Quelques jours après la sortie commerciale du film, l'album de la bande originale, signée Khayam Allami, sera dans les bacs, un événement à ne pas manquer de souligner dans nos agendas Il est évident qu'une musique de film est une empreinte artistique essentielle dans la structure de l'œuvre, discrète et subtile dans les films d'atmosphère, puissante dans les films d'action, spectaculaire dans les comédies musicales et imposante dans les films qui s'écrivent en musique et en chansons. Les exemples en sont nombreux. Notre cinéma tunisien est resté cloîtré dans le premier cas de figure et quelques opus dérogent avec parcimonie à cette règles en appelant les musiciens qui signent la musique de créer un titre (une chanson) généralement pour le générique comme ce fut le cas pour «Les sabots en or» de Nouri Bouzid», «Halfaouine» et «Un été à La Goulette » de Farid Boughdir, titres anthologiques du cinéma tunisien. «A peine j'ouvre les yeux» de Leyla Bouzid, ce film aux 19 prix internationaux à ce jour, enfreint la règle, puisque c'est un film qui raconte l'histoire de Farah (interprété par Baya Medhaffer, actrice et chanteuse), une jeune fille de 18 ans qui chante dans un groupe de rock alternatif appelé Joujma, et son laborieux passage à l'âge adulte dans la Tunisie prérévolutionnaire contre le gré de sa mère Hayet (interprété par la chanteuse tunisienne Ghalia Benali). Il va sans dire que le film contient 14 morceaux de musique originale composés pour Joujma, le groupe fictif créé pour le film, aux côtés de la musique de scène à base de Oud. Tout juste après la sortie commerciale tunisienne prévue pour le 13 janvier 2016, Nawa recordings annonce la sortie évènement de l'album bande originale du film composée par Khyam Allami, virtuose du luth, collaborateur de nombreux groupes et explorateur musical, ce musicien né à Damas en 1981, de parents irakiens et vivant à Londres depuis l'âge de 9 ans est un compositeur jouissant d'une réputation internationale formidable en perpétuelle expansion. Les chansons sont écrites par le poète et cinéaste tunisien Ghassen Amami. Pour les besoins de ce film, Allami et Bouzid ont travaillé en étroite collaboration depuis le casting et les premières étapes de pre-production jusqu'au mixage final de la bande sonore du film. Ils ont cherché à développer un son nouveau, jeune et original, inspiré de la musique traditionnelle tunisienne, notamment celle de la ville du Kef, et d'artistes tels que Patti Smith, PJ Harvey et Bjork et les chanteuses de groupes de rock alternatif comme Sonic Youth et Stereolab. Le groupe musical rassemble cinq acteurs-musiciens non professionnels: Baya Medhaffer (chant), Montasser Ayari (oud),Deena Abdelwahed (électronique et synthétiseur) et les frères Marwen Soltana (basse) et Youssef Soltana (batterie). Allami a également passé beaucoup de temps avec Baya Medhaffer, qui fait ses premiers pas en tant qu'actrice et chanteuse dans ce film, pour développer son chant tout en s'inspirant des capacités de sa voix et des nuances de son personnage d'adolescente pour composer les chansons. Suivant cela, il a enseigné les chansons par cœur au groupe, essayant en même temps de trouver un équilibre entre leur musicalité et le caractère amateur de leur performance. Les paroles de Ghassan Amami sont écrites en dialecte tunisien, sur la base de l'histoire du film et du contexte. Allami a utilisé les paroles comme catalyseur afin de souligner leur symbolique latente en plus des références sociales, culturelles et politiques, tout en servant l'intrigue et la dynamique du film. Les chansons sont jouées en direct par le groupe dont les membres font leurs débuts dans le monde du cinéma avec ce film. Les chansons ont été enregistrées de même en studio afin de compiler les deux versions de chaque chanson dans la bande originale. L'album «A peine j'ouvre les yeux» sera disponible en CD (avec livret de 24 pages) ainsi qu'en version numérique téléchargeable, y compris version lossless haute définition 24 bits / 96kHz masterisé pour iTunes.