Boulot oblige, certaines personnes n'ont pas le privilège de passer le mois saint en famille. Ramadan est vécu autrement. Ils doivent se débrouiller pour préparer leur repas, tout seuls, et créer un climat de convivialité qui puisse meubler leur solitude. Iftar en solo Rachida, 25ans, fonctionnaire, résidente dans un foyer, déclare que depuis quelques jours, elle se sent tourmentée par l'idée d'être loin de sa famille pendant tout le mois de Ramadan : «C'est la première fois de ma vie que je passe ce mois toute seule, loin de ma mère qui, d'habitude, se plie en quatre pour réaliser toutes mes envies pendant ce mois. C'est dur de se retrouver à table sans que toute la famille soit réunie. On essaie tout de même de créer un climat de convivialité entre nous. Je vais passer mes soirées avec mes binômes, avec qui je partage la chambre, à discuter et à regarder la télé et les émissions humoristiques». «Ramadan sans la famille, les amis et les proches, est dénué de charme !», affirme Ali, employé, célibataire .Et d'ajouter : «Je n'accepte pas l'idée de passer Ramadan loin de toute ma famille, et pis encore, je ne sais même pas cuisiner! Comment peut-on vivre Ramadan sans ces éléments-là ! Quand on rompt le jeûne tout seul, on a le sentiment d'être orphelin ! Heureusement, j'ai des voisins qui habitent juste à côté de moi, et comme chaque année, pendant ce mois, ils se montrent gentils, m'invitent chez eux et pour d'autres soirs, ils n'hésitent pas à m'envoyer des plats préparés. Un acte de gentillesse pour alléger cette solitude fort ressentie et éprouvée.» Contrairement à cette sensation de nostalgie et de solitude éprouvée par ces personnes qui vivent seules pendant ce mois réputé traditionnellement pour ses ambiances familiales chaleureuses, ainsi que ses soirées ramadenesques passées en famille, d'autres ne voient aucun problème à passer leurs soirées en solo, comme ces fonctionnaires qui travaillent pendant la nuit. «On peut choisir soit aller à un bon restaurant, ou bien accepter les invitations des proches et des familles ,et lorsqu'on a envie de quelque chose de bien précis et surtout lorsqu'on a le temps nécessaire, on se dirige droit vers la cuisine et inviter des amis pour partager des plats délicieux et des moments agréables», souligne, Ridha, fonctionnaire. Restos et fast-foods : un signe de convivialité, en plain air Il faut signaler que depuis quelques années, des restaurants et des fast-foods ouvrent le soir à l'heure de la rupture du jeûne pour accueillir les solitaires .Ces restaurant, à la rue d'Algérie, rue Jamel Abdel Nasser ou avenue de Carthage... reçoivent des clients, jusque tard dans la nuit. Une façon qui permettra à ceux qui sont privés de partager leur repas accompagnés de leur famille de se sentir bien entourés et de vivre en quelque sorte l'ambiance ramadenesque.