeul complètement désenchantées. De l'avis des riverains, la corniche de la cité des potiers est envahie de marchands ambulants, mal entretenue, si bien que les pavés sont cassés et brisés. Le décor est pitoyable avec des façades d'immeubles qui «piquent les yeux» par tant de laideur et mocheté. A Mahdia ou à Monastir, les travaux d'embellissement n'ont pas discontinué et permettent de donner un meilleur relief que celles des corniches capbonaises. L'éclairage, la propreté et la qualité font toute la différence. A la cité des Fatimides, il n'y a pas d'ombre au tableau et rien n'est laissé au hasard. Les Mahdois sont fiers de leur ville et ils ont bien raison. Quand on la qualité de l'infrastructure au niveau des ronds-points et des routes annexes à la corniche, on reste admiratif de tant d'efforts pour sauvegarder le cachet de la ville. Préserver les côtes Ailleurs, comme à la médina de Hammamet, ville touristique par excellence, on se contente du minimum syndical et on ne se projette pas dans le futur. A La Marsa, ce sont les mêmes points défaillants que ceux précisés à propos des corniches précédentes qui sont relevés. La corniche d'Hammam-Lif, connue pour son attractivité et pour la grande foule qui l'arpente, n'est plus que l'ombre d'elle-même aujourd'hui. Cependant, la corniche de Raf Raf (Bizerte) a connu une amélioration il y a 3 ans de cela qui a ravi les badauds et les promeneurs qui ne se sont pas fait prier pour envahir de nouveau la côte bordant la mer et le sable. Manèges et autres cafés ou restaurants trouvent leurs comptes pour faire des bénéfices. Au final, les corniches ne se ressemblent pas, qu'on se trouve au nord, sur la côte, sur le littoral ou plus au sud. C'est la volonté politique et l'action municipale qui font la différence à n'en point douter. Une opération de grand lifting attend de nombreuses corniches du littoral qui pâtissent sous le poids des années et de leur occupation massive.