Une belle opportunité pour les hôteliers pour faire tourner leurs unités dans la perspective de payer au moins les salaires de leurs employés. Les vacances d'hiver représentent pour un certain nombre de familles tunisiennes une occasion pour découvrir certaines régions du pays et passer des moments agréables avec les enfants. Beaucoup de personnes font coïncider leur congé annuel avec les vacances d'hiver, de printemps ou d'été pour accompagner leurs enfants dans des circuits touristiques organisés par des agences de voyages ou à titre individuel. Cela représente aussi une aubaine pour les hôteliers, qui tentent par tous les moyens de faire tourner leurs unités hôtelières dans la perspective de payer au moins les salaires de leurs employés. On ne sait pas encore si les éventuels vacanciers se déplaceront cette année dans les hôtels comme autrefois. Les hôteliers ont en tout cas fait un effort supplémentaire pour brader leurs prix allant jusqu'à sacrifier la nuitée à 18 dinars, du jamais vu. «Pourvu que les Tunisiens soient rassurés pour décider de partir en vacances», lance Souheila, employée dans une agence de voyages. Mais avec les menaces d'éventuels attentats terroristes, certaines familles préfèrent rester chez elles et éviter le déplacement dans les régions. Des hôtels sécurisés Bien que les autorités publiques rassurent presque quotidiennement sur la réussite des campagnes sécuritaires de prévention menées par l'Armée ou la Garde nationale qui essaient de neutraliser les terroristes, certains citoyens ont peur de prendre la route. «Des amis ont pris la route pour le Sud et se sont fait arrêter de force par des bandits qui les ont allégés de leurs effets : téléphones portables et argent», relate Ilhem, artiste peintre. Richard, Tunisien d'origine française, aimerait passer Noel et les fêtes de fin d'année en compagnie de ses enfants qui vivent en France, «Je ne veux pas prendre la responsabilité de les inviter en Tunisie, car s'il leur arrive un malheur, je me sentirais coupable. Alors, j'ai choisi de passer les vacances de fin d'année seul», déclare-t-il. Les festivals du Sud-Ouest tunisien, à l'instar du festival des oasis de Tozeur ou le festival de Douz, peuvent booster le tourisme local et dynamiser l'activité économique de ces régions. Les hôteliers sont satisfaits du nombre de réservations, affirmant que leurs hôtels sont bien sécurisés. La clientèle tunisienne et algérienne se dit rassurée en participant à ce genre d'événements qui sont selon eux «doublement sécurisés par les agents de sécurité et par les organisateurs». Mais le nombre de vacanciers reste insuffisant en comparaison aux années précédentes et cela s'explique par la baisse du pouvoir d'achat du Tunisien. «Je n'ai pas les moyens de joindre les deux bouts. Les vacances, c'est un sujet que je souhaite oublier. Mes deux enfants se contenteront de rester au chaud à la maison en suivant les programmes de télévision, c'est tout», se lamente Majid, employé dans une société. Pour sa part, Néjia, femme au foyer et mère de deux enfants, dit n'avoir pas les moyens pour aller en vacances, «je ne priverai pas mes enfants de loisir, je compte leur programmer au moins une sortie au zoo du Belvédère». Les régions les plus prisées Selon l'Observatoire du tourisme, les vacances d'hiver constituent une belle opportunité pour redorer le blason du tourisme tunisien local, particulièrement les immigrés qui choisissent de passer leurs vacances en Tunisie ainsi que le marché algérien. Ce sont surtout les régions qui offrent des activités culturelles ou celles proposant un tourisme à vocation thermale qui sont les plus prisées en cette période de l'année, mais ce qui pose problème, c'est la question de sécurité et son impact sur le moral et le psychisme des citoyens qui, selon leurs déclarations, affirment ne pas avoir peur des attentats. La sécurité dans les aéroports est élevée à son maximum puisque de nouvelles mesures de restriction de port de liquides, aérosols et gels (LAG) en cabine viennent d'être mises en place, et ce, à compter du 1er janvier 2016 sur les vols internationaux et nationaux au départ de tous les aéroports tunisiens. Malgré tous les efforts entrepris par les pouvoirs publics pour sécuriser le pays et permettre aux régions touristiques de se remettre sur pied, le secteur touristique devra désormais tenir compte de la donne terroriste et renforcer davantage la sécurité, en collaboration avec tous les autres secteurs.