Le porte-parole du Bureau fédéral et chargé de la commission du foot «pro» prévient que la FTF est prête à prendre les mesures adéquates, y compris la suspension du championnat. «Le fléau de la violence a pris des proportions inquiétantes. Il faut vraiment tirer la sonnette d'alarme. Un arbitre assistant blessé par une pierre à la tête, des groupuscules de supporters d'un même club qui s'entredéchirent, des slogans orduriers régionalistes un peu partout : où va-t-on ? Faudrait-il attendre qu'il y ait des morts dans un stade pour prendre le taureau par les cornes et prendre conscience du danger réel ? Il faut sévir fermement, la plus grande fermeté doit être observée face à l'hydre de la violence que nous voudrions éradiquer. A commencer par les déclarations à chaud qui enveniment l'atmosphère. Des amendes de 5 ou 10 mille dinars ne suffisent pas pour les réprimer. Et puis, respecte-t-on vraiment les quotas de 25 ou 30% imposés aux enceintes sportives ? Je vois parfois des stades pleins à craquer, comme cela avait été le cas pour le dernier ESS-EST. Il faut combattre ce laxisme, comme il serait temps d'appliquer une interdiction de stade d'un ou de deux ans aux fauteurs de troubles notoires parmi les supporters, comme cela se fait en Angleterre et ailleurs. En attendant la fameuse carte de supporter et la généralisation des caméras de surveillance dans les stades, pas à Radès ou El Menzah seulement. Où étaient passés les comités des supporters ? Quel encadrement assurent-ils ? Par le passé, j'ai présidé le Comité des supporters du CA Bizertin du fait que j'étais vice-président du club. Je peux donc mesurer l'importance de cette structure aujourd'hui marginalisée et confiée à quelques irresponsables. Au niveau du Bureau fédéral, chaque journée de championnat, chaque dimanche, nous avons la main sur le cœur de crainte qu'un drame survienne. Si la situation s'aggrave davantage, l'instance fédérale est prête à assumer ses responsabilités en rétablissant le huis clos, sinon en arrêtant carrément le championnat. Nous avions déjà envisagé une telle issue la saison dernière face à la recrudescence des manifestations de chauvinisme et de régionalisme. Bref, il ne faut pas en arriver au stade où le football deviendrait un boulet que traînerait une Tunisie qui se veut unie et solidaire en cette phase délicate qu'elle traverse».