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Appel à l'action
Union pour la Méditerranée
Publié dans La Presse de Tunisie le 01 - 12 - 2015

Par notre envoyé spécial à Barcelone, Chokri BEN NESSIR
Le rôle de l'UPM s'est consolidé à la faveur du 20e anniversaire du processus de Barcelone et de la révision de la Politique européenne de voisinage, et grâce à l'engagement des co-présidences et de l'ensemble des pays membres. La rencontre de Barcelone, tenue à cet effet avec pour thème «Vers un développement commun et un agenda pour la Méditerranée», est un nouveau moment qui commande une nouvelle étape. C'est ce qu'ont convenu à l'unanimité les participants à la réunion de haut niveau qui s'est tenue la semaine dernière à Barcelone à l'initiative du ministre des Affaires étrangères espagnol Jose Manuel Garcia-Margallo. Elle marque une nouvelle approche stratégique dans son ambition, pragmatique et volontariste dans sa démarche.
Une pléiade de ministres, de hautes personnalités, d'experts et de stratèges conviés à cette rencontre ont brossé le tableau des défis et des opportunité qu'offre la Méditerranée. Sans détour et avec un franc-parler qui pointe le mal du doigt et trace les contours des réponses possibles, ils ont tous convenu que la réponse doit être dans le cadre multilatéral qu'offre l'UpM.
Parmi eux des pionniers du processus de Barcelone et des témoins de la naissance de l'UpM, en l'occurrence Javier Solana, président de l'Esade (Center for Global Economy and Geopolitics et ancien haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune à l'Union européenne, Ahmed Aboul Gheit, ancien ministre des Affaires étrangères de l'Egypte, Former Minister of Foreign Affairs of Egypt, Youssef Amrani, membre du cabinet de Sa Majesté le roi du Maroc et ancien secrétaire général de l'UpM, Nasser Judeh, vice-premier ministre des Affaires étrangère et des expatriés de la Jordanie, Federica Mogherini, haute représentante de l'U.E. pour les Affaires étrangères, Ignacio Ybáñez Rubio, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères de l'Espagne, Elisabeth Guigou, présidente de la Fondation Anna-Lindh et présidente de la commission des affaires étrangères à l'Assemblée française.
Affirmation et dynamique nouvelle
Pour le secrétaire général de l'UpM, M.Fathallah Sijilmassi, cette réunion a atteint trois objectifs. D'abord, elle vient confirmer et souligner l'engagement politique des 43 pays de la Méditerranée. «C'est très important, car qui dit affirmation, dit nouvelle dynamique», a-t-il expliqué.
Il s'agit aussi d'accompagner «la dynamique du S.G. de l'UpM comme plateforme d'action» pour l'agenda commun. «Nous avons aujourd'hui mis cette conférence sous le signe de l'action par le biais des accords signés. Nous sommes aussi dans l'action et essayons de montrer une capillarité de l'ensemble des actions pour qu'ils soient à la portée des citoyens», a affirmé Fathallah Siljimassi.
Prenant la parole, Federica Mogherini, haute représentante de l'U.E. pour les Affaires étrangères, a insisté sur l'intégration régionale comme solution économique aux maux qui traumatisent la région et qui sont la source du mal. «L'intégration, c'est le défi à relever. Nous avons un besoin urgent de prendre nos responsabilités pour que dans 20 ans, nous nous réunissions pour débattre non pas des problèmes d'aujourd'hui mais de comment nous sommes parvenus à améliorer l'intégration. Car nous sommes face à un risque concret qu'il ne faut pas sous-estimer. Mon appel est donc un appel à l'action et à la prise de responsabilité. Pour cela, à l'UE, nous allons travailler avec vous pour garantir que cette la région qui est aujourd'hui la plus dangereuse au monde, redevienne un espace de partage et d'espoir. Soit on le fait nous-mêmes, soit on laissera quelqu'un d'autre le faire à notre place», a asséné la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères.
La Méditerranée a changé
Dans le même sillage, Ignacio Ybáñez Rubio, secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères de l'Espagne, qui a réitéré l'engagement de son pays en faveur du dialogue et du partenariat, a souligné qu'il y a 20 ans son pays a entamé le processus de Barcelone. «Mais au cours de ces vingt ans la Méditerranée a changé. Aussi bien pour les défis que pour les opportunités. Il est temps de transformer la Méditerranée en un espace de paix», a-t-il expliqué. Pour cela, il préconise à l'UpM plus de proximité aux citoyens des deux rives. «Il faut que l'UpM puisse être connectée directement aux citoyens avec des projets plus concrets et visibles pour le citoyens, générant croissance, emplois et développement durable. L'UpM doit promouvoir les bases d'un nouveau cadre pour la collaboration, la coopération et le partenariat avec un partage équitable des fonds», a-t-il indiqué.
Pour Elisabeth Guigou, présidente de la Fondation Anna Lindh et présidente de la commission des affaires étrangères à l'Assemblée française, «le constat que nous avons fait il y a vingt ans reste valable mais le contexte a beaucoup changé». En plus de la persistance du conflit israéolo-palestinien, elle cite trois crises qui sont venues impacter l'espace méditerranéen, à savoir une crise politique éruptive, la crise des migrations et le terrorisme. Trois crises simultanées auxquelles s'ajoutent «deux grades ruptures», selon son analyse. Ces deux grandes ruptures se résument dans les insurrections populaires, dont les causes profondes n'ont pas disparu et qui forment le socle et les racines de l'instabilité et cette radicalisation violente, principal terreau fertile pour le terrorisme.
Du paternalisme au partenariat
Elisabeth Guigou, qui recommande de passer du paternalisme au partenariat, a assuré que l'inaction et l'aveuglement ne font qu'aggraver les choses. «Nous n'avons pas su devenir la locomotive des pays du sud comme le Japon pour l'Asie ou l'Allemagne pour les pays de l'EST», a-t-elle reconnu. «Nous avons besoin d'un partenariat croisé, développer la Méditerranée des projets. N'oublions pas qu'il y a un défi majeur, celui de l'emploi. Un jeune sur quatre au Nord et un jeune sur deux au sud, sont au chômage», a-t-elle averti.
Pour Javier Solana, ancien haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune à l'Union Européenne, «il faut le reconnaître, tout a changé. Au début du processus de Barcelone, il y a 20 ans, il n'y avait qu'une seule crise à surmonter celle du conflit israélo-palestinien. Aujourd'hui, tout a changé. L'EU est élargie. Il y a la Grèce et sa faillite. Il y a plus de guerres, plus de radicalisation en Europe, plus de terrorisme et plus d'immigration. Nous avons aussi des pays qui ne parlent pas encore : l'Algérie et le Maroc, un niveau d'intégration encore très faible. Il est plus que jamais temps d'aboutir à cette intégration économique, à avoir des pays qui parlent pour trouver des solutions communes».
Un réservoir pour la radicalisation
Un autre vétéran de l'UPM, Ahmed Aboul Gheit, ancien ministre des Affaires étrangères de l'Egypte, a pointé du doigt le mal. «Qu'est-ce qui manque? C'est la volonté politique et le cadre politique et on connaît les raisons, mais il ne faut pas baisser les bras. La dimension culturelle est aussi absente des radars», a-t-il précisé au début de son allocution. Pour lui, l'UPM doit traiter avec la cause palestinienne. «Il faut déterrer ce dossier. La colère dans cette région est grande et menaçante», a-t-il averti. Cependant, «il ne faut pas faire une distinction entre Daech en Syrie et en Irak et Daech en Libye», explique-t-il. «Quand l'armée égyptienne a bombardé Derna, suite à l'exécution de 21 coptes égyptiens, des pays européens ont condamné», rappelle-t-il.
Pour Ahmed Aboul Gheit, il ne faut pas se leurrer : «Daech et le terrorisme vont rester encore des années». «125 millions de jeunes arabes représentent un réservoir pour la radicalisation. Il faut comprendre ce phénomène sur le plan politique et culturel», souligne-t-il.
En effet, face aux défis mais également aux opportunités existantes, le besoin d'intégration régionale est plus important que jamais, pour réponde aux besoins de ces jeunes. Celle-ci est trop faible, en particulier au Maghreb. C'est la raison pour laquelle l'ensemble de l'activité de l'UpM est orientée vers l'objectif stratégique de l'intégration économique régionale, dont l'importance est fondamentale pour l'avenir. Avec 33 projets labellisés d'une valeur de 5 milliards d'euros, l'UpM est devenue un instrument de référence pour ses Etats membres et les acteurs de la coopération en Méditerranée. Elle promeut la nécessité d'une approche régionale globale, prenant en compte la nécessité d'une approche équilibrée entre la dimension sécuritaire et celle du développement ainsi que des nombreuses opportunités économiques à saisir.
Une plateforme de dialogue et d'action
La rencontre a été donc une occasion pour les participants de souligner que l'UPM est aujourd'hui la seule organisation intergouvernementale qui rassemble tous les pays de l'UE et les pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée. A ce titre, il faut l'exploiter comme une plateforme de dialogue et d'action qui réunit régulièrement des décideurs politiques mais aussi les experts, les promoteurs de projets, les représentants du secteur privé, de la société civile, de think tanks et des institutions financières. Ce partage d'idées, priorités et meilleures pratiques donneront naissance à des initiatives concrètes d'intérêt commun pour les citoyens de la région.
Ils ont convenu que l'Union pour la Méditerranée, comme toute structure multilatérale, a vocation à s'adapter à son environnement régional et international. C'est pour cette raison qu'il faut l'adapter aux priorités telles que les thématiques de l'emploi, du développement urbain, de la jeunesse et du renforcement du rôle des femmes dans la société. Cela se fera en complément de l'action dans d'autres domaines prioritaires, tels que le transport, l'enseignement supérieur, l'eau, l'environnement et des énergies renouvelables.


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