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Sanction contre l'appartenance idéologique
UGET — Grève de la faim des anciens fichés
Publié dans La Presse de Tunisie le 04 - 01 - 2016

Aujourd'hui, les grévistes de la faim entament leur 18e jour de grève et toujours pas de résultat tangible, excepté des promesses qui n'ont pas abouti jusque-là. Plus de deux semaines de grève, et la situation n'est pas encore débloquée.
Ce blocage risque fort de faire monter la tension et d'envenimer le climat social déjà extrêmement fragile et explosif et qui ne supporte plus davantage de conflits, surtout quand ils prennent des dimensions idéologiques. Alors, verra-t-on des prémices de soulagement dans les prochains jours ? Peut-on espérer que l'affaire des anciens de l'Uget, qui s'est éternisée, connaîtra enfin une issue favorable ?
Le pessimisme est de rigueur
Il est à rappeler, tout d'abord, qu'il existe deux listes des anciens de l'Uget, fichés par la police, celle des 187 dont seulement 135 ont été recrutés, tandis que les restants attendent toujours leur tour. Quinze parmi eux, qui observaient une grève de la faim, ont décidé de suspendre leur action, suite à l'accord sur la régularisation de leur situation, dans un délai ne dépassant pas le 15 du mois en cours, et qui a été conclu dans le cadre d'une réunion entre des représentants de la présidence du gouvernement, de la commission nationale des anciens de l'Uget, de la Ltdh (Ligue tunisienne des droits de l'Homme) et de la commission chargée de ce dossier au sein de l'Assemblée des représentants du peuple. L'autre liste est celle des 600, appelée comité complémentaire, et dont 27 observent toujours la grève de la faim.
La constitution de cette liste, qui était l'œuvre des structures du syndicat estudiantin de gauche ainsi que de l'UDC, a commencé au mois de mai et s'est achevée au mois de novembre, date à laquelle elle était, officiellement, communiquée à la présidence du gouvernement, à l'ARP et au ministère de la Justice. Ce sont des grévistes appartenant à cette liste qu'il s'agit. Après avoir menacé d'entamer une grève de la faim sauvage, il y a quelques mois, ces derniers ont commencé à exécuter leur menace à partir du 17 du mois écoulé. L'état de santé de certains d'entre eux, à l'image de Kaouthar Ayari, s'est sérieusement détérioré. « Nous acheminons vers les hôpitaux entre trois et cinq grévistes tous les jours », nous confie leur porte-parole, Mohamed Ali Eltifi. La semaine dernière, ils ont observé deux sit-in, l'un devant le Théâtre municipal, où un rassemblement de soutien a été organisé par plusieurs parties de la société politique et civile, notamment des artistes, l'autre à La Kasbah, devant le palais du gouvernement, où une délégation, constituée du porte-parole de l'UDC, Salem Ayari, et du secrétaire général de l'Uget, Wael Naouar, était reçue par des officiels. Il a été convenu que les négociations se poursuivraient aujourd'hui.
Mais notre interlocuteur Eltifi reste pessimiste quant à l'issue de ces dernières et prévoit plutôt un blocage de la situation et n'exclut donc pas l'escalade de leur mouvement de protestation. Il explique cela par le manque de sérieux de la part du gouvernement et son insouciance vis-à-vis des problèmes des anciens de l'Uget fichés par la police au temps de l'ancien régime. D'ailleurs, il estime que la punition de ces jeunes, qui ont servi de carburant à la révolution et qui ont canalisé l'ensemble du mouvement révolutionnaire, se poursuit encore, sans répit. « Nous subissons toujours une exclusion politique à cause de notre appartenance idéologique », scande-t-il.
Deux poids deux mesures
Il trouve injuste et scandaleux que les jeunes révolutionnaires soient traités si indignement, alors que d'autres qui vivaient dans le confort de Londres et ailleurs, qui sont totalement étrangers à la révolution, récoltent tous les avantages possibles au nom de l'amnistie législative générale. Leur privation du droit au travail, qui est le moyen par excellence d'assurer la dignité humaine, est inadmissible pour le porte-parole des grévistes de la faim d'autant plus que ce droit, qui est la revendication et le slogan majeurs de la révolution, est consacré par la Constitution. Ce qui est, pour lui, encore insupportable et révélateur de mauvaise intention de la part des autorités, c'est la suppression de la prime « Amal », versée aux diplômés chômeurs, sous prétexte que cela alourdissait les charges de l'Etat, des allégations aisément réfutables, étant donné que les difficultés financières de celui-ci sont occasionnées par d'autres facteurs beaucoup plus importants, tels que l'évasion fiscale et les dépenses superflues de l'administration tunisienne, matérialisées, notamment, par les voitures de fonction et de service et les frais de carburant y afferants, et nullement par ces infimes allocations de subsistance. De son côté, le porte-parole de l'Uget, Abdennasser Jelassi, affirme que l'ex-secrétaire d'Etat chargé de la sécurité, Ridha Sfar, a révélé la présence de documents attestant les poursuites et l'exclusion des anciens de l'Uget de tout emploi et de la participation aux concours d'accès à la fonction publique.
Et même après la révolution, ils ont continué d'être surveillés de près par la police, d'après les révélations de l'ancien responsable sécuritaire. Jelassi tient à préciser que s'ils ont radicalisé leur mouvement protestataire, c'est parce qu'ils se sont heurtés à la nonchalance du gouvernement vis-à-vis de la large campagne de sensibilisation qu'ils ont entreprise dans l'ensemble des régions du pays.
D'autre part, et tout en reconnaissant leur droit légitime aux 1.600 fichés par la police d'Ennahdha d'obtenir un emploi, notre interlocuteur proteste contre le fait qu'ils soient favorisés, à ce niveau, à leurs dépens, vu que leur dossier est entre les mains du député nahdhaoui Walid Bannani, qui est chargé par son parti de les recruter, en catimini, par tranches. Il dénonce la pratique des deux poids deux mesures qui continue d'être en vigueur cinq ans après la révolution, dans une affaire où toutes les politiques sont également lésées. « Il est clair qu'à travers ces attitudes inconvenantes on veut exclure la gauche de tout arrangement et priver ses militants de recouvrer leurs droits légitimes », conclut le porte-parole de l'Uget exacerbé.


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