D'une épreuve à l'autre, la sélection a réussi des fois à pousser la démonstration, non pas à la perfection, mais quand même à un stade auquel on ne s'attendait pas vraiment. Des fois, pas souvent, mais c'était toujours au moment opportun... Gagner est dur, s'arrêter sur une victoire l'est encore plus. On ne trouve pas vraiment de justification, et encore moins d'explications valables, aux changements apportés par Kanzari à la formation rentrante de la sélection olympique à l'occasion de son deuxième match de la CAN 2015, qualificatif aux Jeux Olympiques de Rio 2016. Les innovations n'avaient pas justement de raison d'être. On ne change pas une équipe pour le seul fait de changer, mais tout faire pour adapter le jeu sur les dispositions naturelles des joueurs. Pour donner également un nouveau souffle, de nouvelles alternatives. Ce n'était pas cependant le cas avant-hier de l'équipe olympique qui s'est fortement égarée, notamment au vu de la prestation de certains joueurs, et qui était loin de pouvoir répondre aux aspirations. A travers ce qu'ils ont laissé entrevoir, la rigueur et l'efficacité ont oublié de se mettre en vitrine. Le jeu qu'elle développé à l'occasion avait justement tendance à susciter plus de crainte que d'assurance. Il faut dire que ce qui semble manquer à l'équipe dans cette phase finale de la CAN, c'est autant l'aspect technique des choses que la constance et l'inflexibilité recommandées dans de ce genre d'épreuve. L'image d'une sélection dépend beaucoup trop et presque souvent de sa manière de jouer, du comportement de ses joueurs sur le terrain. Mais aussi des options de jeu préconisées. Tout cela est fortement lié aux choix du sélectionneur. On a cependant oublié que les priorités de la sélection de Tunisie devaient se situer dans ce genre de match dans la recherche d'une harmonie de jeu efficiente, d'une unité de pensée et d'action efficace. Bien défendre, si tel est vraiment le cas, ne suffit pas à la sélection d'aujourd'hui. Il faut autre chose. Kanzari et ses joueurs sont actuellement dans l'obligation de réhabiliter la valeur du jeu, notion oubliée avant-hier, délaissée, ringardisée, alors qu'elle devait être la priorité suprême de l'équipe. Celle-ci vit aujourd'hui une situation assez délicate. Elle est appelée à vaincre l'Afrique du Sud pour se qualifier aux demi-finales. Indépendamment des noms et des joueurs qui seront choisis pour la circonstance, la sélection a besoin de trouver sa voie et défendre une approche centrée sur les trajectoires individuelles et collectives. L'objectif est bien entendu de saisir le sens de la rupture par rapport à tout ce qui a été accompli jusque-là. Le sens de l'accomplissement Pareille approche suppose de ne pas en rester à la seule sphère du jeu ordinaire, mais de comprendre le sens de l'accomplissement sur le terrain au regard des nouvelles contraintes et obligations de résultat. Si l'incompétence de certains joueurs était visible à tous, si la renonciation à lutte, à l'effort et au combat était évidente dans le comportement des joueurs, l'équipe de Tunisie ne peut plus accepter dans sa version actuelle de se résigner à être moyenne, ni un peu mieux que mauvaise, ou encore dans une zone de confort. Il est encore temps d'ajuster une stratégie qui favorise la réussite plutôt qu'elle ne sanctionne les échecs. Les pratiques dans la gestion du groupe devraient en effet favoriser à façonner la victoire. Maintenant, au-delà des considérations qui ont provoqué la défaite face au Sénégal, ce qui compte le plus, c'est ce qui réellement doit changer face à l'Afrique du Sud. Tout cela ne peut désormais que conditionner les nouvelles exigences et les nouvelles priorités d'une sélection qui a vacillé, mais qui reste encore debout et qui n'est pas toujours prête à chuter. Kanzari, lui-même, devrait changer et retenir les leçons de la défaite concédée devant le Sénégal. Ses choix, sa stratégie, ses approches et ses options tactiques devraient évoluer et prendre une nouvelle dimension. Par rapport à ce qui a été accompli et surtout ce qui devrait impérativement se faire. De nouvelles alternatives, de nouvelles prérogatives pointent ainsi à l'horizon de la sélection. Les défaillances du deuxième match sont à méditer. Le sélectionneur est tenu pour responsable des choix effectués à l'occasion. Il en est encore davantage de ceux qu'il n'a pas eu à faire, mais surtout de ce qui reste à accomplir. Les contraintes ne seront plus les mêmes. Il est appelé justement à prendre les meilleurs joueurs, ou ceux qu'il considère les plus complémentaires. Une tâche toujours aussi complexe dans la mesure où l'avenir de toute une génération dépend du match contre l'Afrique du Sud. Si l'on ne doit retenir une chose importante au sein de cette équipe, ça sera l'esprit qui y règne. En passant d'une épreuve à l'autre, elle a réussi des fois à pousser la démonstration, non pas à la perfection, mais quand même à un stade auquel on ne s'attendait pas vraiment. Des fois, pas souvent, mais c'était toujours au moment opportun...