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TAOUFIK ADJENGUI (PRéSIDENT DE LA COMMISSION DE SUIVI AU SEIN DE LA DNA) : «La moviola n'est pas une science exacte» Dossier - L'arbitrage pose problème
La meilleure solution est d'avoir divers avis «La commission de suivi relevant de la direction nationale d'arbitrage a un œil vigilant pour améliorer la qualité de la direction des rencontres par les arbitres. Nous suivons chaque dimanche les rencontres retransmises en direct à la télé, et en faisons par la suite un visionnage plus attentif. Aidés également par les rapports des commissaires de match, nous relevons les fautes graves qui ont pu influer sur le résultat d'un match. Dans ce cas, nous convoquons l'arbitre ou l'arbitre assistant concerné pour l'auditionner. S'il y a doute sur une phase quelconque, nous recourons à l'avis de techniciens avertis du secteur, en l'occurrence Atef Yaâkoubi et Ryadh Herzi. Les phases litigieuses deviennent pour ainsi dire matière à étude dans le cycle de formation que suivent les arbitres. Dernièrement, au séminaire d'Agadir, au Maroc, trois ou quatre cas litigieux ont été répertoriés, l'avis des techniciens intervenus faisant désormais office de règle à suivre. Le cas le plus courant de litiges a trait à la faute de main dans les 18 mètres. La «fédé» italienne a tranché, en posant la question de la main décollée (par rapport au corps) ou non. Après visionnage de la phase incriminée et audition des arbitres, nous proposons au bureau fédéral la sanction en fonction de la gravité de la faute, du fait si l'arbitre est récidiviste ou pas... Il n'y pas de match sans faute arbitrale. Seulement, il faut savoir le mener à terme sans qu'il y ait une grave contestation. Dans une phase de jeu où les experts rendent des avis diamétralement opposés, l'arbitre bénéficie de façon presque systématique du préjugé favorable. Nous ne sommes pas de simples censeurs. Parfois, quand un arbitre tire son épingle du jeu, nous savons également le féliciter. Pour ce qui est de la «moviola», elle n'est pas une science exacte. Il s'agit d'une simple appréciation personnelle émise par Younès Selmi, Ali Ben Naceur, Slim Jédidi... D'autant plus que l'avis émis dépend en grande partie de la qualité des moyens techniques employés par la TV : plus il y a de caméras et mieux l'avis est rendu car les angles à partir desquels vous jugez une même phase deviennent plus nombreux. Dans les grandes compétitions, d'ailleurs, on recourt à un commissaire autour du terrain, et à un autre à l'hôtel qui regarde la rencontre devant le téléviseur. L'appréciation du rendement de l'arbitre se fait à partir de la confrontation des deux avis. Personnellement, je ne pense pas qu'un arbitre sanctionné risque d'être fragilisé car il sait que personne n'est infaillible et que le meilleur arbitre est celui qui se trompe le moins».