La bonne recette pour de meilleures vacances Après une longue hibernation et un trop vide de «cimetière», Rafraf progresse à grands pas vers le trop-plein estival infernal. Que même l'«intrusion» ramadanesque ne semble pas avoir atténué. Et les cortèges de camionnettes pleines à craquer de matelas et de rudiments d'accessoires ménagers, bondées aussi de passagers du vieillard jusqu'au bébé commencent à y affluer avec les pip ! pip ! coutumiers... La capitale du tourisme intérieure populaire vient d'être tirée de son profond sommeil et ramenée, au fil des semaines, à une activité gagnant en intensité et à une démographie gagnant en croissance, petit à petit et au fil du temps. Lequel temps avec ses saisons alternant et se relayant, fait, de tout temps, si mal ou plutôt si bien, la versatilité et l'inconstance tout à fait propres à la cité des charmes et des contrastes. Cela à travers les revirements spectaculaires saisonniers à 180 degrés ! En raison d'une population fluctuante, comptant une quinzaine de milliers d'habitants en cours d'année. Et, cinq fois plus de passagers en été. A cause des flux vertigineux d'estivants. Avec, en prime, un «bonus démographique» assommant chaque week-end. Rafraf en est aujourd'hui à ses dernières touches, après une grande toilette. Partout ça bouge. Partout, l'on s'agite dès l'aurore. Surtout du côté des maçons et des maîtres du badigeon. Tous mobilisés et accaprés par ceux qui ont pignon sur rue, à la corniche de céans, se préparant tous pour le surbooking et la transe de la haute saison. La «cité lumière» Ce qui semble cette année à la mode, ce sont les enseignes lumineuses et les jeux de lumière fascinants et éblouissants. Qui se sont répandus comme une traînée de poudre à la corniche de céans. Même les marchands de glibettes et de cigarettes ne sont pas demeurés insensibles à la mode de la saison. C'est en quelque sorte le complexe du petit...vis-à-vis du grand. Ces minuscules commerçants ne semblent pas avoir mis leur fierté dans leur poche. Et ont tôt fait de retourner leurs petites poches et épuiser leurs maigres économies. Pour jouer, eux aussi, la «musique» des jeux de lumière. En musiquant, archaïquement, des «trucs» clignotants... Bref, là, au grand fief de la brise et de la fraîcheur, on à tout l'air de dire à nos braves amis du pays de Voltaire et Lemerre, qu'il n'y a pas que Paris comme ville lumière. Le pas irrégulier contre la mocheté Restaurateurs, cafetiers, marchands de beignets et de fricassés, etc. tout le monde commercial saisonnier s'active à qui mieux mieux pour soigner, à bourse déliée, l'état de leurs commerces, pour la plupart affectés par un long huis clos. Celui-ci étant évidemment aggravé par une humidité hivernale et une hydrométrie excessivement élevées, pour les locaux ouvrant directement et fermant sur la Méditerranée. Un soin particulier est réservé aux terrasses longeant le littoral. A travers de nouveaux styles de décors et, surtout l'extension de ces carrés, aux dépens de l'écran rocheux, dressé depuis belle lurette pour contrer l'avancée maritime. Oui, au lendemain de la révolution, une autre révolution a été menée contre cette large bande rocheuse, longeant les périmètres (dûment agréés), des commerçants de la bouffe et du breuvage. Et certains retardataires longtemps hésitants à se laisser aller à cette transgression ont, cette année, pris leur courage à deux mains et fini par faire ce pas irrégulier, comme certains riverains «culottés». Forts certainement du silence officiel, considéré comme étant synonyme de consentement implicite. Un superbe «podium» pieds dans l'eau Et c'est, ma foi, tant mieux pour tous. A commencer par les estivants auxquels l'on aura ainsi fait grâce de ce spectacle inesthétique, agressif et discordant avec le site, rappelant le paysage lunaire si rébarbatif et si rebutant. Et, l'on aura aussi offert la formidable aubaine aux vacanciers de se mettre à table sur ce joli «podium», pieds dans l'eau, pour savourer les délices de nobles poissons grillés, fraîchement pêchés, sous la fraîcheur revigorante de la petite brise et au rythme saccadé des vagues caressant tendrement le rivage. D'ailleurs, renseignements pris, il s'est avéré que nul revers, ni inconvénient, ne sont à craindre de ces salutaires improvisations. Contenter tout le monde, le père et... Monsieur le maire S'agissant simplement de travaux superficiels de dallage et de nivellement, n'entravant en rien la «sacro-sainte» parade, vouée à ces «murs» rocheux, pour contrecarrer l'avancée maritime et la furie hivernale des vagues «enragées». D'ailleurs, je me demande pourquoi avoir attendu la belle révolution pour mener la fronde contre la mocheté et la juste révolution pour l'esthétique et la beauté ? Cela dit, il aurait été sage de la part des braves maîtres de la ville et du littoral (Apal) d'y mettre du leur et se mettre une fois pour toutes d'accord, pour en finir avec cette source de désaccords. En autorisant ouvertement ces extensions, finalement bénéfiques à tous et ne faisant de mal à personne, contentant tout le monde et aussi le père, la mère. Et surtout Monsieur le Maire. Qui verrait la petite cagnotte de sa cité renflouée d'un supplément de dividendes lui revenant des droits d'installation, peu ou prou, valorisés par l'extension des carrés initialement agréés. Pour un trésor communal à court d'argent chaque sou serait un trésor ! Mais, attention il y a de petits sous à éviter comme la peste par la commune de la cité. Il s'agit de ceux tirés à travers les agréments accordés à tour de bras à des prestataires de services, pas toujours précieux, souvent de trop et toujours onéreux. Ce sont les quatre sous provenant des commerçants du parasol et du siège. Qui sont dûment patentés mais occupant indûment le double ou le triple des carrés qui leur sont initialement impartis et alloués. Aucune chance et aucun pouce pour le commun des vacanciers de «planter» son parasol dans un domaine public, injustement «privatisé». Que de prises de bec, de rixes, de rififi et de coups de poing, à cause des opérations coup de poing et des bras de fer exercés par ces trouble-fêtes, «partiellement agréés». Pour les baigneurs, dindons de la farce, pas moyen de camper. Ils sont pourchassés par «ces conquérants» là où ils atterrissent... là où ils vont... Casquer pour camper... sinon s'en aller... Mais, de guerre lasse et devant l'impasse, ils finissent par céder aux chantage et diktats des inflexibles «maîtres» de la terre et de la mer. Ils mettent la «logistique de la baignade de côté (chaises longues, parasols, etc.) pour s'installer à grands frais et casquer, le pincement au cœur, parfois plus que le prix du parasol acheté et amené, pour être finalement plié... Les «dindons» auraient été ainsi bien plumés sans avoir rien bu... et rien mangé ! Puisque, les commerçants gloutons du parasol et du siège, ne sont pas es-qualité pour servir le sandwich, le soda et le café. L'on se dirait peut-être que ce phénomène exaspérant n'est pas quand même propre à cette cité. Cela est vrai. Il est omniprésent et bien lassant, partout où l'eau salée est limpide et là où le sable est soyeux et doré. Mais, il est particulièrement aigu et invivable à l'agréable cité, du désagréable pousse-pousse... Pourquoi ? Eh bien, à cause d'un littoral, juste assez grand pour faire le grand bonheur d'un millier d'estivants. Et non pas pour «ouvrir les bras» à des nuées humaines, gagnant en importance pendant les week-ends. Aucune commune mesure, par exemple, avec Ghar El Meleh-Sidi Ali El Mekki, où la plage est immense en long et en large. Celle-ci étant, disons-le en passant, une non moins bonne adresse, estivale, rendue davantage attractive et attrayante après le bitumage du chemin chaotique, reliant le village à la plage. Que de choses à faire et parfaire ! Au final, que faire pour que l'estivant évite des vacances amères et une vie bigrement chère ? Voilà ce que je propose à M. le maire et ses pairs : – Tourner carrément le dos au commerce du parasol et de la chaise pour permettre aux vacanciers de camper avec leurs accessoires de baignade sans avoir à débouser le moindre sou pour s'installer. – Veiller à ce que les cafetiers, disposant de carrés agréés au bord de l'eau, ne dépassent pas les superficies qui leur sont allouées et ne marchent pas sur les plates-blandes revenant au commun des vacanciers. Cela en exigeant la délimitation claire et nette des carrés dûment agréés. – Protéger les consommateurs, pour la plupart issus de couches modestes, contre la fraude et l'irrespect des tarifs réglementaires. Car, même les prix des produits de première nécessité (pain, lait, etc.) sont majorés sous des prétextes ahurissants et insensés, dont souvent sous forme de suppléments sachets ! – Veiller à préserver l'environnement en se montrant vigilants vis-à-vis des débordements des fosses septiques et des eaux polluées qui ruissellent, au clair du jour et de la lune, dans presque chaque quartier. Ceci en veillant en parallèle à raccorder la cité (El Hmari) au réseau de l'Onas, partiellement installé. Il n'y a pas hélas que cela à faire ! Et beaucoup reste à faire et parfaire. Malgré les moyens limités, on peut beaucoup faire. Pourvu qu'à l'Hôtel de Ville, on ait la volonté de faire et bien faire...