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Agression présumée d'une avocate : Les robes noires en colère
Publié dans La Presse de Tunisie le 12 - 08 - 2020

L'Ordre des avocats, qui a fait état de 17 agressions commises par des policiers sur des avocats depuis le début de l'année, est monté au créneau et plusieurs avocats ont observé, hier, des mouvements de protestation au Palais de Justice à Tunis et dans différentes régions de la République.
Depuis l'agression présumée d'une avocate par des policiers, alors qu'elle était en train d'assister son client lors d'un interrogatoire, le 4 août, dans un poste de police à El-Mourouj 5, ce que dément Mourad Rabhi, secrétaire général du syndicat régional des forces de sécurité intérieure, avocats et policiers tirent à boulets rouges les uns sur les autres. L'Ordre des avocats, qui a fait état de 17 agressions commises par des policiers sur des avocats depuis le début de l'année, est monté au créneau et plusieurs avocats ont observé, hier, des mouvements de protestation au Palais de Justice à Tunis et dans différentes régions de la République.
Mais ce n'est pas la première fois que le Palais de Justice, ce cadre prestigieux et symbole de la solennité, se trouve englué dans des querelles qui mettent face à face les hommes de loi et les gardiens de la paix. En effet, le corps sécuritaire, combien nécessaire à notre démocratie, est pointé du doigt. Car qui pourrait affirmer sans ridicule que notre pays est un Etat de droit sans qu'il y existe un réel pouvoir d'ordre ?
En effet, le problème soulevé par les robes noires déborde du simple cadre d'une procédure entachée d'irrégularités à celui du prestige des avocats. Car sans le droit à une défense forte, pas d'Etat de droit. C'est que sans s'écarter des querelles de ces corps de loi, il ne faut pas fuir les réalités.
Et pour que les agents de police continuent à dessiner l'architecture de l'Etat dont il est l'un des murs porteurs sans ruiner l'édifice tout entier, la police ne doit pas rester une planète en orbite indéfinie autour d'un monde qui lui serait étranger. Son rôle est éminent et il est indispensable de tracer, à travers ce genre d'incidents sensibles, le chemin d'une justice rénovée digne de notre pays. Il n'y a pas de mal, chaque fois qu'un dysfonctionnement est constaté, de le dénoncer non pas pour stigmatiser l'institution sécuritaire mais pour qu'elle trouve en elle-même les moyens de le résoudre. Nul besoin de mise en cause individuelle ou collective, mais il est urgent de mesurer la crise morale qui traverse cette institution. Et pour que la justice soit rendue dans des conditions de délai et de sécurité juridique les meilleures, il faut que la police s'interroge sur ses pratiques, son éthique. Il ne faut pas oublier que l‘ordre, et c'est là toute sa légitimité, est rendu au nom du peuple tunisien. Le peuple est donc en droit d'exiger le sens et le respect des responsabilités de ceux qui exercent ces pouvoirs en son nom. C'est ainsi que le citoyen continuera à fréquenter les postes de police avec force conviction que justice lui sera rendue.
Force est de reconnaître que la parole libre de l'avocat demeure, hélas, dans notre pays un véritable défi. Et c'est par ce genre de démonstration et à cette heure que l'Ordre des avocats a choisi de faire entendre sa voix sur un dossier qui se veut d'outrage à la défense pour trancher cette redoutable question. Certains y voient un mauvais présage, d'autres plutôt un heureux augure, celui par lequel nos policiers, empreints de sagesse et d'expérience, sauront faire rayonner leur sens de l'éthique.
Un corps qui a la pleine connaissance de l'importance de cette responsabilité à l'égard de la profession, des justiciables et de la société. Car sans procédure disciplinaire plus simple et plus transparente, le fonctionnement de notre police ne sera jamais satisfaisant.
Il est temps d'exhumer le projet de réforme de notre police encore dans les limbes et toujours renvoyé aux calendes grecques pour éviter que l'on jette à tort l'opprobre sur toute une profession.
Entre-temps, faut-il pour autant exprimer une défiance à l'égard des avocats dont l'assistance aux justiciables est la condition première de l'exercice de leur métier ? En effet, l'atteinte à ce droit est une atteinte à la mission de l'avocat, à son rôle dans la société et donc à nos valeurs démocratiques.


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