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Jeunesse de Tunisie : Le monde à bras-le-corps
Le mensuel de La Presse - Année internationale de la jeunesse
Publié dans La Presse de Tunisie le 14 - 08 - 2010


Par Aymen HACEN
Bernard Noël, un grand écrivain de notre temps, aime à citer ces mots de son ami, le regretté peintre Olivier Debré : «Mon corps va jusqu'où vont mes yeux.» Or il se trouve que, à l'ère de la virtualité numérique, nos yeux vont beaucoup plus loin que nos corps, que nous-mêmes en somme.Il en résulte que nous assistons impuissants à mille et un spectacles sans y prendre réellement part. Les meilleurs d'entre nous arrivent toutefois à se faire une raison soit en poursuivant dans l'indifférence leur travail, soit en puisant dans les ressources qu'ils ont à portée de main les outils bruts susceptibles de les aider à se réaliser. Sans doute les meilleurs dont nous parlons sont-ils les jeunes d'aujourd'hui qui disposent des b-a ba de l'outil informatique et de l'internet pour se frayer un chemin dans ce que d'aucuns nomment à juste titre «la mégalopole», la grande, voire infinie cité globale où en toute liberté circule l'information.
Comme tout le monde, ceux-là usent donc d'un ordinateur et d'une connexion Internet pour réellement prendre le large et aller de découverte en découverte, sans se soucier des frontières et encore moins des pays. Pour ceux qui savent s'y prendre, ces derniers sont pour ainsi dire annulés‑: nulle limite, non seulement à la fuite, mais, disons, au voyage. Tout est départ, partance, mouvement, action, découverte, etc. Il suffit d'un clic pour prendre contact, pour entrer en contact, pour poser des questions et obtenir des réponses, pour remplir des formulaires, pour recevoir les documents nécessaires à ce qui ne semblait qu'un improbable voyage. Si étonnant, irréel ou inquiétant cela soit-il pour nos parents, amis et nous-mêmes des fois, cela est pourtant réel. Comme si à vrai dire il fallait y croire en se rappelant la fameuse parole biblique : «Nul n'est prophète en son pays.» Cela, tous nos jeunes le pensent tout en croyant que «la vraie vie» est ailleurs et qu'ils ne sont pas les bienvenus chez eux, qu'ils n'ont pas la possibilité de se confirmer, qu'ils sont brimés, réprimés, etc.
Inutile de dire et redire que rien de tout cela ne nous semble justifié, les espaces de liberté d'expression étant garantis tant dans la société civile que sur la Toile qui incontestablement en fait aujourd'hui partie. Nous oserons même surenchérir en affirmant que la liberté n'est jamais absolue et que toute expression digne de ce nom doit respecter les lois primaires de la communication. Nous pensons à titre d'exemple à un ami qui s'est permis de qualifier les membres de sa famille, pourtant réunis dans la convivialité, d'animaux et la demeure familiale de «ferme des animaux» par référence au terrible et néanmoins juste roman de George Orwell, parce que tous parlent en même temps, tous s'écoutent parler et font fi de ce que disent les autres. Certes, les propos dudit ami ont été qualifiés par les siens de «méchants» et d'«infâmes», mais comment expliquer et surtout défendre l'évidence quand, comme tout l'indique, tout le monde croit, non seulement avoir le droit de s'exprimer aussi bien à tort et à travers qu'à tort ou à raison, mais avoir le droit de proclamer dogmatiquement qu'il a raison. Et cet ami de fermer sa triste parenthèse par ces mots de George Orwell‑: «Parler de liberté n'a de sens qu'à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre».
Cette anecdote est à bien des égards significative, car elle prouve que la famille, qui est le premier noyau de la société que tout individu découvre en ouvrant les yeux sur le monde, est dans certains cas malheureusement inapte à transmettre les vraies valeurs dont nous avons besoin pour vivre en société. Ce sont l'école et la vie sociale qui nous le montrent, quand ce n'est pas déjà trop tard. Or, tout accès au monde via Internet se passe la plupart du temps à partir de chez soi, précisément à partir du foyer familial. D'où assurément les dérapages des uns et des autres qui pensent qu'à partir de chez eux le monde virtuel donne des possibilités de dialogue, de discussions et d'expression infiniment libres. Mais il n'en est rien, les problèmes de fond liés à l'éducation finissant par affluer à la surface pour tout gâcher. Et, comme on ignore dans nos familles à quoi sert «le code de contrôle parental», on ignorera toujours à quoi sert une «adresse IP». Précisément, l'adresse de «l'Internet Protocol» est le numéro qui identifie chaque matériel informatique (ordinateur, imprimante, router, etc.) connecté à un réseau informatique qui est lui-même lié ou précisément dépendant de «l'Internet Protocol». Que l'adresse IP ne soit en fin de compte que celle d'un ordinateur qui peut être utilisé par plusieurs personnes, que la menace de pirater ou d'usurper l'adresse IP de quelqu'un d'autre soit réelle, et que la possibilité de dérouter les systèmes de traçage soit possible, tout cela existe et est réellement inquiétant.
N'oublions pas cependant l'une des significations possibles de la fameuse assertion de Michel Foucault : «Nous sommes devenus une société singulièrement avouante.» L'adjectif précédent en dit long sur les traces que nous laissons derrière nous. Nous avouons pour ainsi dire sans avoir à passer au confessionnal. Nous avouons et nous aimons les aveux des autres que nous recueillons sur les «réseaux sociaux» qui font florès sur la Toile ou dans les émissions de téléréalité qui pullulent sur toutes les chaînes et les satellites du monde. Alors, si nous nous ruons ainsi sur les aveux des autres, pourquoi avoir peur de laisser des traces derrière nous ? Oui, nous sommes faciles à dépister : les cartes bancaires, les adresses IP, les radars des autoroutes, les caméras de surveillance, etc. permettent de le faire. Certes, cela ressemble à un cauchemar ou à une scène extraite d'un film de science-fiction, mais pourquoi se plaindre quand on n'a rien à se reprocher et que la liberté à laquelle nous aspirons en tant que citoyens passe par les actions et les mouvements les plus simples du quotidien. Peut-être les jeunes ne sont-ils pas concernés par certains gestes du quotidien comme le fait de sortir sa carte de crédit pour payer un achat ou conduire sagement pour éviter les amendes, mais ils sont concernés par d'autres «habitudes» qu'ils développent jour après jour jusqu'à arriver à l'âge mûr. Pourquoi alors tergiverser et susciter des débats là où il n'y en a pas. Nos «habitudes» conditionnent notre vie aujourd'hui et la conditionneront demain. Nos «habitudes», si héréditaires et culturelles soient-elles, ne dépendent que de nous, et nous nous devons de les maîtriser, de les polir, de les canaliser afin que notre être au monde soit fondé sur la parité et par là même cette salutaire sérénité qui a pour nom équité. Cela, nos jeunes doivent en être conscients prématurément afin de ne pas rater le coche. Ni le bonheur ni la vie ne sont ailleurs. Ceux-là sont là où nous sommes aptes à les réaliser.
Pour illustrer notre vision, nous souhaitons partager cette citation d'Etienne de La Boétie, que chacun la lise et l'interprète à sa manière tant dans le contexte immédiat qu'en général‑: «On ne regrette jamais ce qu'on n'a jamais eu. Le chagrin ne vient qu'après le plaisir et toujours, à la connaissance du malheur, se joint le souvenir de quelque joie passée. La nature de l'homme est d'être libre et de vouloir l'être, mais il prend facilement un autre pli lorsque l'éducation le lui donne. Disons donc que, si toutes choses deviennent naturelles à l'homme lorsqu'il s'y habitue, seul reste dans sa nature celui qui ne désire que les choses simples et non altérées. Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c'est l'habitude. Voilà ce qui arrive aux plus braves chevaux qui d'abord mordent leur frein, et après s'en jouent, qui, regimbant naguère sous la selle, se présentent maintenant d'eux-mêmes sous le harnais et, tout fiers, se rengorgent sous l'armure. Ils disent qu'ils ont toujours été sujets, que leurs pères ont vécu ainsi. Ils pensent qu'ils sont tenus d'endurer le mal, s'en persuadent par des exemples et consolident eux-mêmes, par la durée, la possession de ceux qui les tyrannisent. Mais en vérité les années ne donnent jamais le droit de mal faire. Elles accroissent l'injure. Il s'en trouve toujours certains, mieux nés que les autres, qui sentent le poids du joug et ne peuvent se retenir de le secouer, qui ne s'apprivoisent jamais à la sujétion et qui, comme Ulysse cherchait par terre et par mer à revoir la fumée de sa maison, n'ont garde d'oublier leurs droits naturels, leurs origines, leur état premier, et s'empressent de les revendiquer en toute occasion. Ceux-là, ayant l'entendement net et l'esprit clairvoyant, ne se contentent pas, comme les ignorants, de voir ce qui est à leurs pieds sans regarder ni derrière ni devant. Ils se remémorent les choses passées pour juger le présent et prévoir l'avenir. Ce sont eux qui, ayant d'eux-mêmes la tête bien faite, l'ont encore affinée par l'étude et le savoir. Ceux-là, quand la liberté serait entièrement perdue et bannie de ce monde, l'imaginent et la sentent en leur esprit, et la savourent. Et la servitude les dégoûte, pour si bien qu'on l'accoutre».
C'est à ce titre que nous voudrions nous référer à l'exemple du jeune auteur, traducteur et éditeur tunisien Walid Soliman dont le combat témoigne de cette foi en ce que notre jeunesse a à apporter à son propre pays et partant au monde entier, si elle a foi en elle-même. La plupart des écrivains et intellectuels de notre pays connaissent Walid Soliman qui, en à peine deux ans, a imaginé, réalisé et apporté à la littérature tunisienne une fortune qui ne tardera pas à éclater au grand jour. S'il a entre autres publié des traductions réalisées par d'autres écrivains de talent‑— à l'instar de Kasaid al Chabak al Mouaatar (Poèmes de lascivité parfumé), une anthologie de l'amour chinois, traduction et présentation de Mohamed Khaldi, poète, romancier et traducteur féru de soufisme musulman et fin connaisseur des religions orientales, et Nahr Sichuan (Le fleuve Sichuan), nouvelles de Chine traduites par Zohra Ramij, écrivain et traductrice marocaine —, Walid Soliman a traduit et publié en 2009 Eros dans le roman, essais du grand romancier péruvien Mario Vargas Llosa qui, dans une préface inédite, s'adresse en ces termes aux lecteurs tunisiens : «Je suis très content que mon premier texte qui vient entre vos mains soit cette collection d'essais sur une poignée de livres admirables que, j'en suis sûr, plusieurs d'entre vous ont lus. Ainsi, ces essais démontrent que, malgré la distance qui nous sépare et malgré notre appartenance à deux cultures différentes, il existe entre vous et cet écrivain que je suis des liens profonds et inébranlables. Par exemple, notre amour pour les grands romans qui nous ont enrichi la vie et qui nous ont fait rêver, nous dédommageant des revers et des frustrations que nous inflige, parfois, la réalité quotidienne.
Ces essais sont, avant tout, un acte d'amour et de reconnaissance envers ceux qui, grâce aux livres qu'ils ont écrits, m'ont permis de vivre, envoûté par la lecture, dans un monde beau, cohérent, surprenant et parfait, grâce auquel j'ai pu mieux comprendre le monde dans lequel je vis et percevoir tout ce qui lui manque pour être comparable à ces univers merveilleux créés par la grande littérature. Ceci est également l'une des fonctions des bons romans : réveiller en nous l'esprit critique devant la réalité dans laquelle nous vivons et nous stimuler à agir pour la corriger et l'améliorer.
Pourvu que ces textes incitent un nombre de mes lecteurs tunisiens à lire ou à relire, s'ils les ont déjà lus, ces beaux romans qui figurent parmi les meilleurs qui ont été produits au cours du XXe siècle, ce siècle des grandes catastrophes politiques et des guerres atroces, mais aussi des créations formidables de l'esprit. Lima, le 23 décembre 2008.»
Ainsi, au moment où la plupart des éditeurs bafouent les droits des auteurs et des traducteurs, Walid Soliman se donne le luxe d'être franc et honnête allant acheter les droits à un grand écrivain traduit dans toutes les langues de la terre. C'est cette honnêteté intellectuelle qui a permis aux Editions Walidoff d'être invitées par la Foire du Livre de Francfort, qui, avec 7.300 exposants de 100 pays, 299.000 visiteurs, 10.000 journalistes, 400.000 titres exposés, et 172.000 m2 d'espace d'exposition, est la foire du livre la plus ancienne et la plus grande du monde, ainsi que le point de rencontres le plus prisé de tous les professionnels du livre (éditeurs, agents littéraires, écrivains, libraires, producteurs de films, lecteurs, etc.) Et c'est dans le cadre de son programme d'encouragement aux jeunes maisons d'éditions des pays émergents, que La Foire du Livre de Frankfort a invité pour toute la durée de l'événement les Editions Walidoff qui sont les premières à représenter la Tunisie. Cette invitation vient en considération de l'effort fourni par les Editions Walidoff pour le respect des droits d'auteur sur l'échelle internationale et de la qualité du travail qui a suscité l'attention des responsables de la Foire de Francfort. L'invitation est détaillée comme suit : si les Editions Walidoff jouissent d'une prise en charge totale (stand gratuit, frais de transport, logement, etc.), Walid Soliman recevra par ailleurs une formation dans le domaine de l'édition (nouvelles technologies, droits d'auteur, défis de l'édition, etc.)
L'exemple de Walid Soliman est d'autant plus significatif que, s'il n'a pas eu, faute de moyens, la possibilité d'être présent à la Foire du livre de Tunis, il a sereinement pris contact avec les organisateurs de la Foire de Francfort par Internet et, par un simple message électronique, présenté et défendu les travaux de sa maison d'éditions.
Le monde n'est-il pas à la portée de ceux qui n'hésitent pas d'abord à l'interpeller pour enfin le saisir à bras-le-corps. D'un autre côté, l'exemple de Walid Soliman nous prouve que chaque individu est une institution en soi. Il ne faut pas en effet attendre, selon le fameux adage arabe, que «le ciel pleuve d'or», mais il faut œuvrer pour être le représentant et le porteur de ses propres rêves et aspirations. Et c'est à ce titre que, encore et toujours, nous reprenons à notre compte ce cri du poète Damien Saez‑: «Jeunesse, lève-toi‑!»


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